Le Secret de l'Oracle :
La mère des hommes
« Cette histoire est totalement imaginaire, pourtant, il n'est point de vain de la croire … »
Cette histoire a été créée, imaginée, puis écrite à Revin 08500 en France par :
Pascal MARRON FAG
(Version 1,00 protégée 7CKA2K5)
Nouvelle Version : 2 écrite à Revin : 11/2021
Notes de l'auteur :
Cette version 2 définitive contient des changements de fond dans l'histoire !
Il y a des années que cette petite histoire se nourrit de mon imagination pour grandir et s'étoffer toujours plus, elle le fait encore et même davantage maintenant que j'ai enfin décidé de la raconter … Si je n'ai jamais été un génie de la prose, mais plutôt un simple débutant en la matière, cela ne devait pas, pour autant, m'empêcher d'essayer au mieux de vous la raconter ... Celle-ci est la dixième évolution de cette histoire.
J'espère que vous trouverez du plaisir, malgré tous ses petits ou grands défauts, à la lire …
Avertissement :
Pour les versions autres que françaises, Il pourrait y avoir quelques erreurs de traduction : Ce livre écrit en français est traduit automatiquement par "Google Translate" et ceci, malgré la qualité de leur programme.
Synopsis :
Il y a quelques millions d'années, sur une terre lointaine, naissait une enfant prodige dont l'histoire allait marquer son monde puis le nôtre. Sa maladie allait conduire son père aimant à la faire transformer en un être cyborg, ce qui la rendra éternelle ou presque. Génie de naissance, elle marquera de son empreinte ces mondes à jamais …
Page destinée aux dédicaces (version papier uniquement)
Je vis depuis quelque temps dans la petite ville tranquille de Revin dans les Ardennes Françaises ...
Depuis très longtemps j'essaie de devenir écrivain, alors chaque jour, selon le même rituel, j'entame une séance d'écriture, espérant que l'inspiration me gagne. On ne devient pas celui ou celle que l'on veut devenir sans faire les efforts nécessaires pour y parvenir. Alors malgré tout, je me force à écrire et réécrire cette histoire qui depuis bien longtemps a germé en moi …
J'ai bien quelques autres petites histoires à écrire, mais pas encore vraiment les mots et les phrases pour les décrire.
Habituellement, un écrivain, c'est une personne qui a une histoire à raconter, mais personne pour l'écouter, alors il la couche sur du papier. Et tel que la belle au bois dormant, elle reste là, prête à être réveillée par ceux à qui, l'auteur aurait bien voulu un jour la raconter. Cette attente avant cet instant de la découverte par le lecteur, lui donnera peut-être le temps de la peaufiner …
Mais ce n'est pas parce que l'on veut raconter une histoire que l'on ne va pas finalement, par les circonstances, être amené à en raconter une toute autre, ce qui n'est pas ici le cas.
Ce jour-là, je me suis assis sur la vieille chaise devant mon petit bureau, un café-chicoré chaud sucré à la main, que je posai ensuite délicatement derrière une rangée de crayons mal taillés. Juste devant moi, une feuille blanche écornée m’attendait là depuis bien trop longtemps. J'ai pris ce vieux stylo bleu qui glissa agréablement sur le papier pour vous dessiner ces quelques mots :
Je vous écris ces quelques pages pour vous narrer une épopée des plus fantastique et des plus étrange, que l'on m'a rapportée il y a peu. Ce jour-là j'étais plongé dans mes pensées alors que je cherchai une nouvelle histoire à écrire. Je regardai du côté de la fenêtre d'où je pouvais voir dans la brume du soir, un des ponts de la ville éclairée de quatre lumières blafardes. Et d'un coup, j'ai été surpris de voir un homme étrange presque littéralement apparaître devant moi.
J’étais tellement stupéfait par cette situation totalement inattendue, que j'ai cru mourir d'un arrêt cardiaque. Mon sang tambourina dans mes tempes, mon souffle sembla s'arrêter et un pincement douloureux se fit sentir près de mon cœur. Bien qu’assis sur ma chaise, mes jambes se dérobèrent sous moi et devinrent cotonneuses. Il me vint alors à l'esprit qu'il allait attenter à ma vie …
Il eut alors un geste d’apaisement et un grand sourire. Il enchaîna rapidement :
« Calmez-vous... calmez-vous... CALMEZ-VOUS ! Je suis venu vous parler d'une affaire sérieuse qui je suis sûr ne vous laissera pas indifférent… »
Il y eut un instant de silence durant lequel il me regardait avec un air presque inquiet pour moi.
« Calmez-vous … Respirez ! Vous êtes tout pâle mon ami … Je vous assure, vous n'avez rien à craindre de moi … »
Il venait d'entrer par ma fenêtre à peine entre ouverte, directement du ciel sous la forme d'un nuage de criquets de métal dans un silence presque total, puis en un instant avait pris forme humaine. Quant à moi, les yeux écarquillés, partagé entre la stupeur et la sidération, je ne savais plus que croire, je n'arrivai même plus à penser, à respirer, à ... heu … Je ne sais plus ... Tout cela était tellement invraisemblable et pourtant, il était bien là-devant moi ... Je ne rêvais pas !
« Respire ! Me dit-il avec un air souriant, … Respire calmement … Respire … C'est bon, ça va ? … »
J'avais enfin repris mes esprits en grande partie … Il enchaîna assez rapidement : il prit un ton mêlé d'autorité et de dédain qu'il ne garda que pour cette réplique comme pour m'inciter à l'écouter davantage, afin que je prête toute mon attention à son histoire :
« Je sais que tu es écrivain ... pas si bon que cela d’ailleurs, Il y a bien longtemps que ta feuille est restée blanche et que tu cherches désespérément une bonne histoire à raconter ... Tu as le choix entre continuer à chercher encore et encore ou prendre dès maintenant ton carnet de notes et raconter à tes futurs lecteurs, celle que voici. ».
Remis de mes émotions, ne pouvant qu'admettre mon incompétence dans ce domaine, qui pourtant me tenait tant à cœur. Et comme il venait de piquer ma curiosité par son entrée pour le moins carrément spectaculaire. J'ai rangé ma feuille blanche, puis d'une main j'ai attrapé un crayon et de l'autre sorti mon carnet de notes du tiroir de mon bureau où j'étais resté assis par la force des choses. Il me faisait face. Il se tenait juste devant la fenêtre devant laquelle d'habitude, je rêvassais en préparant mes petites histoires à écrire. Il a fermé la fenêtre et baissé le store, tout en racontant le début de son histoire et j'ai aussitôt commencé à prendre des notes.
Sur la table basse dans le coin de la pièce, il posa une canne surmontée d'un pommeau jaune d'or en forme de tête de serpent qui avait à la base de sa tête une sorte de plaque incurvée. Cela ressemblait à des ailes et visiblement adaptée pour être apposée sur quelque chose. En fait, pour être placée contre le front comme je l'ai compris bien plus tard, elle se prolongeait ensuite d'un bois précieux jusqu'à un pic ressemblant à de l'acier vieilli et finement décoré.
Il commença alors son récit par cet avertissement :
« Ce que je m'apprête à te confier, c'est l'histoire d'une entité millénaire que je nommerai ici : Athéna. C'est une pilote exceptionnelle, mais aussi quelque part, la mère des hommes. Je veux que tout le monde sache qui elle est et ce qu'elle a fait pour nous. Le temps est proche où l'humanité va faire réellement faire ses premiers pas dans l’espace et sera forcément confrontée aux lois qui dorénavant régissent l'univers qui s'étend au-delà du système solaire. Et donc, aussi à tous ceux qui les y font respecter de gré ou de force. Ceux-ci pourraient bien mettre ce monde en quarantaine si l'humanité ne respecte pas leurs lois et tente d'y faire par exemple, comme à son habitude, la guerre. Cela aurait un effet désastreux pour l'avenir de l'humanité tout entière.
Mais pour comprendre ce qui se passe actuellement dans l'univers. Il faut apprendre ce qui a conduit un autre monde à s'étendre toujours plus. Au point d'un jour atteindre la terre sur laquelle nous vivons et d'aller même conquérir des territoires bien au-delà.
Il y a des millions d'années, Dans une galaxie lointaine, au fond de l'univers, existait une société où la technologie était son apogée.
Toutes choses se faisaient par la robotique, l'automatisation et l'usage des commandes neuronales. Depuis bien longtemps, le travail manuel en tant que tel, n'y existait plus …
Alors, ce peuple était nourri par la société, chacun recevait un minimum qui permettait d'avoir une vie heureuse sans la nécessité de travailler. Car comme le travail y était rare, il était basé sur une forme de volontariat et sur sa répartition entre les candidats qualifiés aux rares postes existant. Leurs vies étaient plutôt douces et tranquilles. Mais ce monde laissait cependant place à l’initiative et à l’innovation dans tous les domaines ; chacun pouvait s'intéresser aux sciences, à la politique, à l'exploration et à l'étude de tout ce que bon lui semblait avec plus ou moins d'investissement personnel. L'état subventionnait presque toutes les initiatives, même les plus insignifiantes tant que leur but final était d'améliorer l'avenir de tous et de chacun …
Les moyens d’interrogations neuronales permettaient néanmoins d'éviter les égarements et les arnaques, il fallait justifier d'une bonne idée et d'une volonté de la mener à bien …
Afin de les motiver, et malgré qu'ils aient tout ce qui est essentiel pour vivre dans une certaine aisance, ils pouvaient éventuellement, par le travail ou le mérite obtenir bien plus …
Pour les moins chanceux, à défaut de briller dans leurs entreprises, ils pouvaient simplement s'instruire et s'intéresser aux sciences les plus diverses. Des campus immenses bordaient les villes et il n'était pas rare que certains y restent élèves toute leur vie tout en participant à l'éducation des plus jeunes.
Par ce biais, ce monde continuait à évoluer en permanence et c'était là l'essentiel aux yeux de cette société qui en voulait toujours plus.
Ce monde était unifié sous l'autorité d'un Luminare : empereur des empereurs et dont l'autorité restait incontestée . Cette société n'avait pas connu la guerre depuis presque aussi longtemps qu'elle s'en souvienne, et n'avait pas d'ennemi connu à sa mesure. Il y avait quelques pirates de l'espace qui semaient le trouble dans des régions très reculées, mais rien de plus.
Cette société n'avait pas de prison sur son sol ou dans ses colonies. Elle déplaçait les indésirables sur une planète totalement isolée du reste de la civilisation et surveillée depuis l'espace par des drones tueurs qui ne laissaient rien en repartir.
Quand on y était déplacé, ce n'était pas sans raison, c'était en dernier recours et c'était définitif. Tout vaisseau tentant de franchir le barrage dans un sens ou dans l'autre était détruit, pulvérisé dans l'espace. Seule la navette officielle faisait la liaison entre le vaisseau du gardien et le sol. C'était le passage obligé des déplacés. Elle descendait en mode normal pour les déplacés, mais quand elle remontait, rien dedans n'y survivait jamais et les condamnés le savaient.
En ce lieu, il n'y avait pas de gardien ou de surveillance au sol, mais pas non plus de livraison de nourriture ou d'objets, ils étaient livrés à eux même définitivement …
Seul le Luminare pouvait ordonner une remontée, mais cela n'était jamais arrivé depuis la création de cette planète.
L'arrivée dans ce monde se faisait sur une pyramide et le départ éventuel aurait dû se faire du même endroit. Un robot spécifique aurait été lâché de la navette et serait parti chercher l'élément à ressortir. Il l'aurait enveloppé et l'aurait gardé en lui pour empêcher qu'il soit tué pendant l'extraction.
Ce monde contenait tous les pires criminels existants qui avaient été capturés dans les mondes connus. Ils y étaient libre, un bien grand mot au regard de leur situation réelle. Cette planète était certes habitable, mais les animaux et les insectes y étaient particulièrement dangereux. La flore n'y était pas en reste et faisait son lot de victimes, ce qui la rendait inhabitable pour une colonie traditionnelle, elle était impropre à la culture et inadaptée à l'élevage.
Parfois des agents gouvernementaux y étaient envoyé secrètement pour des missions de déstabilisation, par exemple, quand un pouvoir unique se mettait en place, car ce monde y était très surveillé par une multitude de drones …
De ce monde, on pouvait recevoir des informations par les familles qui communiquaient avec leurs déplacés et ce qu'il s'y passait n'incitait vraiment pas à violer la loi …
Pour les petits délits, il y avait les amendes et les peines d'isolement auxquelles le fautif devait se plier de lui-même, faute de quoi, c'était le grand déplacement … Pour éviter ce grand déplacement, les coupables pris à défaut étaient prêt à accomplir toutes les peines sans rechigner même sans la moindre surveillance …
Les erreurs judiciaires n'existaient pas, des machines, sur la base des commandes neuronales, étaient capable de dérouler la vie d'un individu depuis sa naissance et rien n'échappait à ces machines quand elles procédaient à interrogatoire. Impossible de leur mentir.
Ce peuple était rusé, autrefois, quand ils faisaient la guerre pour conquérir un nouveau monde. Ils utilisaient une astuce assez simple, ils attaquaient ce monde et venaient en même temps sous une autre bannière le défendre. Ils terrassaient le prétendu ennemi et concluaient des accords d’entraide et d'amitié … Ils bénéficient alors de l’appui des populations qui ignoraient la manœuvre et appréciaient la protection de ce grand frère de l'espace … Cela restait secret durant des générations et fidélisait ses alliés. Quand tout était découvert, ces peuples étaient tellement intégrés à cette société qu'il ne leur serait pas venu à l'esprit de faire sécession … Car faire partie de ce peuple, se faisait à part entière, mêmes droits, mêmes devoirs et l'égalité à tous les échelons …
Avec le temps, tous ces mondes étaient unis sous une seule et même bannière, un seul et unique gouvernement, l'égalité pour tous, quelle que soit leur origine, était garantie par la constitution et appliquée par tous, pour tous. Cette société bénéficiait d'une expansion constante et rayonnait depuis son centre dans l'univers connu et même au-delà.
Au-delà s’étendaient des mondes qui n'étaient pas encore colonisés, sauf parfois par des pirates, ils n'étaient donc pas éclairés par le règne du Luminare et donc on disait d'eux qu'ils étaient dans l'ombre.
Leurs religions étaient douces et respectueuses de la vie de tous et de chacun sans jamais entrer en conflit contre ceux qui les rejetaient ou pensaient différemment. Ces êtres pratiquaient le débat d'idées et n'abandonnaient personne à son sort et à ses difficultés, quel que soit son choix de pensée … Ainsi les fidèles d'une religion pouvaient recevoir l'aide des religieux d'une autre religion sans aucune distinction, lorsqu'ils le souhaitaient.
Les religions se donnaient le devoir d'aider tout le monde sans exception aucune. Nul n'était abandonné à son sort, on ne venait pas prier en ces lieux, mais y parler et écouter les autres, seuls les prêtres, qu'ils soient hommes ou femmes indistinctement priaient …
Dieu était pour eux, un être de niveau supérieur et à ce titre ne pouvait ni converser avec eux, ni être influencé par eux. Il existait et appliquait ses propres commandements sans l’intermédiaire des religieux ou d'autres personnalités. Sa toute puissance n'était jamais remise en question, ce que Dieu veut, Dieu fait et rien, ni personne ne peu s'opposer à lui.
Dans cette société centralisée, beaucoup choisissaient de migrer dans des colonies sur des mondes voisins plutôt que de rester sur la terre d'origine qui était déjà largement surpeuplée. Alors que d'autres préféraient, au contraire, rester à proximité du pouvoir central et tenter d'évoluer dans ses hautes sphères ou de simplement rester près de leurs familles …
Loin là-bas, une vie meilleure et parfois du travail les y attendait déjà. Car si travailler n'était en rien une obligation, cela leur donnait un supplément financier intéressant et l'occasion de rencontrer d'autres personnes, et donc d'avoir une vie sociale active. De participer ou de créer des événements, plutôt que de s'enfermer dans la solitude ou le microcosme familial ou solitaire.
Toutes ces technologies nécessitaient de gros moyens, tant en ressources qu'en énergie. Les voyages sur les planètes voisines étaient habituels et nécessaires à l'épanouissement de cette société.
Ces mondes colonisés étaient étudiés en profondeur, cultivés avec soin, exploités avec sagesse. Dans de gigantesques serres, on faisait pousser toutes sortes de légumes et des fruits délicieux. Dans des granges et des pâtures couvertes on élevait des animaux de ferme qui étaient traités avec le plus grand respect et la plus grande attention. C'était une notion importante à leurs yeux : le respect du sacrifice qu'ils imposaient à ces animaux dans l'intérêt de la société. Cela prodiguait à ces êtres une obligation morale envers ces animaux de ferme et ils s'en acquittaient avec beaucoup de sérieux en veillant à leur bien être à tout instant.
Ces élevages étaient couplés avec de la culture et de la pisciculture, les déjections produisait des gaz avec lesquels on fabriquait l'électricité qui alimentait ces immenses fermes en complément des autres énergies, etc. Par ces moyens croisés et équilibrés, une ferme n'avait besoin de rien d'autre pour persister éternellement tout en exportant une partie de ses marchandises … Elles étaient en général tenues par une seule famille et parfois un petit village malgré l’immensité de ces installations qui avaient parfois facilement la taille d'un département…
Dans des mondes moins cléments, si par exemple, la température à leur surface était trop élevée ou trop froide, on installait ces exploitations fermières dans de gigantesques vivariums bunkers souterrains et des installations spécifiquement adaptées à ces usages. Certaines planètes trop inadaptées à la vie ne recevaient que des usines automatisées et des installations de prospections et d'excavations de minerai selon les ressources disponibles, sur les plus chaudes, on y fabriquait la plupart des alliages. Les lunes, elles aussi, n'échappaient pas à cette colonisation structurée, mais toujours respectueuses de l'environnement.
De grandes bases stellaires servaient de gares centrales entre ces systèmes solaires et la terre d'origine de cette civilisation. La plupart des transports de courtes distances étaient entièrement automatisés. Les vitesses de déplacement étaient vertigineuses, mais la téléportation n'a jamais existé dans ce monde-là, ni ailleurs. Puisqu'à un certain seuil de vitesse, tout se disloque et forcément, rien ne survit. Cette connaissance faisait que certains transports étaient bien plus rapide que d'autre en fonction de la présence ou non de vie à bord …
Dans cet univers, la loi régissait à l'avance le traitement des déchets puisqu'il s'agissait bien là de ressources essentielles à la société, concrètement on ne jetait pas, strictement tout était recyclé de manière systématique et ordonnée. Dans ce domaine, rien n'était laissé au hasard, dès la conception de chaque objet ou emballage, cette pensée guidait les créateurs qui ne dérogeaient pas à cette règle de base et la loi y veillait très scrupuleusement. Car des machines triaient et valorisaient tous les déchets sans la moindre exception. Rien ne se perdait, tout se transformait ou presque, le gaspillage y était un délit.
Mais un monde, même presque parfait ne pouvait échapper aux règles de l'usure et aux pertes inévitables dans les transformations et le recyclage, il fallait donc compléter les ressources disponibles et trouver de l'énergie supplémentaire en permanence.
Quand tous les mondes les plus proches sont à la limite d'être surexploités, il ne reste plus que la solution de se pencher sur des mondes de plus en plus lointains. Avec le temps, des distances de plus en plus grandes à parcourir étaient nécessaires. Très vite, la vie d'un homme ne suffisait plus pour accomplir ces longs voyages d'exploration et d’acquisition de ressources. Il fallait alors des vaisseaux habitables plus grands qui emmenaient plusieurs familles coloniser ces mondes et ensuite établir une grande chaîne d'approvisionnement commerciale.
Ces solutions complexes devaient prendre en compte les risques liés à la survie de la colonie. Mais aussi d'un ensemble d'autres facteurs inhérents à la descendance, qui parfois même, menaient à l'abandon pur et simple des objectifs de la mission par les familles engagées. Parfois, elles s’installaient définitivement dans ces nouveaux mondes en dehors des objectifs de départ pour des raisons plus ou moins inavouables ... Ces colonies ne donnaient alors plus signe de vie ou disparaissaient simplement dans l'immensité de l'univers. Nul ne savait vraiment ce qu'il en était advenu, si ce n'est qu'en envoyant une nouvelle mission sur les planètes ciblées préalablement qui retrouvaient parfois leurs descendants ou ce qu'il en restait. Car toutes ne survivaient pas toujours à ces nouveaux mondes souvent hostiles ou aux bactéries de l'environnement naturel ciblé.
Forcément, l’influence du pouvoir central baissait à mesure que la distance qui le séparait de ses colonies grandissait. Et plus loin que les limites de la zone d’influence de la terre mère, s’étendait des mondes inconnus qui allaient être convoités par de nouveaux explorateurs.
Ceux-ci regardaient au-delà des limites de la vie humaine et préparaient des missions dont le retour se feraient bien longtemps après leur propre disparition. Leurs enfants ou les enfants de leurs enfants bénéficieraient peut-être de leur succès, qui feraient aussi la renommée familiale. Mais très rarement, encaisseraient la déception d'un l'échec, car pour connaître un échec, il faut avoir un retour d'information sur la mission, ce qui n'arrivait qu'en cas de succès ou presque.
Il n'y avait pas de dates fixes de retour prévisible à ces missions, puisque ces machines ne revenaient qu'après avoir fait le plein de marchandises. Le plus souvent, c'étaient des marchandises courantes avec un peu de celles qui étaient rares ou recherchées.
Les échecs, cependant, seraient sans aucune conséquence financière négative, l'état s'engageant totalement et donc n'investissant que dans les idées les plus porteuses et à ses propres risques ; la continuité imperturbable de cette société vers l'avenir était à ce prix …
Quelques savants avaient bien lancé dans ces mondes lointains des machines entièrement automatisées, mais comme certaines missions habitées de colonisation, elles non plus ne réussissaient pas toujours leurs objectifs. Il y avait bien des pirates dans les galaxies, certains d'ailleurs provenait de quelques une de ces familles disparues plus ou moins volontairement. Mais surtout, le moindre imprévu complexe pour lequel ces machines n'avaient pas de solutions palliatives préprogrammées conduisait généralement à la perte du vaisseau. Et ceci sans compter tous ceux qui se perdaient dans des mauvaises directions à cause des déplacements des systèmes solaires et des galaxies. Il n'existait en effet aucunes cartes de ces lieux tant que la première expédition n'en était pas encore revenue. Alors, ces vaisseaux restaient souvent quelque part là-bas, bloqués dans leurs routines logiques et dans l'incapacité de trouver une solution par eux-mêmes et donc de revenir un jour sans recevoir de l'aide d'une autre expédition.
Certains d'entre eux revenaient sans aucunes ressources réellement indispensables. Et même si ces voyages avaient ouvert une route fonctionnelle et qu'ils avaient relevé des cartes des endroits visités, ils n'avaient pas pour autant répondu aux nécessités d'un monde avide d'énergies et de ressources rares. Si ce n'était pas l’essentiel des flottes engagées dans l'exploration, les coûts en pertes matérielles et de temps occasionnées restaient très élevées.
Il fallait alors une solution efficace qui permettrait de faire face aux imprévus ponctuels, que malgré toutes les connaissances acquises et les développements poussés des intelligences artificielles, ces ordinateurs ne sauraient jamais gérer seul.
Les nouvelles technologies allaient mener petit à petit à des solutions aux conséquences pour le moins inattendues, car à tout problème, il existe au moins une solution.
Dans ce monde-là, les commandes neuronales étaient monnaies courantes. Ces interfaces étaient à leur apogée technologique et aucun domaine n'y échappait, tant privé que professionnel. Mais commander un vaisseau à longue distance par ce moyen restait impensable. Les délais de réponse du vaisseau ou des machines outils étaient bien trop important, plusieurs jours, mois ou années selon les cas, cela pouvait tout au plus débloquer de certaines situations inextricables pour l'IA (intelligence Artificielle).
Sachant que le procédé de la commande neuronale était limitée à quelques millimètres. Ces informations reçues étaient ensuite transformées en signaux électriques, puis lumineux et transmis ensuite via de multiples canaux laser parallèles sur des ondes porteuses certifiant la qualité des trames d'information qui se faisait de drone transmetteur en transmetteur. Ce système ne garantissait pas toujours la réception des trames numériques véhiculant ces informations, ni d'ailleurs leurs réponses, par exemple dans les cas où le vaisseau se trouvait derrière un obstacle physique important, une planète, un soleil. Un système de relais de transmission par des satellites déposés au fur et à mesure du voyage autour de certaines planètes, tel les cailloux du Petit Poucet, palliait une partie de ce problème, mais ne résolvait pas pour autant tous les cas de figure, certains étaient détruits par les éléments, d'autres, plus rarement cependant, étaient défectueux.
Dans ce domaine des supertankers de l'espace automatisés, une famille se distinguait largement des autres, elle avait depuis des siècles connu bien des succès. Cette famille était devenue au fil du temps une actrice incontournable dans la conquête de ces mondes situés dans l'ombre de l'univers.
Leur méthode était de faire partir un petit vaisseau contenant de quoi le faire le grandir au fur et à mesure de l'exploration. Il y avait le vaisseau associé avec une locomotive qui traînerai derrière tous les wagons fabriqués au cours du voyage et serait remplis de marchandises au fur et à mesure des exploitations. Cette méthode simple et efficace avait l'avantage de diminuer les frais d'investissement, de plus le vaisseau n'avait aucune limite de taille. Il pouvait s'allonger, mais aussi grossir en largeur ou en hauteur pour s'adapter à la situation. La locomotive disposant de l'usine de fabrication des wagons et capable de fabriquer des usines nécessaire aux excavations ou transformations.
L'ombre, c'est le nom donné à cette partie de l'univers est par opposition aux mondes civilisés, faisant donc partie des mondes éclairés par la lumière de cette civilisation tentaculaire et gouvernée par le Luminare, représentant ultime de la lumière de la connaissance. Un Empereur des Empereurs dont la particularité était ne n'avoir rien le droit de posséder. Afin de lui rappeler que si son rôle lui donnait tout pouvoir, ce n'était en aucun cas pour lui-même, mais uniquement pour servir son peuple … Il ne mangeait pas à la table des puissants, ne connaissait pas le luxe et les dorures et avait l’obligation de vivre en théorie comme le plus pauvre de ses sujets. En contre-partie, son pouvoir était total sur les directions que prenait la politique. Il était plus proche d'un sage écouté que d'un roi obéi, plus proche d'un religieux que d'un chef militaire. Il était choisi pour sa grande sagesse et sa grande empathie et n'était pas nommé forcément à vie à ce poste, il pouvait quitter ses fonctions et retourner à la vie civile. Les commandes neuronales permettaient, par inversion de processus de le choisir dans la population, c'est donc bien un ordinateur qui le choisissait, cet ordinateur pouvait aussi le révoquer.
La famille Georbaux comptait un grand nombre de savants, la modification de l'ADN des enfants avant naissance n'y était pas étrangère et une éducation spécifique venait s'ajouter à cet objectif final, leur devise était synonyme de ''la famille avant tout !''. Elle était riche et puissante, mais le pouvoir administratif ne cessait de leur rappeler qu'ils n'étaient que des acteurs non indispensables dans cette conquête pour ces ressources pourtant essentielles à l'avenir de cette société civile …
Officiellement, le succès de ces expéditions se traduisait par des revenus basés sur la valeur des marchandises restituées aux ports de rattachement, et l'arrivée s'accompagnait de grandes réjouissances qui n'échappaient pas à leurs réseaux sociaux de l'époque. Mais en coulisses, la jalousie a creusé un peu plus le fossé entre ce clan et les administrations des titulaires successives, laissant ainsi les Luminare en dehors de cette dispute. Une décision de sa part se serait donné l'avantage et personne ne savait ce qu'il déciderait…
Cette famille savait aussi garder ses secrets de fabrication, qu'ils ne se transmettaient qu'entre eux. Si les connections neuronales auraient permis de les connaître, des moyens de filtrages existaient et neutralisait cette possibilité. Un hôte pouvait bloquer alors tout ou partie de ses pensées à la communication par ce moyen, car chacun portait son transmetteur personnel qu'il configurait lui-même, celui-ci étant couplé avec une partie plus petite, intégrée à son hôte …
Ils étaient préparés dès leur plus jeune âge à succéder et poursuivre l’œuvre de leurs ancêtres et donc, à marcher dans les pas de leurs parents, toute leur éducation dès le plus jeune âge était faite dans ce sens. Ce peuple avait le sens de la famille, mais chez eux, cela tenait un peu de l'extrémisme et leurs expéditions tenaient de la compétition à haut niveau contre leurs concurrents …
Cela n’empêchait pas cette famille d'avoir un grand cœur comme ce jour un patriarche est monté sur le podium et a fait ce discours :
« Nous avons beaucoup travaillé et toujours eu de la chance. Aujourd'hui, nous sommes la famille la plus riche de notre société, cela ne doit pas nous faire oublier les plus pauvres de celle-ci. Car si la loi est la même pour tout le monde, son application ne se fait pas pour tous de la même façon et cela creuse finalement des inégalités de droits. L'heure est venue pour nous de rendre à la nation une partie de ce qu'elle nous a donné et d'engager les plus démunis et leur apporter à eux aussi plus de bien être et une vie meilleure. Je propose de mettre en place des filiales d'emploi dans cet objectif. Elles ne rapporteront rien et nous coûteront sûrement une partie de nos revenus, mais nous faisons partie du même monde et nous sommes animés des mêmes espoirs pour l'avenir de notre peuple ».
C'est ainsi que fut créé de multiples filiales qui ne rapportaient pas d'argent. Mais donnait du travail aux exclus de la société et ils étaient très nombreux … Pour parfaire la méthode, l'entreprise embauchât aussi des dirigeants talentueux, des avocats de renom et bien d'autres cadres de l'élite mondiale … Ce qui envenima encore un peu plus les relations entre eux et l'administration qui y vit une perte de son pouvoir sur l'opposition politique de certains …
Un jour, quatre frères allaient faire évoluer leur entreprise de manière spectaculaire. Les deux aînés étaient des experts en automatismes et de l'IA, majors incontestés de leurs promotions d'études, le troisième frère s'intéressait plus à la théologie et à la politique et même pressenti un temps pour devenir Luminare, il en fut écarté par son sens trop grand de la famille, il était aussi sûrement le plus intelligent de la fratrie, quant au petit dernier, un peu autiste, vouait sa vie à la biologie et plus particulièrement aux sciences de la génétique et de la reproduction de toutes les espèces vivantes, il était passionné par cet aspect de la vie et pensait quitter l'entreprise pour d'autres horizons, c'était un rêveur un peu étourdi parfois et doté d'une curiosité implacable …
Comme dans toutes les familles de cette civilisation, la réunion annuelle de la famille était incontournable. Elle durait plusieurs jours, pour celle-ci, c'était souvent l'occasion de discuter de l’orientation de l'entreprise, des changements envisagés ou de raconter des anecdotes … L'occasion aussi de fêter tous les anniversaires une seconde fois, car certains membres vivaient bien trop loin des autres ... Ces repas qui s'éternisaient rassemblaient la famille et permettait de garder le contact avec les proches et surtout avec ceux qui n'avaient aucun travail, car même dans cette famille, il y en avait …
En dehors de cette réunion incontournable, les actifs invitaient tout les autres à des dimanches, si l'on peut appeler ça comme ça. Dans de mémorables journées, les enfants jouaient pendant la fête battait son plein, des centaines de convives se pressaient autour des buffets et des divertissements … Il était de bon ton de montrer à tous que l'on n'oubliait jamais les plus fragiles de sa famille. Et loin de se placer sur des positions élitistes où il fallait briller dans sa famille, il fallait bien au contraire se montrer proche de tous et de chacun …
Ces familles étaient grandes et comptait des dizaines de personnes invitées et une estrade permettait de partager des potins avec tous ou de faire rire l'assemblée. Il n'était pas rare que si un membre de la famille était absent, ils aillent en nombre le chercher chez lui. Et aucune excuse ne lui était permise de refuser l'invitation. Le tout dans une bonne humeur très familiale … Bien sûr, de rares cas spécifiques faisaient que certains étaient irrémédiablement absents, mais l'on parlait alors de l'absent et l'on lui souhaitait un prompt rétablissement, de passer de bonnes vacances ou de faire un bon voyage de retour … Dans ce monde, rien n'était plus important que les proches, la famille et les amis …
Un jour de rassemblement annuel, un problème important allait être évoqué. L'administration venait de refuser de financer un nouveau tanker. Un haut fonctionnaire avait dit aux représentants de la famille que s'ils n'étaient pas content, ils n'avaient qu'à le financer eux-mêmes plutôt que de se vautrer dans le luxe. Justifiant ses paroles par le fait que certaines familles n'en avaient pas les moyens. Mais aussi que d'autres génies avaient proposé des projets tout aussi intéressants qu'eux. Jamais ce haut fonctionnaire n'a pensé qu'ils les prendraient au mot et se lancerai dans ce projet insensé et risquer tout l'avenir de leur famille sur ce projet. Mais cette famille croyait en elle et en ses capacités.
C'est donc tous ensemble, qu'au cours de cette réunion familiale, ils décidèrent d'investir leurs capitaux dans leur premier vaisseau privé. Il serait alors fabriqué en parallèle avec ceux dont l'état leur avait confié la fabrication auparavant et qui n'avaient pas encore pris le chemin de l'espace. Ils savaient que ceux-là étaient les derniers pour eux qui seraient financés par l'état. Ils avaient été informés par leur petit service de renseignement : l'administration avait décidé de mettre fin à la domination de cette famille dans ce domaine et faire reculer leur pouvoir grandissant sur ce monde civilisé. L'ordre venait directement des plus hautes autorités et se voulait totalement secret. Un nouveau fonctionnaire mit en place à cet effet devait leur refuser tous les projets sans jamais leur laisser croire qu'il en avait reçu l'ordre d'en haut.
Un tel investissement pouvait rapporter bien plus, même avec un plus petit tanker que d'habitude. Ce calcul a été rapidement fait par la famille qui cependant n'avait pas les moyens d’affréter gros tanker habituel. Car si le gouvernement investissait, il récupérait sa mise de fond en premier et ne payait ensuite qu'un faible pourcentage sur le reste des marchandises. Cela permettait de devenir riche, mais sûrement pas autant que s'ils avaient possédé eux-mêmes un de ces vaisseaux extraordinaires et donc la totalité de ses marchandises ramenées au port. Malgré tout, avec ce petit tanker privé, ils étaient tous bien décidés à faire gagner à leurs descendances autant, voir bien plus que cette aumône habituelle … Pour eux, la richesse était un bien familial, bien plus que personnel et penser à l'avenir, une vocation …
Afin de s'assurer d'un succès sans faille, toute la famille se concentra surtout sur l'aspect d'en augmenter les chances de réussite au maximum. Une défaite aurait englouti toutes leurs économies et réduit à presque rien leur héritage familial durement acquit. Certes les autres missions en cours auraient très certainement apporté à leur descendance une vie confortable, mais rien en comparaison des possibilités qu'offrait les bénéfices d'un tel investissement en cas de succès.
Ils posséderaient alors la totalité les marchandises rapportée de la mission, ce qui donnerai les moyens de multiplier la flotte de manière considérable tout en vivant de manière confortable avec les revenus des ventes des produits à l'état ou aux colonies.
Un comité restreint se penchât sur les derniers détails du vaisseau et dans ce domaine, les quatre frères avaient l'absolue confiance du reste de la famille … Certaines décisions devaient rester sécrètes afin de ne pas servir les intérêts des concurrents …
C'est à ce moment-là qu'ils ont choisi de créer un vaisseau qui disposerait de la capacité de construire en cours de route ses conteneurs. Ils ont donc associé, un vaisseau d'exploration et une locomotive usine qui rassemblerai toutes les fonctions de fabrication d'autres usines et robots à poser sur le sol de la planète. Elle fabriquait tout : des robots d'excavation, des drones de combat pour la défense, des wagons pour le transport, etc. Par économie, ne disposant que les moyens d'y mettre qu'un noyau, il serait alors contenu dans le vaisseau.
Une petite gare de construction du vaisseau servirait aussi de point de rappel. Elle serait couplée à un objet qui contiendrait la moitié du code afin que nul ne lance un rappel forcé et ne brise les chances d'explorations avant même que d'atteindre les mondes de l'Ombre. Tout rappel resterait alors dépendant de la quantité de chargement contenu dans les soutes.
Ce premier vaisseau partirait sans possibilité de rappel avant la certitude de remporter un franc succès tout en gardant la possibilité de protéger l'investissement en cas de sérieux problèmes.
Malgré la réticence des trois autres et afin de répondre aux failles encore possibles de la programmation. Le cadet, fort de ses connaissances génétiques, les décida d'ajouter à la machine un simple cerveau organique. Mais pour avoir un cerveau capable d'analyser, de comprendre et d'adapter la réponse aux problèmes qui pouvaient se poser, celui d'un animal ne suffirait pas.
Le peuple n'admettrait pas la transformation d'un des siens en une machine ou presque, et ceci, même si son avenir industriel en dépendrait, ce qui de plus, ici n'était pas démontré. Mais ce savant pouvait cependant, créer de toute pièce un cerveau et le faire naître dans ses incubateurs à partir de quelques cellules conservées avant sa naissance dans leur hôpital privé. Il fallait surtout ne pas ébruiter l'affaire pour éviter une réaction populaire d'opposition au projet. Ils ont donc présenté cela sous la forme de la création d'un processeur biologique évolué.
Des incubateurs seraient ajouté au vaisseau afin de produire selon la nécessité un nouveau processeur biologique évolué en cas de décès du précédant. En réalité, l'incubateur en question était l’habitacle du pilote, sa mort provoquait sa recréation éternellement, tant qu'il ne recevait aucun ordre contraire …
Ce processeur biologique évolué avait des capacités logiques d'être humain, mais sans ce corps qui le rendait fragile au temps, aux maladies, aux accidents, etc. Ce qui allongerait potentiellement sa durée vie de manière considérable.
C'est ainsi que ce jeune frère a créé un être que l'on appela très simplement 'un processeur pilote' et finalement, tout naturellement par la suite : 'un pilote'.
Il était plongé dans un bocal, nourrit, soigné, régénéré et choyé dans cet environnement qui était destiné uniquement à prolonger sa vie au maximum du possible et le protéger des dangers mécaniques, électriques, bactériologiques, etc.
Et comme toutes les parties mécaniques, électroniques et informatiques de la machine sont remplaçables à volonté et à l'infini et que le vaisseau les fabriquerait alors à la demande dans son atelier automatisé intégré. Seul la durée de la partie biologique limiterait la durée de sa vie effective. Les capacités de régénérescence cellulaire de la médecine moderne ont, elles aussi, été intégrées dans ce projet et c'était là un domaine où ce frère était un savant et un chercheur de tout premier ordre ... C'est cette coïncidence entre la création du premier vaisseau et ses travaux en laboratoire qui allaient changer la face cachée de ce monde et des explorations intergalactiques dans les territoires dans l'ombre.
La mort biologique du pilote, n'arrêterait pas cependant les fonctions et routines des ordinateurs. En cas d'impossibilité de créer un nouveau pilote, les ordinateurs pourraient alors ordonner le retour et par ce moyen-là, diminuer encore le facteur risque de perte du vaisseau et des ressources déjà collectées.
L'incroyable se produisit, les avancées de la médecine d'assistance allaient offrir à ces êtres une durée de vie presque illimitée, grâce notamment à cette régénération cellulaire sur laquelle ils travaillaient dans le but de rajeunir des êtres humains du monde éclairé.
Les êtres humains de ce monde restaient jeunes toute leur vie, mais mourrait malgré tous leurs efforts dans ce domaine. Arrivés à un âge avancé, la vieillesse les emportait en quelques mois tel une maladie foudroyante et inévitable …
Ces 'pilotes' naissaient dans un Vitalindôme, cette machine standardisée pouvait être adaptée à tous les types de vaisseaux de la flotte qu'ils créeraient par la suite et de manière uniforme. Elle contenait la totalité des éléments nécessaires à la vie de son hôte, ainsi que tous les circuits de redondance pour permettre la maintenance automatisée de celle-ci. Mais aussi, les robots intégrés qui étaient affectés à cette tâche et sa propre alimentation en énergie rechargeable pour des dizaines d'années. On y ajoutait alors un corps mécanique primaire qui lui donnait une certaine liberté de mouvement et à travers lequel il s'incarnait : l'avatar.
Le Vitalindôme suffisait totalement à la vie de son occupant pour des années avec de l’alimentation concentrée et les liquides totalement recyclés. Il devait ensuite être connecté physiquement au vaisseau pour pouvoir commander celui-ci pour éviter qu'il obéisse à une commande extérieure, d'un hacker pirate par exemple.
Une foi qu'ils étaient reliés ensemble, le vaisseau, apportait alors au Vitalindôme, l'alimentation énergétique permanente, ses recharges alimentaires toujours maximisées et recevait en retour ses ordres par cette même interface. Ensuite le pilote par l'intermédiaire de l'interface neuronale commandait le vaisseau et chacune de ses machines comme s'il les incarnait réellement et physiquement au même titre que si ces machines étaient son avatar sur l'instant T.
Cet être et sa machine ne faisaient alors qu'un, tout en pouvant changer de machine corporelle, pour ne faire alors qu'un avec la suivante, et revenir à l'autre ou encore une autre, etc. Entre temps, les autres, non incarnées par ce pilote, retournaient à leurs routines préprogrammées et accomplissaient leurs missions en tenant compte des nouvelles directives ajoutées par le pilote et l'avertissait des problèmes qu'elles rencontraient si cela était nécessaire.
Il ne conduisait pas le vaisseau, il était le vaisseau ! Tout comme il devenait chaque machine qu'il incarnerait tour à tour …
Pour la protection du pilote et rendre tout accès à son Vitalindôme par un potentiel ennemi robotique télécommandé, la salle de commande était en permanence plongée dans un brouillage d'ondes. C'est ce brouillage qui imposait une connexion de l'avatar par l'intermédiaire du vaisseau, celui-ci changeant la fréquence de commandement de l'avatar au gré des plages qu'il laissait disponibles à cet usage et ceci en toute sécurité.
Les pilotes voyaient, entendaient et agissaient avec ces interfaces machines et disposaient en supplément de cet avatar dont la seule fonction était de leur servir de corps de substitution. Ce qui leur donnait, hors de tout contact avec un vaisseau ou de toute autres machines pilotables, une certaine liberté d'existence et d'indépendance.
Pour leur santé mentale, cet avatar leur était fondamentalement indissociable. Il était quelque part porteur de l'image de leur identité personnelle de référence. Qu'il soit connecté directement ou indirectement, il s'y référait comme à leur moi, ce qui les conduisait parfois à commander le vaisseau par ce moyen plutôt que de l'incarner. Directement. Ils étaient tous légèrement différents d'apparence, avaient leur propre nom écrit sur leurs avant-bras. Les avatars étaient attribués dès la création d'un pilote afin d'éviter que celui-ci soit prisonnier du noir et du silence total et n'en deviennent fou. Ou éventuellement, de devoir l'endormir par des drogues pendant de long mois, voire des années selon la mise à disposition de nouveaux vaisseaux ou d'une place éventuelle dans un des anciens par le décès d'un autre pilote, chose éminemment rare. Leur santé mentale resta essentielle aux yeux de leurs créateurs qui se sont succédé au fil du temps. Grâce à tout cela, leur équilibre mental pouvait être testé de long mois avant toute affectation préalable au pilotage de ces vaisseaux gigantesques. Il n'était pas question de risquer de perdre un seul de ces coûteux engins.
La population en général ignorait ce qu'était réellement un pilote et pensait que ceux-ci n'était que des machines dotées d'un processeur biologique avancé en plus de leurs processeurs électroniques. Les puissants de ce monde n'ont pas ignorés bien longtemps les conditions réelles de création et face à la puissance qui ne cessait de grandir de cette famille. Ils préféraient autant que possible, qu'il soit évité tout contact direct entre ces pilotes et ce peuple qui gardait un profond respect de la vie des autres espèces et qui forcément ne manquerait pas de réagir à cette information. Leur retrait instantané aurait plongé le monde dans un chaos indescriptible en quelques décennies et pour des siècles.
Par exemple, ces gens ne mangeaient de la viande que s'ils avaient l'assurance que l'animal avait reçu une belle vie de ses éleveurs en échange de son utilité dans la nourriture qu'il fournissait à ce peuple. D'une certaine manière, c'était donner et prendre.
Lorsque nécessaire, ces Vitalindômes étaient alors déplacés sous bonne garde, officiellement en raison de la fragilité, du prix des composants et des difficultés techniques de fabrication, mais en fait beaucoup plus, pour cacher leur véritable nature à tous. Les gardes ignoraient eux même en réalité de ce qu'ils convoyaient entre les hangars et les nouveaux vaisseaux en partance. Pourtant l'avatar souvent marchait à côté d'eux et leur donnait même des ordres ou des consignes de sécurité. Tant que personne ne forcerait l'ouverture des panneaux blindés de protection installés uniquement pour le transport, personne ne pourrait voir de ses yeux ce qu'étaient en réalité ces processeurs biologiques. Pour sa sécurité, l'avatar y veillait scrupuleusement aussi ...
Une fois le Vitalindôme inséré, le pilote vivait généralement jusqu'à sa mort dans ce vaisseau immense dont la fonction était d'écumer les mondes inhabités avoisinant à la recherche de ressources précieuses en quantités phénoménales et il n'était remplacé par un autre pilote que vraiment très exceptionnellement et pour autant dire jamais. Il ne fallait pas donner au pilote l'impression qu'il risquait de perdre sa place au cours du retour de voyage sur une simple décision opaque de l'entreprise … Il avait une vie, c'était la sienne et elle serait respectée autant que possible, enfin tant que le travail était bel et bien réalisé …
Très logiquement, ces êtres n'ont jamais été considérés comme des membres à part entière de la société, leurs contacts réels avec celle-ci étaient presque inexistants. Mais avec leur multiplication un peu plus rapide que la fabrication des vaisseaux, certains vivaient parmi la population sous la forme de leur avatar basique. Les limitations informatiques les empêchaient d'expliquer ce qu'ils étaient et ils n'en auraient pas pris le risque. Les gens les prenaient plus pour des robots androïdes que pour quoi que ce soit d'autre.
Ils étaient sur cette terre à remplir des fonctions et des travaux destinés en réalité à les former et les trier. Les meilleurs d'entre eux étaient sélectionnés pour les prochains départs vers ces galaxies lointaines, les autres recevaient un complément de formation en attendant d'autres départs. Le peuple les appelait des 'pilotes' faute d'un autre nom. Les puissants s'adressaient souvent à eux comme à des domestiques, les pilotes ne cherchaient pas à contredire ces croyances, car cela aurait pu les interdire de vol, un certain temps, pour désobéissance et comme eux aussi rêvaient d'embrasser les étoiles ... Leurs secrets étaient alors bien gardé, d'autant qu'ils n'étaient pas en surnombre réel et que leur affection personnelle à un vaisseau était garantie à plus ou moins long terme… On ne créait de pilote, que le nombre nécessaire, car rare était les ratés, même si malheureusement, cela arrivait et ils étaient alors euthanasiés, car ils étaient alors très dangereux et parfaitement capable d'incarner des machines de guerre sous certaines conditions …
Leurs fonctions avaient été étendues à tout type de transports de moyenne proximité sans que leur Vitalindôme soit pour autant forcément sorti des hangars de l'entreprise. Un jour sur ordre des autorités, certains ont été assignés à l'armée, ceux-là ont donc été totalement contrôlés par des officiers militaires de haut rang et le pouvoir politique en place. Ils n'obéissaient plus du tout à l'entreprise qui les avaient cédés avec leur Vitalindôme. Ils allaient alors être installés dans les vaisseaux de guerre de la dernière génération et spécialement adaptés pour eux. Leurs salles de commande étaient uniquement fabriquées par l'entreprise et certains de leurs armements aussi d'ailleurs. Ils n'étaient pas forcément très bien traité par l'armée, mais l'entreprise ne pouvait pas s'y opposer …
Il y avait peu de vaisseaux militaires puisque pas d'ennemi à part quelques pirates. L'armée néanmoins était entraînée et formée à faire face à une bataille contre l'équivalent d'un vaisseau de l'entreprise en cas de problème …
Plus le temps avançait et plus les vaisseaux d'exploration étaient puissamment armés. L'entreprise pensait que tôt ou tard, elle rencontrait une civilisation aussi avancée que la sienne. Elle devait envisager le risque d'une guerre quelque part dans le fond de l'univers. Il fallait donc prévoir de défendre les vaisseaux pour éviter de ne rien voir venir avant qu'il ne soit trop tard … Pas question d'attaquer, mais bel et bien de se défendre au mieux et au pire, d'assembler des pilotes en formations pour créer un blocage directionnel le temps de se réorganiser …
Tous ces êtres, hormis ceux affectés à l'armée, étaient la propriété de celle qui était devenue, au fil du temps, la plus puissante des entreprises de transports et exploration. Elle maintenait un pouvoir presque total sur les liaisons entre le monde central et ses colonies les plus éloignées, et ceci où qu'elles soient dans l'univers. Car voguant de succès en succès, cette entreprise s'était fortifiée et finalement autofinançait totalement elle-même ses propres vaisseaux, ses propres spatioports et certains réseaux de distributions avec de nombreuses colonies éparpillées dans l'univers connu. Finalement l'état n'intervenait plus dans cette conquête de l'espace pour ces ressources trop éloignées depuis bien longtemps … Cela coûtait bien moins cher de laisser l'entreprise en avoir le monopole que d'essayer lui faire concurrence.
Si le contrôle sur ces êtres ne permettait pas de leur imposer directement la volonté de revenir de ces voyages d'explorations et de récoltes, les ordinateurs de ces vaisseaux répondaient eux à des routines permettant de s'en assurer.
Ces ordinateurs pouvaient prendre le contrôle du vaisseau en cas de dérive du pilote. Cette solution était envisagée dans le cas où il détecterait une action suicidaire en projet, par exemple s'il voulait se jeter sur un soleil. Elle était aussi utilisée dans l'éventualité qu'il devienne incapable de contrôler le vaisseau et remplissait alors une série d'actions incohérentes ne répondant plus à aucune logique. Mais aussi plus simplement s'il ne progressait plus du tout dans sa mission pendant un certain temps ou devenait totalement inactif sans raisons apparentes.
S'ils disposaient d'une grande liberté d'action, il n'existait aucun moyen aux pilotes d'imposer totalement leur volonté à leurs machines. Ils ne pouvaient contrôler par exemple, les armements dans les zones protégées par l'armée, en dehors de la nécessité d'accomplir un acte d'autodéfense indispensable. Ils n'avaient pas l'autorisation déterminer la destination finale si celle-ci n'était pas conforme à la mission préenregistrée au départ de la planète d'origine. Mais ces limitations restaient souples afin de ne pas donner un sentiment d'emprisonnement à vie au pilote. Il gardait donc une certaine latitude dans ses activités personnelles contrairement aux automates et aux robots d'excavations qui n’arrêtait pas pour autant de travailler en permanence.
Il avait une mission et devait la remplir, mais avait aussi une vie en dehors de sa mission et elle était assez bien respectée …
Ils pouvaient alors papillonner et visiter les mondes qu'ils avaient approchés dès qu'ils avaient terminé les tâches de lancement des récoltes automatisées... Il leur suffisait alors de consacrer du temps régulièrement à assurer le bon déroulement de la mission et à résoudre les éventuels problèmes qui peuvent survenir.
Dans l'ensemble, leur vie était plutôt sympa et très riches en enseignements, si leur travail se faisait en solitaire, ils avaient de nombreux contacts à distance entre eux et avec du personnel resté aux ports d'attaches.
Ces vaisseaux sont hors normes, composé d'un élément dit ''tracteur'' : un énorme avion très épais qui vole avec un système le plaçant en apesanteur totale quelle que soit l'attraction de la planète, et de sa remorque entièrement équipée pour être autonome. Elle devait rester en orbite tant elle est lourde. Elle ressemblait une sorte de locomotive de train moderne avec une tête aérodynamique et est couplée avec un wagon de queue d'où sortent les tubes des propulseurs. On parle de dimensions de plusieurs dizaines de kilomètres de long et de quelques kilomètres de large et de hauteur, si l'on peut parler de hauteur de bâtiment dans l'espace. Leur taille finale dépend surtout de la charge transportée. Il fabrique ses wagons sur place et les ajoute en longueur, en largeur ou en hauteur selon les nécessitées et les types de ressources. Chaque wagon faisant une moité en hauteur et en largeur de la locomotive. Quatre wagons étaient soudés par des pattes pour avoir la même taille que la locomotive en hauteur et en largeur et formait la tête qui était reliée ensuite à la locomotive, le procédé était le même pour le wagon des propulseurs arrière. Le train était agrandi en son centre sur sa longueur jusqu'à sa taille maximale relative. Il gagnait ensuite en épaisseur sur tous ses côtés, prenant rapidement la forme d'un parapluie tourné vers l'avant puis d'un ballon ovale quand le chargement était au maximum des capacités de transport … Il disposait à l'arrière de ses propres fusées de propulsion, mais celle-ci uniquement commandable par l'avion-tracteur après son arrimage à ce train sur la locomotive qui contenait l'usine de départ.
L'élément dit tracteur à cause de ses instruments de mesures et de calcul de trajectoire de longues distances, ne dispose que des fonctions de commande de ce mastodonte articulé et se fixe au-dessus et à l'avant de celui-ci.
Il est tout petit en comparaison, il a la forme d'un avion de chasse très épais, très large et arrondi sur le dessus. Quand il est détaché de la remorque, il est entièrement autonome et équipé pour se poser verticalement sur une planète et se déplacer librement dans son atmosphère quelle que soit l'attraction terrestre du monde visité, il contient le Vitalindôme, diverses salles de commandes et de stockages spécifiques, un atelier-usine, des appartements à destination de passagers vivants, un pont avec une navette de liaison et sa source d'énergie principale et générale du complexe utilisée aussi pour la propulsion du mastodonte et appelée 'le noyau'. Il dispose en outre, d'un armement puissant, ce qui en fait un vaisseau de guerre redoutable.
Le noyau est un composé d'éléments très instable et très rare sous cette particularité d'assemblage dans l’univers. Ils tenaient plus d'un micro soleil que de quoi que ce soit d'autre. Il ne pouvait être fabriqué tel quel, mais était récolté par division, séparation et auto-reformage tel une micro étoile à sa naissance.
Sa découverte venait d'une galaxie dont les particularités avaient engendré cette anomalie structurelle, mais bien utile …
Une fois contrôlé, stabilisé dans une structure spécifique qui limitait les pertes d'énergies, sa durée d'utilisation était inestimable, mais loin d'être éternelle. Sa récolte était très dangereuse et parfois très dévastatrice. Ce rôle était tenu par un drone spécialisé, presque unique en son genre. Il n'en existait qu'un par vaisseau et ne pouvait, en aucun cas, être réparé ou fabriqué par l'usine automatisée intégrée, tant ses alliages étaient résistants et difficiles à forger.
La seule forge capable d'en fabriquer, était si proche d'un soleil que toute l'usine elle-même était faite de cet alliage. Elle était visible sous l'aspect d'un point rougeoyant tournant autour de celui-ci dans le ciel des planètes proches en plein jour…
Ce vaisseau tracteur étant plus petit, plus rapide, plus maniable et entièrement équipé pour le combat interstellaire. Il restait néanmoins énorme en comparaison d'un avion et faisait au minimum bien plus d'un kilomètre d'envergure et pouvait pourtant se poser sur une planète et y remplir ses fonctions d'explorations et de recherches de ressources. Il disposait d'un système anti-apesanteur efficace lui permettant de flotter dans l'air sans efforts avec quelques stabilisateurs. Son rôle général était d'analyser totalement et en profondeur la planète cible à l'aide d'une instrumentation spécialisée. Il protège les activités d'extraction et d'exploitation de tous les ennemis potentiels et de ceux désireux de s’approprier les ressources tant convoitées. Nul ne savait au préalable ce qui pouvait bien exister dans les mondes de l'ombre, de nouveau ennemis peut-être.
La remorque, elle est destinée à l'excavation et le stockage. Elle est équipée d'une usine adaptable dont la fonction est de fabriquer tout type de robots et petits conteneurs, enfin petits ... à l'échelle de ce gigantesque vaisseau. Elle fabrique aussi des usines spécialisées à déployer sur le sol des planètes cibles sous la forme de robots fixes ou à chenilles. Elle dispose d’immenses réserves de stockage et fournit la totalité de l’énergie nécessaire à son autonomie complète par de multiples méthodes, dont des capteurs solaires à haut rendement. Par économie due à la rareté, elle ne dispose pas de noyau et ne peut donc se déplacer à très haute vitesse sans son vaisseau dit 'tracteur'. Cela de toute façon ne lui serait pas utile sans un calculateur de trajectoire de longue distance et surtout, un pilote à son bord pour réagir à la volée.
Sa défense militaire est statique et peut être complétée par des drones de combat qu'elle fabrique en fonction des risques évalués ou des nécessités du moment. Ces drones servent aussi parfois de chasseurs sur la planète afin d'éliminer les plus gros prédateurs et d'en faire des réserves alimentaires. Les viandes sont transformées sous forme de pâtes nutritives, elles seront ensuite adaptées afin de créer des plats et des mets délicieux sur la planète mère ou dans les colonies. Elles servent aussi à fabriquer le concentré alimentaire spécial du pilote.
Sa contenance est destinée à piller les ressources d'une planète entière, mais en un temps limité et par importance des ressources disponibles. Leur emplissage, prend des dizaines d'années. Elle est capable de fabriquer les drones d'excavation, des navettes de transport et les machines outils nécessaires et de les adapter à l'environnement. Puis le jour du départ de les recycler ou le plus souvent de les stocker. En vue d'une utilisation ultérieure. Les ressources sont raffinées au maximum pour limiter la perte de place. Elle ne peut se poser directement sur une planète et reste donc en orbite. Elle saisit toutes les ressources qui passent à sa portée à l'aide de ses drones, tel que les météorites et d'autres débris utiles qui circulent dans le vide.
L'excavation se faisait souvent sur plusieurs planètes d'un même système solaire, elle déployait donc de plusieurs côtés à la fois la recherche de ressources …
Des navettes en grand nombre, déplacent chacune des petits conteneurs pleins, puis ils sont rangés et stockés dans de plus grands conteneurs. Le tout est soudé par des pattes entre eux et la structure, afin que rien ne bouge durant le grand voyage.
Les ressources sont classées par conteneurs dont certains sont même des hyper-congélateurs géants où plantes et animaux sont stockés après transformation sous forme pâteuse. Des échantillons sont préparés pour la recherche dans le laboratoire automatisé situé à bord de la remorque ou installé dans des usines déployées au sol. Tous les risques ultérieurs de contaminations ou d'empoisonnements seront écartés. Chaque ADN est répertorié dans une gigantesque base de donnée. Il ne reste à ces mondes que ce qui pourrait les préserver de l'extinction définitive, afin qu'un jour, si nécessaire, une colonie puisse venir s'y installer et se développer.
Quant aux mondes ayant une civilisation, même embryonnaire, ils étaient totalement épargnés, mais repérés et cartographiés pour ouvrir la route d'accès pour les expéditions scientifiques et d’analyse à venir. Ainsi des savants versés dans l'étude des civilisations primaires pouvaient y organiser des sessions d'études, ce qui était très courant dans leur civilisation.
Ces vaisseaux de l'entreprise sont puissamment armés, capable de faire face à une attaque de plusieurs pirates de l'espace, ce qui n'est pas rare dans certaines zones situées dans l'ombre. Car, même dans un monde presque parfait, il y a toujours des éléments qui préfèrent emprunter des voies illégales pour gagner instantanément plus. Les renégats de cette civilisation n'hésitaient pas à voler des vaisseaux de colonisation pour échapper à la justice et partir vivre le plus loin possible de celle-ci. C'était parfois le seul moyen d'éviter le déplacement sur la terre-prison quand les délits étaient trop graves. Ensuite ils s'attaquaient tout ce qui se présentait à portée de tir pour survivre ou disposer de plus de ressources.
Tout au début de cette aventure, lors des études menant à la création des premiers pilotes de ces vaisseaux, le troisième frère de la famille Georbaux, théologien et politicien dans l'âme, face la véritable nature de ces êtres appelés 'pilotes' qu'avait créé son jeune frère et craignant que les organisations de défense de la vie et autres, n'en soit un jour informé, imposa une règle éthique qui conduisit l'entreprise à doter tous ses vaisseaux d'un code de libération du pilote et de sa machine et qui après activation, leur donnerait alors tout pouvoir de manière définitive sur leur machine sans aucune forme de restrictions, même militaire. Au fond, se disait-il, ils seront tous issus génétiquement de la famille d'une façon ou d'une autre …
Les frères et tous les descendants, d'un commun accord s’accommodèrent à cette exigence, il valait mieux protéger la descendance de la vindicte populaire quitte à perdre les vaisseaux plutôt que de les condamner à être au ban de la société civile…
Ces codes, bien gardés se trouvaient réunis pour première partie dans l'ordinateur central au siège de l'entreprise et pour l'autre partie dans un objet déplaçable avec une fonction de codage spécifique et une apparence très décorative. Cette seconde partie représentait de fait le titre de propriété des vaisseaux de l'entreprise, possession familiale.
Cet objet, assimilé tel un objet d'un pouvoir représentatif puissant, mais donc incompris, est aujourd'hui appelé l'arche d'alliance. Cela tient du fait qu'Athéna considérait plus ses pilotes comme ses frères que comme sa propriété et que cet objet les liaient à elle et donc les liaient entre eux.
Il fallait connecter l'ordinateur central de l'entreprise et l'arche pour reconstituer les codes de libération d'un ou plusieurs pilotes de leurs engagements. L'un sans l'autre ne pouvait les libérer, mais la première partie du code servait aussi à pouvoir les rappeler instantanément. Mettant fin à leur mission d'exploration lorsque nécessaire et restait à disposition prête à l'emploi pour l'entreprise dans l'ordinateur central. L'arche, titre de propriété, permettait, elle, de prendre totalement le contrôle d'un vaisseau de l'entreprise, de monter à bord, d'accéder au pilote, etc.
Cette fonction de rappel resta cependant secrète et à la discrétion des dirigeants principaux et de quelques rares hauts responsables et collaborateurs privilégiés ou des membres influents de la famille.
La clé se divisait donc en trois fonctions distinctes sous la forme d'une addition : fonctions pour l'entreprise + droits de propriété = pouvoir de libération.
À aucun moment, l'entreprise ou les propriétaires des vaisseaux ne fessait référence au moindre droit de propriété sur les pilotes. Selon la politique interne, ils étaient libres et indépendants, seul le vaisseau appartenait à l'entreprise et ils en étaient en quelque sorte des employés. Mais aucun d'entre eux ne voulait quitter ces vaisseaux pour une vie de misère et être limité à l'avatar de base.
Malgré ses apparences purement décoratives, l'Arche d'alliance renfermait une technologie secrète inventée par d'éminents chercheurs issus de la famille. Elle était exhibée à l'occasion de chaque fête annuelle, mais pour des raisons de sécurité, elle fut secrètement remplacée par une copie en tout points parfaite. Celle-ci ne détenait pas les codes propriétaires, même s'ils auraient pu y être transférés, sa technologie étant identique, à la place, il y avait un code piège avertissant de son utilisation. Pour le peuple et les gouvernements qui se succédaient, elle suffisait à faire savoir qu'ils étaient les seuls vrais propriétaires de l'entreprise. Tout le monde pensait qu'elle n'était qu'un titre de propriété et rien de plus. Sa vraie fonction restera encore plus secrète que la vérité sur ce qu'étaient réellement les pilotes. La nature spécifique de ceux-ci n'était alors connue que d'une poignée de hauts dirigeants de l'entreprise et des plus importants ministres gouvernementaux en place. Il y avait aussi dans la confidence par obligation, quelques militaires très hauts gradés et les chercheurs qui travaillaient sur leur incubation. Cette information, même la majeure partie de la famille Georbaux l'ignorait.
La possession de l'arche contenant la seconde moitié du code complet permettant la libération des vaisseaux restait donc aux mains des dirigeants de l'entreprise. Elle n'était alors utilisable selon leurs seules volontés et restait disponible pour si d'aventure, une loi promulguée modifierait le statut des pilotes au regard de la société civile. Elle pouvait aussi être utilisée simplement, parce qu'ils l'auraient décidé d'un commun accord, pour tous les pilotes ou seulement quelques-uns …
Chaque arrivée au port d'un de ces vaisseaux était l'occasion d'une grande fête. Sur le pont, les notables, les célébrités, les politiques, les membres de la famille et bien d'autres se pressaient afin d'être vu et reconnu dans les médias. Chacune de ces arrivées représentait pour ce monde de la garantie de plusieurs années fastes et la prolongation de la vie de cette société telle qu'elle avait été conçue. Les robots y accomplissaient toutes les tâches ou presque, mais chacun des habitants recevait gratuitement de la société des moyens conséquents pour bien vivre. Il est vrai qu'un vaisseau qui arrive et donne des années d'abondance à tous, cela se fête …
Quand les festivités étaient terminées, le travail commençait vraiment, les déchargements durait en général des mois. Et même pendant la fête dans la salle principale du vaisseau, nul n'entrait dans les zones réservées au seul pilote. Le pilote se chargeait lui-même de la maintenance de ses quartiers, c'est là une question de sécurité majeure. Seul les dirigeants disposaient cet ultime accès et ne l'utilisait jamais en présence d'autres personnes afin que nul ne suppose que ce soit possible. Il y avait là des appartements destinés aux passagers. Tous ces vaisseaux en avaient, même s'ils ne recevaient en principe jamais de passagers. Le pilote pouvait pour défendre sa zone, tuer tout qui y pénétrait et n'était pas dirigeant de l'entreprise.
Le déchargement se faisait de plusieurs façons selon les conteneurs, les marchandises étaient classées avec de préférence les plus importantes au centre et les moins utiles sur l’extérieur de façon à servir aussi de protection en cas d'attaque. Les réserves extérieures étaient dé-soudée et chargée dans des navettes adaptées. Celle du centre, dites 'intérieures', faisant partie des wagons entre la locomotive et le wagon propulseur étaient déchargées par les sas à l'avant sur le premier wagon de tête. Celles-là étaient blindées à la fabrication et resterait en place pour le nouveau départ pou des raisons économiques. Elles contenaient en général à l'arrière, des robots d'excavations encore en bon état et quelques usines réutilisables. C'est à l'avant étaient stocké les marchandises les plus précieuses et les plus recherchées. Ces marchandises seraient alors déchargées délicatement sur le quai par les robots de manutention de la station portuaire.
Une fois vidé de sa précieuse cargaison, le vaisseau repartait en exploration, non sans avoir reçu les dernières améliorations technologiques et ceci sans jamais changer de pilote, sauf exceptions extrêmement rares. Certains vaisseaux étaient parfois alors adaptés pour avoir plusieurs éléments tracteurs pour accomplir des missions plus spécifiques d'analyse et de recherches. Parfois aussi pour faire face à des zones particulièrement dangereuses ou infestées de pirates. D'autrefois pour continuer l’excavation sur des planètes particulièrement riches pendant qu'un autre faisait le trajet d'aller-retour et parfois même, par simple économie de transport pour déplacer d'un d'entre eux vers une autre destination.
Il existait aussi, mais très rarement, des wagons pour transporter des colonies et donc agrandir le monde éclairé.
L'entreprise continuait à se développer avec régularité, devenue une famille de premier plan dans un monde qui pourtant rayonnait dans tout l'univers, sa puissance financière dépassait alors l'entendement. Même le gouvernement en place, leur faisait des courbettes, les hauts gradés de l'administration ne pouvant plus rien leur refuser. Ils décidaient de la pluie et du beau temps dans les cercles du pouvoir et influait même sur le choix des ministres. Mais une telle puissance ne protège pas de tout …
Car la vie des êtres, que je qualifie d'humain parce que tellement ressemblants à nous, est parfois bien cruelle.
Cette année-là, un événement particulier allait réunir toute la famille : un nouveau vaisseau étincelant rejoignait la flotte, un hôtel palace d'au moins dix étoiles, faisait son entrée par la grande porte.
Ce devait être le lieu central de la famille, la maison de famille, uniquement destiné à servir aux membres de la famille et à de rares invités triés sur le volet.
L'inauguration n'allait pas se dérouler comme prévu. Alors que la totalité de la famille se trouvait à bord, le bâtiment explosa en mille morceaux au beau milieu de l'espace intersidéral. Officiellement, c'était dû à une erreur technique grave, mais plus probablement à cause d'un sabotage volontaire ou d'une bombe. On ne le saura jamais vraiment,
Seul deux membres de cette inestimable famille y survécurent … L'un des principaux dirigeants et sa fille de sept ans n'avait pu rejoindre la fête, à son chevet de malade en phase terminale, il avait refusé de s'absenter malgré l'importance de l'événement. Car, chaque jour, elle recevait des soins et à cause d'un changement brutal de son état, cette machinerie spécifique qui devait être modifiée, n'était donc pas encore en fonction sur ce vaisseau rutilant.
Cette maladie avait été diagnostiquée trop tard pour cela et les transformations du vaisseau, bien que programmées, n'avaient pas été faites en temps et en heures. L’installation de ces équipements n'était que l'affaire de quelques jours, mais quelques jours qui les séparèrent d'une mort certaine. Mais pour elle et pour lui, la priorité était aux soins …
Ce puissant dirigeant de l'entreprise et sa fille mourante, étaient maintenant les derniers héritiers de cette dynastie d'inventeurs et d'explorateurs, et faisait de lui, l'être le plus riche et le plus puissant des mondes connus de l'époque. Il ne lui restait plus que cette seule et unique fille, Athéna, qu'il aimait de tout son être et de toute son âme.
Mais la maladie encore inconnue de celle-ci était incurable, et malgré toutes les connaissances en matière de médecine, son corps se détruisait de lui-même chaque jour un peu plus… Après quelques mois de cet événement dramatique, à son tour, elle était proche de la fin, il ne lui restait que quelques jours tout au plus et rien ne semblait pouvoir la sauver… ou presque.
Malgré son âge, elle avait toujours témoigné être d'une intelligence remarquable, donc le cerveau n'était pas attaqué par cette maladie inconnue, qui peut-être avait été importée accidentellement d'un autre monde par un des mastodontes de l'entreprise.
C'est à ce moment-là que des troupes militaires d'assaut ont forcé l'entrée dans les centres de contrôle de l'entreprise. Mais ils ne savaient pas, tout comme la plupart des employés, que les statues des dirigeants passés exposés dans les entrées cachaient de puissant gardes armés qui les repoussèrent à la sortie. Ensuite des portes blindées infranchissables se sont alors refermées derrière eux … Ces gardes étaient destinés à repousser un raid de pirate sur les technologies enfermées dans ces lieux.
C'est là qu'il a commencé à penser que l'accident n'en était pas un. À la TV, un membre éloigné de la famille revendiquait son héritage. Personne ne savait ce chef encore en vie et ce parent éloigné avait pourtant été condamné au transfert pour des crimes impardonnables. Et il avait déjà été transféré officiellement, il y avait des années et un transféré ne peut hériter, c'est la loi ! S'il est apparu, c'est forcément qu'il avait conclu un accord secret avec l'administration et qu'elle l'avait gardé sous la main. Probablement, il avait sauvé sa peau avec la promesse de remettre l'entreprise entre leurs mains … Un plus un égal deux.
Un contact rapide sur les Réseaux Sociaux à rétabli la situation à l'avantage du leader de la famille encore en vie. On n'entendit plus jamais parler de ce traître ensuite …
Mais ce dirigeant averti augmenta sa protection et celle de sa fille jusqu'au paroxysme, devenant de fait insaisissable.
Un jour il fut repéré en tentant de rejoindre la zone où le vaisseau familial a été disloqué pour enquêter, il fut attaqué par une poignée de vaisseaux de guerre en formation de combat. Ils n'avaient aucune raison d'être là, ni d'agir de la sorte. C'était clair, l’administration n'en resterai pas à son échec. Il a alors pris la fuite et fut poursuivi par ses ennemis. Il ordonna alors à une dizaine de vaisseaux les plus proches de venir l'assister dans ce combat. Rendez-vous donné à un point de rencontre en bordure de l'Ombre qu'il a choisi pour avoir à disposition le plus d'éléments possible à ses côtés. Arrivé sur les vaisseaux puissamment armés de l'entreprise n’eurent aucun mal à disloquer la formation militaire …
Cette attaque étant non officielle, elle n’apparut pas dans les informations données au peuple et au Luminare, officiellement des vaisseaux militaires ont disparu dans une des galaxies à la frontière avec l'Ombre pour des raisons encore inconnue.
Il a choisi une planète de l'Ombre et y installa un bâtiment de fondation de colonie. Chacun allait alors camper sur ses positions, attendant une erreur de la part de l'autre. Les attentats allaient se multiplier de part et d'autre, sans que jamais le peuple sache ce qu'il se passait vraiment … Il fera alors assassiner la plupart des commendataires de l'attentat sous la forme d'accidents malencontreux. Ici une navette défectueuse, par là une noyade, ici un étouffement alimentaire, par là un animal venimeux qui se serait échappé …
Mais au fond de lui-même, il était choqué par la perte de toute sa famille et voulait à tout prix sauver sa seule et unique fille. Elle n'était encore qu'une enfant et risquait peut-être de mourir dans l'heure ou la journée. Il était alors bien décidé à franchir toutes les limitations de l'éthique pour y parvenir. Il ordonna à ses scientifiques de faire d'elle une pilote, ultime et unique solution pour prolonger sa vie.
Secrètement, ils rejoignirent le laboratoire d'incubation pour lancer cette procédure irréversible.
Bien sûr, contrairement aux autres pilotes, elle avait vécu dans le corps d'une enfant, les chances de réussir cette transformation étaient donc très faibles, voir presque nulles. Contre toute attente, avec ses laborantins, ils réussirent au-delà de toutes les espérances. Il est vrai que la perceptive de se retrouver sous l'autorité d'une administration qui les haïssait clairement les avait un peu motivé …
Tous ceux qui étaient dans la confidence pensaient qu'elle aurait une durée de vie approximativement normale. Elle n'avait pas été conçue pour cette transformation à la naissance, mais sa vie allait pourtant se prolonger bien d'avantage et plus encore.
Elle était différente dès le départ, mais cette différence allait la rendre plus forte. Elle allait être déclarée guérie par une trouvaille accidentelle des laboratoires de l'entreprise qui étaient assignés à sa guérison. Elle reparaissait tel une miraculée, officiellement, on cherchait encore ce qui s'était passé. La ''malade'' se portait bien et pour cacher à tout le monde ce changement d'état, elle allait paraître son âge au fur et à mesure du temps qui passe.
Elle connaissait la vie de son peuple et avait expérimenté les cinq sens du corps, elle allait maintenant connaître la vie de ses nouveaux frères issus génétiquement d'un de ses ancêtres et devenir leur sœur à tous.
Et pour eux qui n'avaient jamais disposé de ces cinq sens, elle allait changer leur vie en adaptant encore d'avantage cette connaissance et en les reproduisant fidèlement par la technologie.
Quant à sa vie, elle allait être longue et prospère. Né génie dans un petit corps fragile, cette renaissance allait lui ouvrir les portes du succès par l'accès instantané aux connaissances stockées dans les périphériques informatiques, ce que l'on pourrait expliquer par de la pré-connaissance, en clair : déjà savoir, sans avoir eu besoin d'apprendre !
Sur ordre de son père, chaque pièce de chaque élément de ses machines personnelles étaient de qualités très supérieures. Elle disposait par exemple, d'un avatar en nanorobots exceptionnels fait d'un alliage très rare les rendant encore plus résistants. Il était du même alliage que les collecteurs de noyaux et surtout lui permettant de changer de forme et donc de paraître son âge officiel. Cela lui permettait de prendre l'aspect de n'importe qui ou de n'importe quoi. Son vaisseau était plus puissant, plus solide, plus rapide, plus maniable et bien mieux équipé que tous ceux des autres pilotes. Ses ordinateurs de bord n'avaient aucune restriction d'utilisation pour elle. Des appartements luxueux y furent installés, afin que le père puisse rendre visite à sa fille s'il lui en prenait l'envie. Il s'y installera et y finira d'ailleurs sa vie, amenant avec lui, la précieuse Arche d'alliance. Il s'y éteindra de vieillesse dans son sommeil.
Elle pouvait incarner n'importe quel avatar disponible de son entreprise ou de sa maison. Et quand on a de gros moyens, pourquoi se priver … Bien plus tard, on ferait croire que des recherches lui avait permis de toucher du doigt l'éternité au prix de quelques évolutions cybernétiques. Ce qui dans le fond était vrai, mais jamais elle ne sera considérée comme une pilote par son peuple. Cette performance sur l'allongement de sa durée de vie n'allait que peu étonner un peuple qui avait déjà vu cette famille réaliser l'impossible et plus encore.
Après cette toute première tentative de l'administration pour s'emparer de l'entreprise se soit soldée par un échec, ils le savaient tous, ils n'en resteraient pas là … La petite famille devient alors insaisissable et partout où elle était censé être, de curieux accident se produisaient … Mais cela n’empêchera pas cette enfant de vivre une belle vie
Du côté des entreprises, les dirigeants alternatifs ont défendu leurs positions contre l'administration hostile mais impuissante. La compagnie gagnait en influence au point qu'elle avait réussi à imposer un ambassadeur au Luminare qui apprit de sa bouche l'attentat.
Le Luminare destitua ensuite des hauts responsables de l'administration et le haut commandement militaire mêlé à l'affaire, rétablissant une paix apparente, mais fragile, en contre-partie, il exigea l'engagement que l'entreprise continuerai sa fonction tant qu'aucun Luminare ne la libérerai de son engagement, lui offrant en contrepartie tout pouvoir sur les mondes de l'ombre qu'elle a déjà découverts et sur tous ceux qu'elle découvrira dans l'avenir, il appartiendra alors à l'entreprise d'autoriser ou pas la création de colonies sur ses terres.
Alystaglia, ce monde sans limites venait de fixer les siennes …
Finalement, l'entreprise est devenue encore plus puissante après avoir obtenue réparation à la suite de cette dernière attaque, mais l’administration se disait que le temps jouait en sa faveur : nul n'est éternel, ce dirigeant d'entreprise était vieux et la petite pouvait faire une rechute et un Luminare non plus, ce n'est pas éternel, il peut même être révoqué …
Ces nouveaux accords, faisait de l'entreprise le pouvoir central des mondes de l'ombre. Ils créèrent des colonies sur des mondes éloignés pour servir de refuge aux dirigeants et aux employés de l'entreprise. Il fût inclus dans la programmation des vaisseaux l'ordre de défendre les mondes de l'ombre contre tout ennemi sans restriction.
Un empire puissamment armé était né de ces accords. Mais c'était un empire fragile dont le vrai centre restait le monde de la lumière et de la connaissance. Il ne formait que la bordure extérieure de celui-ci … Une seule place forte y fût érigée, le pouvoir central de l'entreprise y fût installé et ce nouveau monde parfait représenta vite l'objectif de transfert principal des employés.
De nombreux services de l'entreprise y ont été déménagé à la grande joie des employés qui commençaient à craindre pour leur sécurité …
De nouveaux vaisseaux de combat et leurs pilotes associés y furent cantonné, nul n'a jamais pu en franchir les défenses depuis …
Dans le monde éclairé de nouveaux prêcheurs élevaient leur voix contre la puissance sans limites d'une seule personne. Ils commençaient à accuser Athéna de conduire l'entreprise Georbaux à diviser le monde en deux …
Pour eux, la main mise par l'entreprise sur les territoires de l'Ombre était illégitime. Elle devenait de cette façon Luminare des mondes de l'Ombre. Selon eux, c'était inadmissible, même si personne n'était capable d'en faire le voyage depuis Alystaglia en dehors des pilotes.
Installé sur ce nouveau monde, Athéna consacra le début de sa vie à la recherche que lui enseigna son père, lui-même étant un grand savant et un ingénieur de renom. Elle était douée et obtenait des résultats stupéfiants, une mémoire parfaite, même si elle est assistée par l'électronique, ça aide. Un jour, elle créa ainsi une arme destructrice qui allait donner plus tard son nom à son vaisseau : 'La lumière de l'aube'.
Elle préféra en cacher l’existence plutôt que d'en donner les concepts à d'autres ou même d'en équiper son armée de peur que celle-ci ne soit la source de milliards de morts dans l'univers, tellement son efficacité était redoutable. Et puis finalement, cette arme pouvait aussi se retourner contre elle et ses vaisseaux à travers l'espace. Cependant, si cette arme était installée sur son vaisseau, elle pourrait la protéger d'une nouvelle attaque de l'armée régulière ou de vrais ou faux pirates, si cela venait à se produire …
Elle s'attela aussi, à perfectionner son vaisseau, son avatar et son Vitalindôme et par là, elle prolongea ainsi sa propre vie d'autant.
À la suite du décès de son père dû à son âge avancé, elle poursuivit ses recherches en laboratoire statique. En même temps elle dirigeait d'une main de fer l'entreprise et déléguait de plus en plus cette tâche aux élites. Celle-ci étant aussi de plus en plus automatisée à fait en sorte que sa présence n'était plus une nécessité.
Devenue la seule héritière de l'entreprise et du pouvoir qui en découlait sur les mondes de l'Ombre, elle fût de plus en plus considérée comme la reine des pilotes par ses contemporains. Mais elle ne voulait pas gouverner, elle estimait que ce n'était pas son rôle en tant que chef d'entreprise. Un nouveau gouvernement a alors pris le pouvoir avec son approbation sur la planète de l'Ombre. En effet, elle a toujours estimé qu'elle n'avait aucun droit de gouverner un peuple, c'est ce qui l’empêchera de prendre le pouvoir sur Alystaglia, même dans l'intérêt du peuple.
C'est bien des années après avoir pris la succession de son père dans l'entreprise familiale, qu'attirée par les rapports reçus des pilotes sur leurs explorations, qu'elle décida de partir vers ces mondes merveilleux qu'elle désirait tant découvrir par elle-même...
Sa société, composée de plusieurs milliards d'employés disséminés dans le monde connu et dans celui de l'ombre, n'avait plus besoin de sa présence pour continuer sa mission d'exploration. Elle est alors partie en voyage à travers ces mondes inconnus. Emportant avec elle, le titre de propriété de tous ses vaisseaux, l'Arche d'alliance, qui depuis bien longtemps avait sa place réservée sur un socle dans son propre vaisseau.
Ce vagabondage l'amena au bord d'une planète bleue qui un jour s'appellerait ''La Terre''. Elle observa et étudia longuement ce monde verdoyant qui ressemblait tellement à sa planète d'origine qu'un lien sentimental entre elle et ce petit bout de paradis se créa et l’incitât à s'y installer pour un temps.
Sans civilisation, tel que déterminée par les conventions liées à l'exploitation des mondes de l'Ombre, si un pilote de l'entreprise avait accosté ici avant elle, il aurait dévasté ce monde par son travail de récoltes. Notre disparition aurait probablement été totale avant même que d'être. C'est peut-être un peu ce qui la conduira à précipiter la naissance des premiers êtres humains, car elle n'a pas créé l'humanité, elle n'a fait qu'accélérer notre venue…
De fait, par sa présence, cette petite planète fût interdite à l'exploration-excavation à tous ses vaisseaux. Ses projets n'étaient pas de protéger ce monde en tant que tel, mais d'en faire un laboratoire d'étude et de reproduire le passé de son monde d'origine afin de mieux le comprendre.
Cette petite planète ou l'oxygène y était abondant, avait donné naissance à de très grandes créatures. Les dinosaures y régnaient tout comme dans le sien à l'origine des temps. De bien plus petites, par exemple les mammifères, y survivaient en échappant aux autres tant bien que mal, l'oxygène y était très abondant.
Spécialiste en biologie et en toute forme de vie, elle allait alors changer ce monde et mettre un terme aux uns pour promouvoir les autres. Ceux qui étaient porteur des souches de la civilisation ne pouvant se développer que par la disparition de ces monstres qui les écrasaient de leur présence … Elle allait reproduire les changements constatés dans le sien et chercher à comprendre la naissance de l'humanité à son origine.
Cette petite planète bleue était devenue son point d’attache principal, elle étudia cette terre si semblable à la sienne a ses origines, avant l'industrialisation, avant le surpeuplement, … avant ... … bien avant … … et encore avant tout cela … Un monde vierge de tous ces changements qu'imposent des êtres humains à leur environnement. Car l'humanité ne vis pas dans un monde tel qu'il est, mais recrée le monde qui l'entoure pour y vivre à sa façon. Ce n'est qu'à ce prix qu'elle peut prospérer, malgré le risque final de tuer ce monde qui l’accueille et donc d'y mourir aussi très probablement …
Cet univers encore vierge la fascinait, elle resta de longues années à simplement l'étudier, à l'analyser et à l'observer. Déjà commençait à apparaître les ancêtres naturels des premiers hommes, ces grands singes vivaient dans des grottes d'où ils sortaient pour chercher de la nourriture avec discrétion. Ils étaient loin de pouvoir s'imposer dans cette nature par trop hostile, bien moins aptes à survivre que les singes communs qui vivaient dans les grands arbres qui les protégeaient de la plupart des prédateurs… Pour survivre, ceux-ci devaient faire preuve d’ingéniosité et construire des défenses bien rudimentaires. Elle les observa longtemps, puis elle provoqua des changements pour ces êtres qu'elle savait déjà prédestinés à de grandes choses. Elle, rêvant parfois de recréer la genèse de sa civilisation ici, sur cette petite planète bleue. Mais pour l'instant, rien n'était garanti, tous les éléments étaient en place, il faudrait attendre que l'évolution fasse son œuvre.
Elle était tiraillée entre l'envie de garder ce monde vierge de toute intervention ou de le projeter directement vers les premiers pas d'une civilisation qui, de manière naturelle et sans elle, mettrait encore longtemps avant de naître. Elle a choisi cependant de patienter encore un peu. Mais au cours de ses observations de ces êtres prédestinés, elle a assisté à un écho fourré meurtrier entre bandes rivales. Un des deux groupes avait perdu la plupart de ses membres dans ce combat. Puis en l'absence de soins, dans les jours qui s'ensuivirent, ce fut l’hécatombe. Il ne resta finalement que des spécimens trop jeunes pour survivre dans la nature tout seul.
Elle entreprit alors de faire le prélèvement de ces spécimens condamnés, puisque sans défense et dans l'incapacité de trouver de la nourriture. Après de longs mois de captivité, elle commença à très légèrement de les modifier génétiquement dans son laboratoire. Puis elle les a placés dans un conteneur aménagé de son vaisseau. Elle l'a modifié pour l'occasion en un gigantesque vivarium destiné à les faire se développer sous sa surveillance pour analyse.
Elle voulait étudier par elle-même cette évolution qui était relatée dans ses fichiers sur l'origine de sa civilisation et en tirer ses propres conclusions. Ces vivariums, car il en existera d'autres, étaient basés sur les techniques bien connues de son peuple. Ces connaissances permettaient tour à tour d'installer des colonies entières sur des planètes hostiles et de créer des exploitations agricoles et fermières petites ou grandes. Elles équipaient aussi les vaisseaux de colonisation et permettaient ainsi de parcourir l'univers sans nécessiter de stocker des chargements de vivres pour de longues années. Cela permettait aussi d'éliminer les déjections qui étaient alors utilisées en tant qu'engrais. Les cultures nourrissaient ensuite les habitants. Des robots spécialisés s'occupaient de tout et veillaient à la bonne marche de la production … Si au début un seul conteneur transformé suffisait, finalement quatre allaient être nécessaires à son étude sur la genèse des hommes. Ces vivariums produisaient cycliquement tout le nécessaire à leurs vies et reproduisait habilement leur habitat d'origine. Il y avait des champs, des bois et pour remplacer la voûte céleste, un faux soleil se déplaçait dans un faux ciel, avec la nuit une fausse lune et de fausses étoiles.
Le vivarium reproduisait aussi les véritables saisons, la pluie, la neige, le beau temps. Il disposait d'un lac artificiel et quelques rivières alimentées par des pompes modernes bien dissimulées … Tout cela renfermait des technologies de pointe qui palliaient aisément les variations qu'un vivarium n'aurait pu supporter dans sa conception normale. Tout était fait pour que leurs vies ici ou en milieu naturel soit identique ou presque, mais sans dangers mortels réels et que leurs réintroductions dans la nature soit facilité par les connaissances acquises dans ce lieu clos et protecteur.
Elle avait fabriqué et adapté ces vivariums très spécifiquement pour eux. Ils contenaient une structure de ville simplifiée en dur. Au centre de celle-ci, une très grande pyramide au sommet de laquelle se trouvait un pylône dont les quatre pieds reposaient sur des pierres d'angles massives qui lui servaient de socle. En haut de cette structure de métal se trouvait le projecteur de voûte qui reproduisait le ciel et ses changements d'état. Des marches menaient par les quatre côtés en haut de la pyramide et se rejoignaient sous l'arche de la base du pylône en forme de tour Eiffel. Si une personne se tenait en haut de la pyramide sous ce pylône, elle pouvait être vue et entendue de tous les côtés jusqu'à une dizaine de mètres de la base de la pyramide. Les chefs de tribu et les contestataires finiront par prendre l'habitude d’exhorter leur tribu en ce lieu dans les moments de crise. Et plus tard, avec le temps, ils remarqueront que tout ce qui se passe dans leur ciel vient de là et il n'en faudra pas plus pour que ce lieu représente le pouvoir du divin sur ce monde. Cet endroit deviendra le lieu des processions de fêtes païennes et pour toutes les grandes occasions…
C'était aussi un point d'entrée et de sortie du vivarium qui conduisait au vaisseau, quand celui ci se posait au-dessus. Un système d’ascenseur en forme de plateau sans fil ou câble montait et descendait en biais sous son ordre direct.
Le but de ce village était de casser le modèle où ces êtres se cachaient dans des grottes et sortaient furtivement la nuit. Il fallait cultiver le sentiment d'être maître du monde et de partir depuis sa base à la conquête de l'environnement. Alors ces villes disposaient autour de cette construction centrale de plusieurs salles sur des bases pyramidales dont le but étaient de leur donner un refuge pour faire face aux crues simulées. Elles avaient aussi des vocations qui étaient d'ordre plus utilitaire : salle de réunions, temple, salle du trône, hôpital. Et trônait sur la place, un avatar d'elle-même en forme de statue fixe avec à ses pieds le tableau de commande général du vivarium qu'elle seule pouvait activer. De plus, bien caché dans son socle, se trouvait, une navette rapide de transport de la taille d'un minibus destiné à se déplacer à l'intérieur du vivarium. Celui-ci aurait pu tout aussi bien faire le tour de la terre sans jamais avoir besoin d'être rechargé.
Leur évolution ne leur permettait pas de comprendre ces systèmes d'organisation, ni l'intérêt réel de ces salles. Par contre, pour la salle des soins, ils avaient bien vite remarqué sa fonction ou du moins l'effet direct sur leurs petits bobos. La seule utilité qu'ils avaient vraiment trouvé à toutes ces salles était d'y faire résonner leurs cris stridents… Le tout était entouré de cabanes en bois basique sur pilotis où ils avaient décidé de trouver globalement refuge. Le but, était de les faire évoluer en société rapidement sans pour autant bâcler celle-ci, mais le succès de cette opération était plutôt mitigé …
Cette structure de ville ressemble étrangement aux vestiges des civilisations passées des Incas ou de l’Égypte ancienne. L'éducation était assistée par une sorte de système inversé de la connexion neuronale. Elle ne pouvait pas commander à ces êtres et ce n'était pas le but, mais influer sur eux, même si de fait, beaucoup avaient envie de faire la même chose ou inventait curieusement les mêmes créations au même moment. Un politicien aurait été bien heureux de disposer d'une telle machine le jour des élections…
Pour différencier les vivariums, elle leur attribua des couleurs de métaux et chaque structure centrale étaient faite dans l'alliage du métal correspondant choisi. Elle n'avait pas le problème de la rareté de ceux-ci, et ces alliages évolués écartaient tous les risques de rouille, d’oxydation et d'usures... Ces premiers êtres furent placés dans le conteneur pour en faire l'étude et commencer leur éducation. Elle pouvait ainsi présager de ce qu'ils pourraient devenir dans ce monde de manière naturelle. Car il était bien question d'accélérer un processus pour l'étudier et non de modifier totalement l'avenir de ce monde, et pourtant, c'est ce qu'elle en viendra à faire. Tous ces êtres avaient cette même souche de base commune, mais ses connaissances en génétique résoudrait ce problème en apportant un sang nouveau, la capture occasionnelle, ou plutôt le sauvetage d'autres spécimens y aiderait aussi… Ils se sont développés et ont démontré leur intelligence, encore limitée certes, mais prometteuse. Après un certain temps, leurs tribus montraient les bases d'une société embryonnaire innée, chapitre sur lequel elle n'influait pas pour mieux les comprendre et ils se multipliaient tout en transmettant à la suivante génération les connaissances acquises.
Ce qui représentait pour eux la durée d'une vie, représentait pour elle, au regard de sa vie, quelques heures tout au plus …
Ce monde était un paradis et couvrait leurs principales nécessités. Puis de développement en développement, sous le nombre des descendants et des batailles rangées qui en découlèrent, elle créera les trois autres vivariums. Ils étaient posés toujours à même le sol de cette planète et séparés, d'à peine quelques centaines de mètres. Mais comme ils étaient clos, les guerres ne pouvaient pas éclater … Mais pour l'instant, il n'y en avait encore qu'un. Elle était sensible à leur devenir, quoi que tiraillée par l'envie de protéger ce monde, de le laisser créer par lui-même sa civilisation de manière naturelle. Allait-elle un jour propager celle qu'elle avait révélé par accélération de ces processus qui étaient à terme presque inévitable.
L'avenir finalement, sera un mélange des deux modes d'évolutions, mais pour l'heure, ne pouvant se résoudre à éliminer tout ou partie de sa création et n'étant cependant pas encore prête pour autant, à envisager de les relâcher dans ce monde. Ils allaient rester là, dans ce vivarium, mais pour combien de temps encore, la colère due au surpeuplement progressif du vivarium grondait de plus en plus …
Elle leur apparaissait parfois, ils ont fini par l'interpréter comme une sorte de puissance extérieure qui les aidaient. Mais quand elle leur imposait des choses et ils ne lui obéissaient en général pas vraiment, même si elle semblait contrôler ce monde autour d'eux …
Le moment était venu pour elle de retourner dans son monde, pour constater l'évolution de la situation de son entreprise et prendre des mesures qui éventuellement s'imposerait. Depuis des siècles les messages, pourtant rassurants, se faisaient de plus en plus rare, et vu la distance, ils ne dataient pas d'hier ... Un jour, elle a reçu le message qu'une attaque de sa base par l'ensemble de l'armée venait d'être repoussée de justesse et que des changements important sur Alystaglia étaient en train de se produire au même moment.
Ce message annonçait que tout avait débuté par l'assassinat du Luminare en fonction par un prêtre fanatique et la prise de pouvoir de celui-ci sur l'armée et l’administration à l'aide de complicités au plus haut niveau de l'état … Une guerre civile pour la survie était en cours, car l'état avait fermé toutes les donations au peuple récalcitrant qui mourrait de faim. Le monde de l'Ombre assistait du mieux possible ce peuple opprimé sans intervenir militairement. Cela leur était interdit par les accords. Et en vertu de ces accords, ils continuaient à livrer des ressources au pouvoir en place, ce qui protégeait les vaisseaux d'assistance au peuple.
Retournée dans son monde, elle a eu vite fait de comprendre la situation. Elle a appris aussi que le peuple avait depuis longtemps découvert ce qu'étaient réellement ces processeurs biologiques. Il était divisé sur le sujet. Pour certains, c'étaient des aberrations qu'il fallait détruire ou contrôler de manière totalitaire, car ces pilotes représentaient un grand danger d'autant que leurs vaisseaux étaient surarmés, tout autant que ne l'étaient des croiseurs de combat. Pour d'autre ils étaient des êtres humains, victimes piégés pour l'éternité dans des bocaux et qu'ils avaient droit à une vie bien plus décente que ça.
L'entreprise n'a pas tenu à communiquer sur le sujet, maintenant alors un silence total sur cette question. Secret-défense, il fallait éviter d'affaiblir la position protectrice de celle-ci sur les pilotes et sur les droits d’exploitation, car si leurs droits n'étaient pas écrits dans la loi, leur devoir envers la société du Luminare non plus … Face à eux l’administration ne voulait pas non plus les reconnaître, car cela aurait fait d'eux des héritiers de droits sur la succession de l'entreprise et cela aurait rendu impossible la main mise sur celle-ci.
L'administration avait secrètement fait appel à un haut dignitaire de l'église opposé à la multiplication de ces pilotes et sans liens apparents, il prêchait pour que l'entreprise soit remise aux mains des autorités sans conditions aucune. Malgré le nombre croissant de leurs partisans, la peur de ne plus recevoir de fournitures depuis les mondes de l'ombre l'emportait sur tous les sermons qu'il pouvait faire. Mais petit à petit, ce monde se divisait de plus en plus en deux camps …
Tout le monde maintenait un statu quo jusqu’à ce que se produise l'assassinat du Luminare en relation avec cette affaire.
De ces fameux êtres dépendait le devenir et le bien être de la société dans son ensemble et la perte de ceux-ci condamnait cet avenir radieux à moyen ou à long terme. Sans solution alternative de repli, nul ne voulait trancher sauf quelques extrémistes que l'on préférait faire taire pour l'instant. Quant aux militaires et aux politiques, ils voulaient le contrôle total sur ces vaisseaux puissamment armés et étendre, par là la frontière, leurs pouvoirs sur ces mondes lointains et encore inaccessibles sauf à ces pilotes. Une lutte sur ce principe y était engagée entre l'entreprise presque toute puissante et les pouvoirs politiques, mais seule Athéna détenait la clé de ce pouvoir ancrée dans son invincible vaisseau.
Cette entreprise avait politiquement tenu bon toutes ces années grâce à ses représentants zélés qu'elle savait si bien recruter, connaître la vie de tout le monde lui offrait ce pouvoir... L'impossibilité de mettre la main sur l'arche d'alliance et l'ignorance de ce qu'elle était, rendait en réalité utopique l'appropriation des vaisseaux et leurs pilotes. Mais ce n'était pas le cas de ses structures fixes tel que les spatioports et de tout le secteur administratif.
Les services restants de l'entreprise furent méthodiquement déplacé sur la terre de l'Ombre. Ce qui ne le pouvait pas était vidé de sa substance en prévision de ce qui se tramait dans les couloirs du pouvoir en place. Cette prévision allait se révéler vraie. Et effectivement un jour, les ministres ont brutalement changé des lois afin de construire un arsenal juridique qui leur permettrai de s'emparer de l'entreprise.
Alors ils ont commencé à gagner du terrain en s'emparant de tout ce qu'il était possible de prendre en toute légalité truquée dans le monde de la lumière.
Mais la planète de l'Ombre leur restait inaccessible, elle avait ses propres lois et son propre pouvoir politique, alors ces cent cinquante millions d'êtres vivants restaient hors portée du pouvoir en place.
Si officiellement, chaque retour d'un de ces vaisseaux donnait l'occasion d'une fête, en sous main, les militaires s'affairaient à rechercher une faille pour s'emparer des vaisseaux, mais personne ne réussissait à encore à franchir les portes qui protégeait le Vitalindôme, les pilotes repartaient toujours et encore invariablement sous le contrôle total du conseil central général déplacé de l'entreprise.
Son autorité d'héritière, quelle que soit la contestation, ne pouvait être renversée. Les politiciens tentaient depuis un certain temps de saisir légalement ses droits sur l'entreprise en accusant Athéna de ne pas être la véritable héritière. Ils l'accusaient d'être une pilote comme les autres, mais qui aurait reçu des souvenirs préprogrammés de la petite et aurait ainsi succédé à sa véritable mort.
Ils voulaient, par là, lui enlever ses droits légitimes et tenter de la contraindre à remettre l'entreprise aux autorités ainsi que toutes ses possessions et tous ses vaisseaux par une décision de justice.
Les défenses juridiques avaient tenu bon jusque-là, même si de toute façon, elle n'aurait pas cédé sur ce sujet et aurait argué, qu'elle avait été choisie pour en hériter. De part ce fait, tout le reste n'étaient que palabres, même si pour ce qui la concerne, elle n'avait aucun doute à son propre sujet sur son identité véritable … Elle n'allait pas les laisser faire, dotée de moyens puissants et de sa légitimité, le tout convergeant vers le même et unique but, celui de défendre ses propres droits. Elle allait finalement imposer sa volonté à ce gouvernement qui maintenant était chapeauté de cet intégriste se faisant appeler Luminare, en menaçant de couper les vivres à ce monde qui dépendait finalement de son bon vouloir.
Un accord sous la contrainte fut à nouveau conclu, laissant les mondes de l'ombre encore un peu plus sous l'autorité d'Athéna et ils entendaient bien lui faire payer cet affront à leur nouvelle autorité.
Pour y arriver, elle a bloqué un arrivage à distance d'un point de déchargement quelques mois. Au fond, il y avait bien longtemps qu'elle n'y gagnait rien en termes de richesse et que l'entreprise livrait les ressources à prix presque coûtant.
Mais elle n'allait pas laisser le peuple mourir de faim, de froid ou par les armes tant qu'elle le pouvait encore. Elle mit en place l'évacuation du reste de ses employés et de leurs familles, cela prendrait des années et même plus, il fallait donc maintenir un dialogue avec ce nouveau pouvoir, c'était indispensable pour y parvenir.
De cette expérience malheureuse, elle allait en tirer une leçon : elle ne faisait plus partie de cette société qui l'avait vu naître. Et que si elle n'y prêtait garde, tôt ou tard, l'entreprise lui serait dérobée morceau par morceau. Elle devait en reculer l’échéance en la protégeant davantage de toute intrusion afin d'en protéger les pilotes dont elle se sentait responsable. La fin de la création de nouveaux pilotes avait été décidé par l'état sous la pression médiatique, elle ne s'opposa pas à cette décision pour un temps. La loi l'imposait depuis, alors l'entreprise avait stoppé cette activité et fermé ce laboratoire, détruit les données qu'il renfermait et transféré tout ce qui pouvait l'être dans le monde de l'ombre. Revenue et n'ayant pas de place pour les mettre dans le sien, elle fit alors charger les derniers modules de cette technologie dans un vaisseau qui était actuellement en partance pour une nouvelle exploration. Ils furent placés dans les salles réservées en accès unique au seul pilote, en libérant celui-ci de toutes obligations de retour. Il restait cependant à la disposition d'Athéna en cas de nécessité et prendra alors la direction de l'ombre pour ne plus en revenir.
Elle renforça ensuite la sécurité des ordinateurs contenant les messages de rappel de ceux déjà existants et plaça le tout dans un lieu secret où nul ne pourrait accéder. Il existait à ce moment-là près de cent cinquante millions de pilotes qui parcouraient ces mondes lointains. Parmi ceux qui n'avaient pas de vaisseau, certains avaient été massacré par des groupes de manifestants extrémistes armés. Les rares survivants ont été placés dans d'autres vaisseaux déjà pilotés en attendant une meilleure solution. Cette décision était conforme aux protocoles prévus à cet effet dans un cas semblable et à défaut, ils ne se sentiraient pas seul.
Malgré tout, une poignée de pilotes étaient engagés dans les vaisseaux de guerre de l'armée bien malgré eux depuis toujours et donc totalement hors de contrôle de l'entreprise. Ils n'étaient pas en danger et de toute façon, elle ne pouvait les libérer. Un certain Hadès faisait partie de ces engagés de la première heure… Certes, de nouvelles lois donneraient un jour des droits d'appropriation de l'entreprise à l'état ou à l'armée en mettant fin à l'accord sur les territoires de l'ombre, ce serait alors la guerre totale entre eux. Mais impossible pour l'instant de la détrôner et surtout de mettre la main sur les moyens qui permettaient de contrôler les pilotes. L'Arche n'aurait été qu'un trophée dans leurs mains, du moins, le croyaient-ils et elle n'allait sûrement non plus la leur donner.
L’ignorance du mode de succession laissait penser au pouvoir en place que la mort d'Athéna résoudrait leur problème. Ils gageraient un accès aux ordinateurs de contrôle de l'entreprise par la désignation d'un héritier de leur choix, un renégat de la famille par exemple. Ou éventuellement en présentant l'arche qu'ils pensaient suffisante pour exiger la clé d'accès des fameux moyens de contrôles de l'ordinateur central.
Elle était un pouvoir au-dessus du pouvoir. Ils savaient qu'avec la totalité de sa flotte, elle disposerait d'un armement plus important que celui de toute l'armée réunie, alors pas question de l'affronter une nouvelle foi de face. De plus ils savaient que son vaisseau était fait d'alliages particulièrement résistants, même s'ils ignoraient l’existence de son arme ultime qui lui aurait probablement apporté la victoire en solitaire contre leurs croiseurs.
Pour elle tout avait bien changé, de personnalité de premier plan, elle était devenue une aberration, une exilée, dont ils voulaient spolier les biens et les pouvoirs. Protégée de sa carapace infranchissable et informé par ses propres services secrets de tout ou presque, elle a su se protéger d'eux. Elle aurait fort bien pu prendre à ce moment-là le pouvoir politique de force, mais elle n'en voulait pas. Elle a toujours pensé que le peuple aurait un sursaut et que les choses rentrerait dans l'ordre, mais il n'en sera rien, mais cela elle ne pouvait pas encore le savoir …
L'Ombre, son monde faisait maintenant face à la Lumière d'Alystaglia et jamais dans l'histoire de ce monde, l'ombre n'a représenté autant l'espoir pour la lumière.
Elle resta encore quelques années, mais elle avait d'autre projet et surtout elle voulait repartir ailleurs … Dans un monde qui l’appelait incessamment tout au fond d'elle … Puisque son monde voulait lui prendre ce qui lui appartenait, elle décida que chaque pilote qui reviendrait et déchargerait sa cargaison, serait ensuite libéré de son engagement par une mise à jour logicielle de sa programmation. Et Personne ne sera jamais informé de ça, ni ne s'en rendra vraiment compte. Il serait totalement libre et disposerait de son vaisseau comme bon lui semble. Il ne pourrait cependant pas utiliser son armement dans les zones d’influence du pouvoir en place, sauf pour se défendre. Il devrait alors quitter la zone définitivement.
Cette liberté programmée n'était pas absolument totale, mais presque. L'arche restant indispensable pour ôter le verrou logiciel et matériel. Mais elle ne pouvait pas prendre le risque de la laisser dans cette société qui aurait tenté de s'en emparer par tous les moyens, ni même sur l'Ombre ou un espion aurait pu réussir à y accéder. Elle jugeait cette solution libératrice équitable, l'entreprise disparaîtrait d'elle-même sans que personne s'en rende vraiment compte avant la fin, les structures de l'ombre ne nécessitant une mesure différente.
L'état s'était déjà emparé officiellement des spatioports et de certaines parties sédentaires de l'entreprise. Même si officieusement derrière cette apparence, le pouvoir d'Athéna restait presque total en elle malgré eux. Plus l'informatique est complexe, plus elle sait cacher ses secrets aux non initiés…
Le jour de son nouveau départ fut un peu avancé, elle quitta son monde et par un léger détour, regarda une dernière fois la terre de ses ancêtres. Elle ne vit pas se faufiler dans son sillage, un assassin très efficace, mandaté par le gouvernement pour l'éliminer. Hadès, endoctriné, manipulé, instrumentalisé, était la main qui devait la poignarder dans le dos et il était bien décidé à en finir avec elle. Le gouvernement, avait estimé, au pire, sans avoir le contrôle des pilotes, que sa mort était la meilleure solution pour eux et qu'ensuite ils recevraient éternellement les fruits de ses explorations sans aucun risque que cela s’arrête un jour. Cela faisait des siècles que tout continuait à fonctionner sans elle et surtout que cela les débarrasserait du pouvoir supérieur qu'elle représentait politiquement et qui pouvait, en dernier ressort, les évincer à tout moment.
Malgré tout ce qui se disait sur elle, Athéna gardait un appui très important auprès de la population qui n'oubliait pas son rôle essentiel dans cette société. Qui savait ce qu'elle ferait à son prochain retour dans leur monde ? Et qu’au mieux, si Hadès ramenait l'arche, ce serait carrément le jackpot.
Quant à elle, elle était obnubilée par la pensée de retrouver sa création et son nouveau monde : la Terre. À cause de cela, Hadès resta insoupçonnable derrière elle durant toute la grande traversée. Elle n'avait aucune raison de se méfier, aucun véhicule ne pouvait se déplacer à la vitesse du sien, enfin, le croyait-elle. Mais arrivée à l'approche de son nouveau monde, sans lui laisser la moindre chance et assisté de son nouveau vaisseau de guerre ''le Damoclès'', Hadès frapperait tel un faucon sur sa proie.
Alors qu’Athéna arrivait dans le système solaire, et qu'elle préparait à distance son vaisseau pour l'entrée dans l'atmosphère, Hadès lança son attaque foudroyante. Son excès de rapidité et surtout l'ignorance d'une protection secrète interne, incluse à la programmation de base de tous les Vitalindômes d'origine et destinée à protéger les dirigeants de l'entreprise d'une éventuelle révolte, firent que sa première salve se perdit dans l'espace et alla s'écraser sur une planète, la réduisant en poussière de roche, il faut dire qu'il y avait mis la totalité de ce dont il disposait militairement pour l'occasion. Le vaisseau d'Athéna n'était-il pas le mieux protégé ? Surprise en découvrant cette menace inattendue, elle ne tarda pas à réagir rapidement. Elle évita ensuite assez facilement les quelques tirs supplémentaires qui lui restaient en réserve. Même si pour contourner la limitation qu'il venait de découvrir, il en avait ordonné le lancement par l'ordinateur de bord du vaisseau militaire lui-même, contournant ainsi la programmation interne de son habitat naturel.
Tous deux arrivèrent alors à proximité de la terre. Hadès était dans une extrême colère, car il venait alors comprendre qu'il n'avait jamais eu la moindre chance de la vaincre. Quelque chose dans sa propre conception s'y opposait. C'est alors, Il a voulu fuir et retourner à sa base d'origine pour y préparer à une nouvelle attaque. Mais ils étaient alors déjà tous deux proches de l'atmosphère terrestre et Athéna, stoïque, ne pouvant le laisser repartir, neutralisa sa capacité à se propulser par quelques tirs de précision bien ajustés. Ensuite avec quelque pichenettes explosives, Athéna l'a poussé vers la terre où il a été rapidement happé par l'attraction terrestre, ce qui a envoyé directement ce malveillant s'écraser dans le fond de l'océan.
Une partie du vaisseau d’Hadès se déchiqueta durant la traversée de l'atmosphère, mais rien d’essentiel à sa survie ne fut endommagé. On peut encore retrouver des points de chutes de quelques-uns de ces morceaux éparts au moyen d'une boussole qui s'affolent à leur approche. Quant au reste de son vaisseau contenant son Vitalindôme, il a fini sa course dans un endroit de l’océan que l'on appelle de nos jours ''le Triangle des Bermudes''. Hadès a survécu et essayera toute sa vie restante à compenser cet échec cuisant.
Il avait fait partie de ces premiers pilotes de l'entreprise offerts à l'armée. Il reprochait à l'entreprise d'avoir été livré pieds et poings liés à celle-ci et donc des mauvais traitements qui en avait découlé, même si l'entreprise a toujours ignoré le comportement des militaires à leurs égards. À l'époque l'armée maltraitait les pilotes pour évaluer les limites de leurs résistances, et dans les meilleurs jours, les quelques initiés de leurs conditions d’existence, les appelait ''les monstres'' c'est dire la considération que ces militaires avaient pour eux.
Comme les vaisseaux n'étaient pas encore construits, officiellement à l’époque, ils étaient en formation. L'armée n'avait pas non plus hésité à tester la résistance à la torture sur une de ces 'choses', considérées comme des objets, par l'utilisation des retours d'information de l'interface neuronale et de sa connexion à l'avatar. C'est justement Hadès qui leur avait servi de cobaye principalement ... Puis, après la douleur physique transmise, ils ont testé la manipulation mentale et en se dédouanant sous l'aspect « ils t'ont créé, ils t'ont donné à nous, ils t’ont abandonné, c'est eux les vrais responsables ». Entre temps, il fut déclaré mort et mis en réserve pour analyse plusieurs siècles durant… la suite, vous la devinez ... Quelques minutes avec le nouveau dirigeant de leur monde avait suffi à le convaincre d'accepter cette mission qui ferait de lui un héros de la révolution.
Il était donc acquit à la cause de tous les ennemis de l'entreprise et renforcé par un endoctrinement bien ciblé par des services secrets des gouvernements cupides qui se sont succédé. Ils en avaient fait une arme pour une cible unique et bien déterminée, car la montée en puissance exponentielle de cette famille avait inquiété tous ces gouvernements. Il avait prévu qu'à terme, Athéna l'immortelle tenterai de prendre le pouvoir et ils n'avaient aucunement l'intention de le céder.
Pour l'heure, Hadès était prêt à donner sa vie pour la détruire, elle et tous ceux qui la représentaient à ses yeux aveuglés par la haine, même noyé sous les océans. Il resterait son ennemi mortel, et par extension, de tous ceux qui avait de l'importance pour elle et donc fatalement plus tard : celui de l'humanité. S'il ne pouvait plus repartir, son vaisseau disposait néanmoins encore de quelques moyens de communications vers l'extérieur. Il avait aussi à sa disposition, une poignée de gadgets qui, après des siècles d'activité, lui permettrons de créer et d'utiliser un avatar digne de ce nom sans qu'Athéna n'en soit informée.
Une fois sur terre, elle a rejoint sa création et oublié Hadès. Ses capteurs n'ayant renvoyé aucune activité dans la zone.
Cet avatar et quelques gadgets lui permettront d'influer discrètement, mais très concrètement sur la destinée de l'humanité. Il les conduira de très nombreuse fois à la guerre, leur faisant miroiter une victoire facile avec son aide. Il fournissait toujours les moyens aux plus belliqueux d'entre eux afin qu'ils déclenchent les conflits, mais, jamais suffisamment pour vaincre leurs ennemis afin que ces guerres fassent le plus de victimes possibles dans les deux camps. Il disséminera aussi quelques maladies en veillant particulièrement à ce qu'elles perdurent le plus longtemps possible …
Sa raison de vivre finalement sera de nuire à l'humanité afin d’atteindre Athéna de manière indirecte !
À peine ce combat terminé, sur la terre, elle retrouva sa création, mais dans le Vivarium, la multiplication de la descendance avait fait naître un léger manque de nourriture disponible. Il y avait aussi un problème de promiscuité qui découlait du surnombre d'habitants et la tribu se divisait en deux groupes distincts. Ceux qui dominaient et qui écrasaient de leur pouvoir les plus faibles et ceux qui les protégeaient tant bien que mal, chacun défendant les intérêts de son camp.
Alors les bagarres entre les membres des deux moitiés de tribu étaient de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes. En son absence, il y avait déjà eu des morts de part et d'autre ... Elle entreprit donc, au mieux, de séparer les deux clans qui s'étaient formés.
Pour faire face à cette évolution de la situation, elle a équipé un vivarium supplémentaire, puis plus tard un second, puis à la fin un troisième. Ils avaient chacun une couleur de métal particulière de leur ville centrale afin de les distinguer clairement, soit au total, quatre couleurs différentes de métaux.
Cette manière de colorer les vaisseaux et donc les conteneurs était propre à son monde. Pour les vaisseaux, ils ne les peignaient pas, mais utilisait la couleur des alliages eux-mêmes ou un plaquage épais, cela évitait tous les entretiens autres qu'un simple nettoyage.
Depuis la répartition de ces nouveaux êtres en quatre tribus, ils se développaient dans de bonnes conditions générales, il restait bien quelques bagarres, mais bon. Elle gardait auprès d'elle parfois l'un d'entre eux : ''son préféré du moment'' … Elle les éduquait du mieux qu'elle pouvait, elle leur avait enseigné les bases de la religion auquel ils n'avaient strictement rien comprises, mélangeant tour à tour, les principes religieux, sa position à elle par rapport à eux et le fonctionnement des vivariums. Il ne fallait pas s'attendre à mieux, c'était vraiment trop tôt pour acquérir ces notions universelles. Elle avait bien tenté après un peu d'éducation de les réunir à nouveau tous, en clôturant autour des quatre vivariums et en leur ouvrant les portes, afin qu'ils se rejoignent. Mais une fois séparé depuis un bon moment, les réunir était devenu impossible, ils se battaient entre tribus pour un oui ou un non et tentaient de prendre le pouvoir sur les autres. Puis ils s'emparaient des ressources et des femelles des autres vivariums et les ramenaient dans le leur.
C'était là, les premières guerres rangées de l'humanité. Elle décida de ne jamais plus les réunir et même d'éloigner les conteneurs les uns des autres afin de s'assurer durablement de la paix dès lors que les portes en seraient à nouveau ouverte. Espérant que si un jour leurs descendants se rencontraient, sûrement bien des siècles plus tard, la sagesse et la raison auraient le dessus, malgré leurs instincts primaires visiblement bien encrés actuellement.
La taille limitée des quatre vivariums et leur développement exponentiel laissait déjà présager que le surnombre deviendrait rapidement le problème principal, mais augmenter le nombre des vivariums pour y faire face, n'aurait rapidement plus de sens.
Elle y avait longuement réfléchi pendant des années et pris sa décision, car ne voulant pas les détruire, elle allait finalement les relâcher dans ce nouveau monde, mais à bonne distance les uns des autres.
Allaient-ils vraiment survivre à ce monde hostile ? Elle a réparti alors ses quatre conteneurs sur la surface de la terre. Aujourd'hui encore, ils existent toujours, profondément enfuis sous des couches sédimentaires déposées au fil temps. Ils ne sont, depuis, accessible que par des dédales de couloirs et de sous terrains qui ne laissent que le passage suffisant pour la navette. C'est la navette qui les entretient ces couloirs à l'aide de ses outils intégrés uniquement destinés à garantir l'accès entre l'extérieur et l'intérieur des vivariums.
Ces entrées sont cachées par de fausses falaises, impossibles à différencier des roches naturelles avoisinantes, mais à l'époque de leur répartition, ces vivariums étaient simplement posés en surface au milieu de la végétation… Ils sont disposés selon ce schéma, un en Amérique du Sud, un en Égypte, un autre au Tibet, le dernier quelque part en Écosse.
Nous en avons tous déjà entendu parler, sans pour autant connaître la vérité cachée derrière ces contes et légendes d'un autre âge, l'un d'entre eux est très célèbre sous le nom des cités d'or. Et le plus secret de tous est au Tibet, il n'est connu que d'une poignée de moines qui s'y rendent parfois dans le plus grand secret. Leurs ancêtres y ont autrefois puisé les bases de leur grande sagesse, puis cette connaissance fût transmise et partagée entre eux depuis des siècles. Celui d'Égypte fut un secret bien gardé par les dynasties des pharaons qui se sont succédé et n'était connu que d'eux seul. Sa clé avait la forme d'une télécommande qui ressemblait à la tête d'un serpent à sonnette et reçu alors cette apparence pour parfaire son camouflage. Elle avait un habillage en or et trônait en haut de leur couronne, emplacement qui d'ailleurs permettait de ne jamais s'en séparer. Elle était devenue un des symboles de leur pouvoir sur le peuple. Cette manière de la porter était aussi à l'image de la couronne que portait Athéna. Ce symbole était considéré comme celui de l'autorité suprême et absolue par les initiés. Mais la sienne n'avait en rien la fonction d'actionner des commandes. Il s'agissait en fait de la partie émettrice d'un système de vision par reflet des ondes sur les obstacles et permettant une vision parfaite en toute circonstance. Elle était couplée avec les scanners placés au niveau des yeux de son avatar. Le tout formait une vision des surfaces, mais aussi de leurs contenus …
Cet ornement n'a jamais été vu autrement que le symbole de l'autorité du Pharaon. Pourtant, c'est son utilisation donnait les pouvoirs d'un Dieu et qui provoquait l'émerveillement de l’assistance devant les prouesses du Pharaon. Les témoins de ces phénomènes y voyaient là, la magie des Dieux ! Pourtant, un œil averti n'y aurait vu que des projections holographiques, des jeux d'eau et de lumières et des objets déplacés par des machines d'un autre temps à l'aide de fil presque invisibles …
Ils ne connaissaient pas la puissance réelle que cet objet pouvait mettre à leur service. Les quelques trucs qu'ils connaissaient étaient limité à ce qu'un vieux pharaon avait transmis à son bambin peu avant de disparaître, emportant avec lui le secret de ses victoires sur les champs de batailles …
Un jour, ils perdirent la clé au profit d'un homme sage. Celui-ci emmena les siens à travers le désert afin de le soustraire à la soumission d'un nouveau pharaon bien décidé à les opprimer pour réaliser ses ambitieux projets de constructions démesurées.
Car à cette époque la titulaire momentanée de cette clef, elle-même digne héritière de la lignée des maîtres d'Egypte, préféra la priver de ce pouvoir qui l'aurait rendue encore plus dangereuse et déraisonnable. Qu'aurait-il fait s'il avait appris ce qu'elle venait de découvrir accidentellement en l'essayant pour le plaisir.
Ce nouveau pharaon tyrannique voulait faire construire des monuments encore plus grands et en même temps conquérir des terres lointaines au prix de la vie de son peuple dont il se moquait éperdument. Seule sa gloire personnelle au regard de l'éternité comptait à ses yeux et il tenait à y graver son nom à quel qu'en soit le prix …
La mère du pharaon a conclu alors un accord et en échange de quelques garanties auprès du sage qui avait assisté à sa découverte : ''Partir et sauver son peuple, mais ne jamais revenir, ni chercher à se venger de quelque façon que ce soit ! Et ne pas non plus utiliser ce pouvoir de manière détournée dans ce but''.
Elle expliqua au pharaon ce qu'elle avait fait et le pouvoir qu'elle avait découvert sur l'utilisation de cet objet. Avide de pouvoir, il poursuivit avec ses armées le sage, mais jamais ne pu récupérer la fameuse clé. Ce sage qui avait vu la mère du pharaon ouvrir en deux les eaux de son bain, connaissant donc ce pouvoir et la manière de l'invoquer, ouvrit la mer en deux. Grâce à lui, son peuple échappa à cette dictature.
Cette défaite fera alors comprendre au Pharaon que son rêve de gloire immortelle venait de s'éteindre…
Ce n'est que bien plus tard, que les Templiers s'emparèrent de cet objet au cours d'une des guerres de religion. Ils refusèrent ensuite de la donner au pape et en payèrent le prix fort. Elle a été ensuite cachée par les plus fidèles parmi croisés, nul ne sait ce qu'elle est devenue à ce jour. Certains racontent qu'elle est ou ferait partie du trésor des templiers…
En réalité, elle se transmet de Croisé en Croisé depuis ce jour, car il en reste encore quelques un de nos jours, bien caché dans notre société … Tant que la clé est transmise d'un vivant à un autre vivant, elle ne se réinitialise pas …
Il en était un peu de même pour les gouvernants de l'empire maya au sud de l'Amérique, jusqu'à l'arrivée des conquistadors. Ces explorateurs cherchaient de l'or, beaucoup d'or. Ils n'ont jamais su ce qu'était réellement ces fameuses cités d'or et n'ont jamais mis physiquement la main sur la fameuse clé. Les rares y étant entré, emmenés par un grand prêtre maya qui pensait les conduire à la sagesse en leur racontant le passé lointain et protéger son peuple par ce moyen, y sont mort. Après avoir assassiné ce prêtre. Après cela et faute d'avoir découvert que ce vivarium pouvait les nourrir éternellement ou même tout simplement d'être capable d'utiliser la clé pour en ressortir, la famine les a décimé sur place. Leurs casques jonchent encore l'entrée de celui-ci sur un ponton de bois posé à la surface de son lac. Le seul qui s'en est échappé a forgé sa légende. Il avait donné l'ordre d'assassiner le prêtre et de d'attendre là son retour. Déjà sorti à la surface au moment des faits, il ne fût pas informé de la fermeture de l'accès et de sa réinitialisation. Il est parti, sans savoir qu'il n'aurait jamais pu y retourner. Plus tard, voulant garder l'or pour lui, il n'a jamais donné d'indication pour en retrouver l'entrée. Et par les circonstances de sa vie, n'y est jamais retourné …
Le vivarium d’Écosse n'a fait parler de lui que peu de temps, il a abrité un grand roi, Arthur Pendragon et son maître à penser Merlin dit l'enchanteur. Merlin a reçu cette clé d'un chevalier terrifiant et invincible, Uther Pendragon dont on dira après sa mort : « Qui est l'homme qui garde le portail ? ». Uther a confié la clé à Merlin afin qu'il protège son fils Arthur et lui ouvre la voie pour qu'il devienne roi à son tour. C'est ainsi que Merlin fut conduit à créer Excalibur et de la placer dans un rocher puis de lancer la rumeur selon laquelle, seul celui qui retirerait l'épée du rocher serait digne d'être roi … Arthur écarta des décisions importantes Merlin. Celui-ci se retira loin du château. Sans sa présence à ses côtés, Arthur perdit l'accès à la grotte contenant le vivarium. Merlin lui avait montré un objet qu'il nommait le Graal et qui ouvrait cette porte, en réalité, c'était juste une coupe en terre cuite qu'il avait dans son sac, mais qui allait protéger son secret. Arthur lançât alors tous ses chevaliers à la recherche du Graal, mais aucun d'entre eux ne le retrouvera jamais …
Si ces clés ont surtout été possédée par des hommes, c'est surtout qu'ils se les transmettaient. C'est pourquoi, quand la réinitialisation se faisait, c'est en général des femmes qui étaient choisie pour les recevoir …
Un jour, je vous raconterai leurs histoires respectives, mais pour l'heure revenons donc au début de leurs existences...
Des lois sévères d'Athéna régissaient ces tribus afin de les empêcher de se battre ou plutôt de s’entre-tuer, ce qui n'était pas aussi facile qu'il paraît malgré son pouvoir. Ces règles contraignantes allaient pousser à la fin d'une situation plutôt stable alors que ces nouveaux êtres vivaient à peu près heureux dans cet environnement protégé de la nature hostile. L'envie de plus de liberté, et surtout de pouvoir au sein de la tribu, gagnait leurs rangs. Avec le temps et l'augmentation de la population, cette volonté grandissante d'autonomie était poussée par l'envie des leaders de prendre réellement le pouvoir au sein de leurs tribus respectives et donc d’écarter l'autorité suprême d'Athéna.
Cela les conduisait à vouloir abandonner ces paradis et à commencer à explorer le monde extérieur, mais peu étaient déjà prêt à les suivre au dehors pour plus de liberté avec bien moins de chance de survie.
Ils ne faisaient pas trop la différence entre intérieur et extérieur, pour eux, cela consistait à passer dans un rétrécissement et d'accéder à un nouvel endroit … Mais cet endroit était plus dangereux, donc ils revenaient toujours dans l'abri. Dans ces moments-là, l’hôpital automatisé servait souvent plusieurs jours d'affilés sur certains d'entre eux. Ils y déposaient les blessés et un jour, ils en ressortaient d'eux même … Mais ces excursions avait pour effet de les conforter à vouloir rester à la même place tout en haïssant de plus en plus ses interventions dans leurs vies.
Ils cherchaient alors une solution pour prendre le pouvoir total sur ces vivariums qu'ils nommaient Paradis sans pour autant savoir comment cela fonctionnait. Pour eux, ce n'était là qu'un territoire délimité et rien de plus et où la nature accomplissait son œuvre.
Malgré leurs réticences à sortir, les chefs y organisaient des expéditions, ces premières explorations les mirent en contact avec un drone qui cachait le pire ennemi de l'humanité : Hadès. Celui-ci dehors les protégeait et les conseillait, mais tel un serpent, il allait les attirer pour mieux les trahir.
Mais pour l'instant, il cherchait le moyen d'entrer dans un de ces vivariums et donc de s'approcher de sa cible. Il leur fit la promesse de les aider à trouver comment reprendre le pouvoir à Athéna sur leur vie et leur apporter la liberté … C'est à cette période-là qu'avec l'aide d’Hadès qu'ils ont habilement piégé Athéna … Nous y reviendrons plus tard …
Une fois ce forfait accomplit, les leaders de ces tribus ont trahi leur parole à Hadès et gardèrent l'Arche afin de disposer d'un moyen de pression sur lui. Hadès, ne pouvant retourner dans son monde, savait que cela n'avait que peu d'importance pour l'instant, mais il joua le jeu. Tant que des êtres primitifs croiraient avoir un moyen de l'obliger à coopérer avec eux. Il pourrait d'autant mieux les manipuler et prétendre les aider tout en les jetant dans ses propres pièges sans même qu'ils ne se doutent de quoi que se soit ensuite ... Pendant longtemps il a créé les problèmes et leurs solutions provoquant la perte d'un grand nombre d'entre eux. Ses moyens d'action à l'extérieur de son vaisseau étant encore bien limités, ne pouvant compter que sur ses ruses pour les éradiquer et comme ils se reproduisaient vite, alors ils ne parviendront finalement jamais à les détruire définitivement.
Sous les conseils empoisonnés d’Hadès, les leaders, malgré leur totale incompétence en matière de technologies, ont activé des désastres qui ont imposé aux tribus de fuir ces petits paradis.
De génération en génération, les chefs et les initiés conduisirent leurs tribus au milieu de cette nature hostile qu'ils finiront, malgré tout, un jour par dominer …
Petit à petit, quelques initiés furent bientôt les seuls à connaître l’existence de ces lieux qui commençait à disparaître lentement sous les dépôts sédimentaires naturels et les affres du temps. Même si pour eux, la signification de ceux-ci évolua au fil du temps. Beaucoup de chef ou de shaman venaient y puiser les artifices de leur pouvoir afin de s'imposer aux yeux de leur clan. Ils formaient alors des groupes d'initiés autour d'un chef.
Ils se présentaient parfois comme étant les élus et des envoyés de Dieu parmi les hommes… Quant aux populations, écarté de ces initiations réservées à une poignée d'élites, ils oublièrent l’existence des vivariums, car nul ne leur avait transmis cette partie de l'histoire de leurs origines. En secret, pour que la connaissance ne s'efface pas totalement de la mémoire collective, quelque uns racontait leurs existences sous forme d'histoires pour les enfants. Ces contes laissèrent place à des légendes dont on perdit le sens avec le temps … Tout au long de l'histoire de l'humanité, Il y a toujours eu des personnes, hommes ou femmes, initiées à l'existence de ces conteneurs vivariums. Ils connaissaient l’existence de ces villes capables de nourrir et de faire vivre des centaines de personnes dans un cocon protégé du monde extérieur. Il y a toujours eu quatre personnes désignées qui ont possédés une des clés de ces paradis terrestres. Ces clés aux origines mystérieuses et avec lesquelles il suffit de dire ou de penser « sésame ouvre-toi ! » pour ouvrir aux initiés l'accès à ces très hautes technologies. Ces machines sophistiquées répondent pourtant à des commandes simples à la portée du commun des mortels.
Cette codification d'accès avait été programmée par les anciens qui leur avaient donné des phrases plus shamaniques ou rituelles que technique pour actionner ces portes. Certain ont essayé de répliquer des clés afin d'en donner à d'autres initiés, mais ils n'y sont jamais parvenu, la technologie interne des vivariums s'y est opposé.
À leur création, Athéna avait pris bien des précautions dont celle de rechercher toujours un nouveau porteur de clé dans la lignée en cas de décès du porteur de la clé sans sa transmission à un nouveau leader de son vivant. Mais elle avait aussi créé un exécuteur dont le rôle était de tuer un porteur s'il avait tué ou fait tuer un des autres porteurs. Elle avait bien prévu cette éventualité de tentative de domination d'un clan sur les autres. Il avait le rôle de rétablir l'équilibre entre eux et veiller à ce qu'il soit respecté …
Ce robot est un assassin implacable et aucun porteur ou autre ne pourrait jamais lui échapper et il reçoit aussi les informations des clés elles-mêmes et des vivariums pour retrouver son porteur. Il peut entrer dans les vivariums et ne peut en aucun cas être attaqué par leur technologie défensive et tout ce qui en découle …
Les règles de son apparition sont édictées et transmise par les clés elles-mêmes à leur porteur dès qu'il entrait en sa possession. Seul un descendant d'un des membres de la tribu d'origine du vivarium peut en recevoir la clé, même si elle est transmise de main en main …
De nos jours, il est bien rare de ne pas être le descendant de plusieurs tribus à la fois …
Il existe un autre vivarium ou plutôt un bunker, mais réservé à un petit groupe de mercenaires ou plutôt une secte pour être plus exact. Celui-ci a été créé bien plus tard par Hadès pour servir de tête de pont afin de reprendre l'Arche et se venger des chefs de tribus qui l'ont dupé. Celui-là est bien plus discret et même carrément secret, il sert de base opérationnelle à ses plans. Souvent ses hommes se sont heurtés aux différents porteurs de clé et de leurs initiés, lors de leurs sorties, alors il leur a donné le meilleur de son armement de terrain … Hadès s'est fait passer pour toute sorte de personnages au fil du temps, aujourd'hui pour un riche milliardaire fantasque, mais cela importe peu. Il ne recrute que des gens qui n'ont aucun sens de l'honneur ou de la justice ou en manipule d'autres qui eux pensent réellement servir la bonne cause … Bien des siècles après l'exode, ces vivariums étaient interprétés comme des lieux de pure magie, voire de lieux de contact avec Dieu lui-même. Ils procuraient des avantages, mais largement limités par l'ignorance des multiples possibilités qu'offraient ces machines fantastiques mise ainsi à disposition. Ces gains qui apportaient du pouvoir conduisirent les initiés à les cacher au monde afin d'en tirer un ascendant sur la population contemporaine extérieure. Ils y gagnèrent la fortune, des pouvoirs politiques, des capacités stratégiques, des connaissances supérieures liée à l'information ou la faculté d’échapper à leurs ennemis et aux attentats de toutes sortes, etc.
Créant et formant alors des sectes, des groupements ou même des religions dont seul les grands initiés connaissaient tout ou partie de ce grand secret. Ce qui donnait parfois accès pour certains aux plus hautes marches de l'état. Pour le commun des mortels, ils parlaient alors d’intervention ou de volonté divine … Si un des vivariums n'avait plus d'habitants ou de ''visiteurs réguliers'', il déclenchait une recherche pour acquérir au moins un spécimen à étudier selon un mode de sélection encore aujourd'hui plutôt opaque.
Celui-ci n'a rien avoir avec un porteur de clé, mais c'est là un cobaye d'étude sur l'évolution de l'espèce. Il faut bien comprendre que selon sa logique programmée, nous ne somme pas des êtres humains à part entière et ne le serons pas avant longtemps, donc pour cet ordinateur, juste des animaux à peine évolués. Un robot de capture et la navette tiennent ce rôle et ensemble. Ils procédaient à l'extraction du spécimen choisi n'importe où dans la zone définie de l'expansion de la tribu d'origine ou ses descendants directs. Le choix se porte toujours en priorité sur des descendants nés à l'extérieur.
Il ou elle était alors analysé sous toutes les coutures par des automates pour vérifier qu'il s'agissait bien d'un ou une ''être humain'' et quels étaient ses contaminations et son adaptation à ce monde. Cette sélection ne fait pas de différence homme ou femme et analyse son niveau d'évolution humaine par rapport aux générations précédentes prélevées. Il ne s'agit là que d'un cobaye pour cette machine, mais ce cobaye devient alors aussi membre à part entière de l'abri s'il passe les tests avec succès. Ensuite, il peut rentrer et sortir de l'abri librement toute sa vie sans disposer pour autant d'une clé de commandement. Il ne peut être tué par le porteur au même titre que tout membre officiel du vivarium, tout comme c'était le cas quand les tribus y vivaient encore.
Mais malheureusement, ces personnes prises au hasard étaient ensuite souvent trop choqué par ces méthodes de traitement et face à leur incapacité de se défendre ou d'échapper à cette machinerie. Le plus souvent, ils ou elles ressortaient de ce lieu aussi rapidement possible. Ces personnes généralement vivaient ensuite cachée de peur d'être reprise par cette chose dont elles ne pouvaient pas interpréter ni le but et ni la raison d'être.
Parfois même, à la suite de ce choc psychologique, ils ou elles oubliaient tout ou partie de cette désagréable rencontre avec ces robots automatisés. Ils sombraient le plus souvent dans une forme de folie qui leur faisaient raconter leur enlèvement le plus souvent attribué à des extraterrestres qui les auraient étudiés et analysés sous toutes les coutures.
De fait, ils ne prenaient donc pas connaissance de l'ouverture qu'il ou elle avait acquit sur un monde insoupçonné et gavé d'avantages variés qui en découlait. L'un d'entre eux devenait parfois le chef de la tribu et se voyait octroyer la clé spéciale quand il n'y avait plus de porteur de clé de cet abri, car un seul à la foi pouvait la posséder.
Il ou elle gagnait des droits spécifiques d'accès sur les installations qui étaient destinées à sa tribu, mais aussi l'accès aux zones d'apprentissage et à des technologies spécifiques liées au vivarium.
Malheureusement, la délicatesse de ces appareillages n'a jamais été considérée comme essentielle à leur création et aura cette conséquence imprévue de les faire fuir au plus loin d'elle … Mais cet élu restera élu toute sa vie, qu'il soit ou non présent en ce lieu. Et ceci, que la tribu vive ou non dans ce lieu. Ce qui crée une étrange relation entre tous ses membres qui n'avaient rien en commun avant cela.
L'implantation d'une puce permettait de les surveiller à distance en permanence et la machine les considérerai toute sa vie comme ses protégés validés. Leurs vies seraient minutieusement détaillées ensuite dans des archives mémorielles pour l'éternité …
Athéna avait programmé ces machines afin que lors de ses voyages vers son monde ou ailleurs, elles étudient d'un œil automatisé sa création et l'informe de ses évolutions successives. Ensuite elles lui communiquent les résultats complets de cette étude.
Ce qui leur apparaîtra sûrement le plus étrange en ce lieu, ce sont les animaux qui y vivent. Car ceux qui sont dedans n'ont plus grand-chose de commun avec la plupart de ceux en dehors directement issus de la sélection naturelle … Alors, ces 'invités par la contrainte' en les voyant pensaient beaucoup plus se trouver dans un tout autre monde que dans une grande boite de conserve …
Rien ne les obligeaient à se servir de ces vivariums, mais ils resteraient à leur disposition éternellement. Athéna n'avait pas envisagé une utilisation disons plus intéressée et que ces vivariums deviendraient au fil du temps. Ils étaient devenus un moyen efficace de dominer le monde, pour une poignée d'élus, qui n'étaient pas toujours très honnêtes. Ils y ont trouvé là des outils pour conquérir le monde et servir leurs intérêts.
Hadès attendait son heure. Au-delà de sa rancœur pour l'entreprise et ses représentants officiels, il entendait bien se venger de sa défaite pourtant prévisible sur Athéna. Piégé sur cette petite planète, il n'avait que sa haine pour animer son existence presque éternelle et à défaut de l’atteindre, ceux qu'elle chérissait tant seraient alors sa première cible.
Tel le serpent, il entreprit alors de manipuler ces êtres influençables et peu évolué pour les séparer de leur créatrice par de vaines promesses et d'habiles mensonges. Il allait utiliser leur volonté d'une plus grande liberté, pour parvenir à ses fins. Dans un premier temps, il lui fallait gagner sa propre liberté, piégé dans son vaisseau, son avatar bloqué à l'intérieur ne lui serait alors d'aucune utilité dans cette mission. Il lui fallait donc créer un nouvel avatar avec les moyens du bord, là-bas de l'autre côté de sa carapace …
Athéna l'avait probablement cru mort en voyant se disloquer son vaisseau dans l'atmosphère. Elle n'avait pas prévu ça, en l'y poussant, car elle pensait que ce type de vaisseau pouvait se poser aisément sur une planète. Mais celui-ci n'y était pas du tout préparé. Elle n'aimait du tout pas l'idée d'avoir tué un pilote, mais elle ne pouvait plus rien y faire et elle avait d'autres choses à faire à ce moment-là. Ses capteurs ne relevaient aucun signe de vie de sa part.
Il avait donc un petit avantage qu'il ne devait pas gaspiller, Athéna ne se manifestait pas, donc il y avait de grande chance qu'elle le croit mort. Il ne devait sa vie qu'aux protections additionnelles que tous les vaisseaux militaires avaient acquis pendant ces millénaires entre les deux voyages d'Athéna sur Alystaglia et dont elle n'était pas informé ; les militaires ayant veillé à garder secrètes ces innovations destinées à prendre l'avantage sur les vaisseaux des pilotes. Même si Hadès ne disposait de presque plus aucun moyen de se déplacer, la poignée de micro-drones de réparation des couches extérieure du vaisseau dont il disposait encore lui octroierai les moyens de se construire un nouvel avatar. Certes, il ne serait pas très résistant faute d'usine moderne capable de traiter des alliages plus adaptés à cet usage, mais ce corps mécanique serait sans aucun doute utile pour influer discrètement sur ce nouveau monde.
Leurs fonctions étaient de réparer le vaisseau, mais par détournement, un autre usage restait possible puisque qu'ils savaient usiner les métaux, fallait-il encore en avoir sous la main. Il mit des années à créer des nanorobots complémentaires adaptés à l'usage qu'il voulait en faire en récupérant les débris de son vaisseau qui était à sa portée et ensuite, encore d'autres pour créer un avatar approximativement digne de ce nom …
Puis il regarda ces premiers hommes. A cette époque, certains clans bannissaient les récalcitrants aux règles édictées par la tribu, ce qui entraînait le plus souvent une mort rapide dans cet environnement hostile.
Le prélèvement de quelques spécimens serait donc facile, mais il lui fallait un endroit où les mettre en sécurité et les éduquer à sa manière. Il lui fallait cependant rester discret. Il a alors recherché un endroit et s'est lancé dans la création d'un vivarium pour y loger ses prélèvements personnels. Si les vivariums étaient des paradis, il a créé son opposé, l'enfer sur terre, ou plutôt sous terre. Son but n'a jamais été de faire survivre ses prélèvements, mais de les conduire à servir ses dessins. Ceux qui refusaient de servir sa cause servaient d'exemple aux autres. Parfois ils recevaient l'ordre de massacrer ses opposants et de les faire agoniser longuement et il valait mieux ne pas désobéir à Hadès.
Il lui fallait cet endroit pour les étudier, les entraîner et les manipuler loin du regard indiscret des autres et surtout de son ennemie : Athéna. Ensuite, il mit longtemps avant de trouver sa première victime utile à ses plans et à comprendre comment disposer de suffisamment d'élément pour parvenir à en sélectionner les cas intéressant. Il les fit donc se reproduire en captivité dès que ce fut possible, donnant les uns aux autres en récompense pour leurs mérites à ses yeux. Seul les plus combattants et les dominateurs avaient son approbation. Seul la mort des maîtres qu'il avait désignés comme tel, était punie, ils avaient droit de vie ou de mort sur leurs clans, ils étaient les maîtres et les autres leurs esclaves …
Peu survivaient dans cet environnement, mais ceux-là étaient prêts à toutes les bassesses et les guerres pour le satisfaire, des plus prometteurs, Hadès en faisait des guerriers ou des espions et nul n'était en droit de tuer ceux qu'il avait choisi. Et personne dans cette prison n'en aurait pris le risque …
Pour manipuler ceux qui vivaient dans les vivariums, il a très vite compris qu'il devait se placer en opposant d'Athéna auprès d'eux. Leur faire croire qu'il faisait partie des tout premiers à avoir été banni de l’abri lui donnait l’ascendant sur ses futures victimes. Cela lui évitait aussi d'entrer dans des explications compliquées sur la raison de sa présence en bordure d'accès au monde extérieur.
Tout au long de ces milliers d'années, il reproduira ce schéma méthodologique de celui qui n'est là que pour aider sans contrepartie. Un simple vieillard qui sait tout et a tout vu, et qui devient tour à tour conseiller des puissants ou sage en haut de la montagne. Hadès a servi ses intérêts auprès des plus grands guerriers avides de sang dont Attila le Hun … Mais pour l'heure, il lui fallait trouver un moyen d'influer sur ces tribus qui vivaient dans les vivariums sans être démasqué.
Il décida alors d'utiliser le charme et sélectionna la plus belle femelle pour servir ses intérêts et conduire un des chefs de tribus à sortir de son vivarium et de lui proposer son aide pour se débarrasser d'Athéna.
Jusque-là, ses spécimens qu'Hadès récupérait étaient des bannis des tribus de l'intérieur, impossible de les y renvoyer pour lui servir de cheval de Troie, il les a entraînés à la guerre et au combat.
Mais un jour, un nouveau spécimen est sorti d'un des refuges, il n'était pas comme les autres. Il n'avait pas été banni, mais était parti en quête de liberté et d'aventure. Il n'allait donc pas le mettre dans un autre vivarium. Au lieu de cela, il allait l'attirer avec l'aide de cette femelle dans une zone protégée à l'extérieur pour qu'il ne lui arrive rien de malheureux…
Là, de faux dangers l'attendaient, elle lui montra le revers d'un décor qu'Hadès avait conçu de toutes pièces. Elle lui a fait croire que toute la nature autour de lui dans le monde entier était la même. Créé par Athéna pour mieux les garder captifs dans des abris.
Sa victime ne saura jamais qu'elle a été manipulée par un expert dans le domaine. Hadès avait appris des militaires comment pratiquer la guerre psychologique, manipuler l'esprit et conduire l'ennemi là où il le voulait.
Celui-ci serait alors son messager qui apporterai à ses frères la certitude qu'ils devaient se débarrasser définitivement et au plus vite de l'autorité d'Athéna …
Cela pris des années et de nombreux voyages secrets entre l’abri et le sanctuaire naturel où les plus influents de la tribu étaient conviés secrètement afin de prendre connaissance de la prétendue supercherie dont ils étaient victimes. Plus d'une foi son plan a failli échouer, mais toujours Hadès a su contrôler ces petits êtres et les rallier à sa cause sans que jamais ils se doutent de ce qu'il cachait vraiment … « Venez vivre ici dans ce paradis avec les vôtres. En réalité, il n'y a pas de dangers réels. Athéna a tout inventé pour vous garder sous son autorité dans ses abris ». Par cette femelle et plus tard sa descendante, il alimentait habilement leur sentiment d'être prisonnier d'Athéna. Mais la peur du monde extérieur ne les incitait pas pour autant de sortir définitivement de ces petits paradis.
Et ainsi ils les ont amenés à penser avec certitude qu'Athéna les emprisonnait par ruse et sans aucune barre. C'est ce qui les obligeait à respecter les règles insensées dont ils seraient délivrés de ces prétendus petits paradis. Ces lieux que Hadès appelait par leur bouche une prison dorée, mais de saveur. Et qu'Athéna les considérait comme sa propriété exclusive, et qu'elle ne les laisserait jamais vivre s'ils lui en parlaient ouvertement.
Avant cela, si ces premiers hommes sortaient peu de ces villes qui leur apportaient tout le nécessaire, l'appel de l'aventure, de la liberté ou le bannissement en conduisait certes certains à franchir les portes. Une majorité revenait très vite dès la première rencontre avec les dangers extérieurs, quitte à se soumettre aux chefs et renoncer définitivement à leurs ambitions personnelles, d'autres disparaissait à jamais dans ce monde apparemment très hostile, étaient-ils seulement encore vivants ?
Aucun de ceux resté à l'intérieur ne le savait. Il n'était alors pas très difficile de leur faire croire que si la proximité des villes étaient en apparence dangereuse, c'était parce qu'elle y avait placé de quoi les inciter à revenir à l'abri rapidement. Tout ceci pour mieux les conserver sous son autorité sous une fausse apparence de liberté plutôt que par des barreaux et portes bien visibles qui les auraient averti clairement sur ses intentions à leurs égards. Mais là-bas, plus loin, il y avait un vrai paradis où s’y installer. Avec l'aide des deux femelles, ils pouvaient y parvenir en toute sécurité. Mais qu'avant ça, il fallait la neutraliser, sinon Athéna les aurait poursuivis, repris et ramené de force à l'intérieur. Elles l'accusaient même d'avoir tué certains de ceux qui n'étaient pas revenu et avaient disparu à tout jamais. Elles firent alors venir un mâle exclu depuis un certain temps, qui leur raconta vivre loin là-bas dans la forêt et près d'un lac et c’était parfaitement plausible, il était en vie devant eux après toutes ces années d'exil … Ce traître voulait se venger et ne se fit pas prier pour leur faire miroiter une belle vie au bord du lac … Il les y a même conduit en plusieurs jours de marche, tout était bon pour parvenir à l'acte final voulu par Hadès.
À croire ce traître, cette terre promise n'attendait qu'eux. Il disait que ceux qui s'étaient déjà aventuré encore plus loin, avaient réussi finalement à échapper à l'emprise d'Athéna. Ils lui avaient parlé et ne voulaient sûrement pas revenir dans les abris. Ils y étaient totalement libres et heureux et s'y étaient installés définitivement, très loin de cette prison dorée.
Hadès a même été jusqu'à créer un faux village où quelques-unes de ses recrues ont joué la comédie d'une belle vie et heureuse. Il n'avait pas eu de mal à les convaincre et sa promesse de quelques femelles issue des tribus y a aussi beaucoup contribué …
Selon les messagères d'Hadès, il ne tenait alors qu'aux tribus de les y rejoindre, dans ce grand paradis à ciel ouvert et de vivre enfin libre et hors de l'autorité des lois contraignantes qu'Athéna leur imposait.
Hadès était persuadé qu'ils ne survivraient pas dans cette nature hostile. De grands prédateurs y régnaient en maître. Ne pouvant détruire ces tribus de ses mains dans ces lieux protégés de toutes les actions extérieures, cette solution lui était apparue adaptée à la situation. D'autant que de les voir déchiqueté par des bêtes sauvages n'était pas pour lui déplaire, pendant qu'Athéna écartée d'eux ne pourrait plus les aider à survivre ni les ramener en sécurité. Mais ils refusaient de quitter ces abris. Une autre solution était à imaginer. Celle-ci nécessiterait deux temps, le premier serait de neutraliser Athéna, le second de les obliger à sortir de ces abris, ce qu'Hadès ne pouvait faire en présence d'Athéna. L'avantage, c'est que dans ce cas-là, il n'aurait pas à se cacher pendant la phase massacre des tribus et pourrait même faire achever les survivants par ses propres unités. Unités qu'il n'hésiterait pas ensuite à détruire lui-même une fois rentré au bercail afin de bien parachever son œuvre …
Donc pour les conduire à leur propre mort, il lui fallait d'abord neutraliser Athéna.
Si l'accès aux pilotes avait été interdit par tous les moyens possibles et imaginables sur les autres vaisseaux, celui d'Athéna ne dépendait que de son bon vouloir. Et sur les aspects de la sécurité, elle s'était bien relâchée au cours des derniers siècles, créant de fait les conditions optimales pour qu'une tribu ne la piège assez facilement …
Mais ces tribus ne pouvaient connaître ces failles de sécurité, ils n'en avaient pas les capacités de compréhension de ce qu'elle était en réalité et du point faible que cela générait.
Donc il suffisait à Hadès de leur montrer comment emprisonner Athéna dans son vaisseau et surtout de les amener à vouloir le faire malgré le risque en cas d'échec. Hadès ne pouvait y parvenir seul d'autant que cela aurait dévoilé sa présence à Athéna et qu'elle risquait bien de s'occuper plus directement de son cas. Elle ne l'aurait pas tué, mais détruit toutes ses connexions sur l'extérieur et forgé une double enceinte autour de son reste d'habitat. Il risquait alors de devenir complètement aveugle sur l'évolution de ce monde.
Leur accès simplifié auprès d'elle permettrai à une tribu de mettre en œuvre son plan machiavélique …
C'est vrai, les règles dans les abris étaient strictes, mais les débuts de bagarres y étaient fréquents et réguliers. Elle y mettait fin avec cette autorité qui était la sienne et certains commençaient à la détester pour ça. À cause d'Athéna, ils ne pouvaient s'affirmer devant la tribu et prendre le pouvoir.
Les femelles étaient attirées par les meneurs et ils aimaient ça. Elle n'était pas de l'un des leurs, de quoi se mêlait-elle ? Les choses étaient ordonnées selon sa vision de l'ordre. Si la paix et la sécurité régnaient, la liberté n'était pas un mot qui trouvait tout à fait sa place dans ces abris. Elle était trop affectée par la violence qui régnait entre eux et en faisait trop pour maintenir l'ordre et le calme.
Alors en secret, l’influence d'Hadès, représenté par un Totem qui n'était en fait qu'un drone et qu'ils avaient réussi à introduire discrètement dans un des vivariums, grandissait de jour en jour ...
Il s'était mis à appliquer la même méthode sur les autres vivariums. Ceux-ci, chaque année participaient à une sorte de grande fête qu'Athéna avait mise en place afin de les réunir sans qu'ils ne se battent, du moins plus exactement, qu'ils ne se battent pas trop. Elle ne voulait pas qu'ils soient ignorants de l’existence des autres, mais surtout, Athéna espérait encore une grande réconciliation entre eux tous. De ce côté-là, ce n'était pas gagné.
Alors des joutes et des jeux étaient organisés, mais aussi des spectacles qui semblaient avoir un effet réunissant sur certains …
Sans qu'elle ne s'en rende compte, trois chefs de clan favorable à son renversement se sont alliés pour éliminer le chef du seul clan qui lui était resté fidèle. Cela devait éliminer un gêneur qui aurait pu la prévenir de ce qui se passait dans les vivariums avec ces idoles qui fédérait les ennemis d'Athéna. Un nouveau chef de ce clan aurait pu être plus favorable à Hadès, l'ignorance du mode décisionnel révolutionnaire appliqué dans cet abri, rendait la chose impossible, mais ils ne pouvaient le savoir. Dans ce quatrième lieu, l'idole avait été enfermée par le chef dans une salle vide. Ce qu'ignorait Hadès, c'est que le clan en avait parlé en assemblée et jugé que suivre sa voie ne mènerai pas à un meilleur avenir. Cette tribu était officiellement dirigée par son guerrier le plus fort, mais dans les faits, c'est une assemblée de femmes qui commandait la vie de la tribu, cet homme ne détenant que le pouvoir exécutif. Ils étaient très en avance sur leur temps et Athéna n'y était pour rien.
Hadès conseilla d'assassiner cet opposant afin que la présence des Totems ne soit pas portée aux oreilles d'Athéna.
Sous le prétexte d'une réunion discrète entre chefs, il tomberait dans un piège. Cette mission serait accomplie par le chef du clan le plus favorable à Hadès et selon lui, le seul capable de les aider vraiment à échapper à Athéna. Il tuerait ce gêneur de ses mains.
Puis, en présence des autres chefs, il les a poignardés dans le dos avec un couteau. A ce moment, une chose violente et toute-puissante apparut sur place et tua impitoyablement le vainqueur en le coupant littéralement en deux.
Cela appela Athéna qui est apparue peu après sur le lieu du forfait. Elle leur annonça que si un des chefs de tribu tuait ou faisait tuer un des autres chefs, et ceci où que ce soit dans le monde, il mourrait de la main de cet exécuteur. Visiblement, cette chose ne plaisantait pas et négocier avec ce truc ne faisait pas partie des options.
Sur un ton menaçant, elle ajouta qu'il en serait de même si toute une tribu tentait d'en tuer une autre, ils seraient tous massacré par cet exécuteur, les uns, mais aussi les autres …
Ce jour-là, elle ne vit pas l'ombre d'Hadès manipuler les mains de ces hommes. Par contre, elle venait d'imposer à tous une règle qui perdurera éternellement sur terre. Il existe quatre maîtres de tribu et ils seront toujours quatre, puisqu'aucun d'entre eux ne pourra prendre le pouvoir sur une des autres tribus.
Malgré ce contre-coup, le plan d'Hadès commençait à prendre forme. Il ne restait plus qu'à les faire entrer dans son vaisseau et l'amener à commettre une erreur qui lui serait fatale.
Le piège commença à se mettre en place, trois des tribus l'aiderai à emprisonner Athéna. La quatrième ignorerait tout de l'affaire, les autres ayant estimés qu'ils étaient trop soumis à sa volonté. Cette tribu était la seule qui désignait son chef, non par sa force ou sa puissance, mais par sa sagesse, c'était inconcevable pour les autres. Pour eux, seule la force brute et le courage permettrai de conquérir ce monde extérieur …
La stratégie était simple, la tribu du coupable et qui venait de perdre son chef par la main de l'exécuteur, chercherait à se faire pardonner par le clan de la victime. Ce qui n'était pas prévu, c'est que leur chef soit mort dans l'incident. Mais la méthode restait la même et serait conduite par le nouveau chef, son fils. S'il avait quelques résistances sur la finalité de la chose avant, il n'en avait plus aucune maintenant.
Ils demanderaient audience pour régler leurs différents avec l'autre tribu qui avait perdu son chef et dont le successeur venait d'être élu par l'assemblée des femmes. Il proposerait un dédommagement et offrirai des biens et des jeunes de la tribu qu'ils pourraient choisir.
Malgré toute la technologie renfermée dans les abris, acquérir des biens, des fourrures, etc. restait un défi permanent pour la survie. Athéna ne les logeait pas dans des appartements individuels, ils vivaient presque à même le sol dans des cahutes, Athéna jugeait qu'ils devaient se débrouiller pour survivre, comme ils devraient le faire à l’extérieur … Athéna le montrait comment vivre en placent quelques maisons sur pilotis, mais pour les suivantes à eux de les construire et de se transmettre leurs acquits …
Ces cadeaux représentaient alors une énorme compensation. Mais il fallait surtout et avant tout, négocier la paix.
La seconde partie était simple, dans la grande salle, ils seraient face à face et feraient leurs propositions pour rétablir la paix.
Mais ne voulant pas prendre ce risque et connaissant l'avancée politique en cours dans l’abri en question, Athéna choisi de les protéger et de les mettre en vision conférence. Ce qui eu pour effet de les protéger du massacre que prévoyait de faire ces prétendus ambassadeurs de paix. Ils prévoyaient de ne laisser en vie que le chef, contournant de fait l'apparition de l'exterminateur. Ce n'est pas parce que l'on vous propose la paix, que ce n'est pas dans l'intention de faire la guerre …
Cette tribu, sous l’influence de la matriarche, préférait éviter tout contact avec ces assassins arriérés. Elle n’acceptait la négociation que pour ne pas envenimer la situation en vue de la prochaine rencontre et optait pour un isolement prudent face à ceux qu'elle considérait comme fauves assoiffés de sang. Des discussions entre Athéna et la tribu remettait en cause les réunions annuelle, mais ce n'était pas encore décidé. La médiation entre les deux clans devait trancher, Athéna préférait donc en attendre les résultats.
Elle fit donc entrer les représentants du clan guerrier dans sa salle de commande, lui évitant de créer une salle de communication pour une seule négociation. Après tout, elle ne risquait rien, son avatar était invulnérable à toutes attaques qu'ils pourraient tenter …
Mais une simple ruse allait changer le rapport de force entre Athéna et cette tribu de guerriers durablement et provoquer un effet inattendu sur l'avenir de tous et de chacun …
Ces êtres arriérés ne pouvaient connaître la faille qui rendait inopérant le lien entre le Vitalindôme et l'accès aux avatars d'Athéna, un instant qui ne durait que quelques secondes et n'avait aucune raison de se prolonger davantage.
La tribu était venue en nombre portant des tas de cadeau parmi lequel l'autre clan devrait choisir afin d'entériner la paix une bonne fois pour toutes … de beaux jeunes mâles et de belle jeune femelle faisaient partie de ces éventuels échanges. Athéna se montra réticente à cette idée. Mais c'était bien là le but, faire en sorte qu'il faille lui demander de se retirer des négociations. Celles-ci devaient officiellement se dérouler entre clan, sans son intervention et même de préférence sans sa présence.
Ils exigèrent qu'elle se retire des lieux, le seul moyen de rendre cela possible, était pour elle de séparer le Vitalindôme de son emplacement dans le pilier central de la salle de commande du vaisseau, et ça ils le savaient de leurs ancêtres … Ou du moins ils auraient dû le savoir, mais les changements de chef parfois violent n'ont pas permis cette transmission orale, les morts ne parlent pas … Mais ils l'ont appris du totem d'Hadès qui leur a expliqué qu'à ce moment-là des choses, elle n'avait plus accès à son corps donc au vivarium. Pour leur faire comprendre, il disait que son âme était dans cette boite noire qui se déplaçait sur ces rails. Pour le reste, les notions d'incarnation du vaisseau et autres leur échappait complètement, mais ils n'avaient aucun besoin de le comprendre pour réussir ce tour de force.
Voulant trop bien faire, Athéna se conforma aux demandes, tout en espérant y voir l'évolution de cette tribu guerrière vers les notions d'accords de paix. Un mauvais accord de paix vaut parfois mieux qu'une guerre … Alors elle a sorti son Vitalindômes pour une durée fixe de quinze minutes terrestres … Jamais elle n'aurait pu imaginer ce qui allait suivre.
Constatant visuellement que le chariot noir était sorti et arrêté sur l'arrière du pilier, le chef appuya sur une sorte de télécommande. Là-dessus un drone fabriqué dans cet objectif amena à la porte du vaisseau restée ouverte, une énorme pierre ronde équipée de roulettes. Pendant ce temps, les guerriers du chef se sont emparé des barres de transports des prétendus cadeaux. Ces barres n'étaient en fait que des outils de blocage des rails spécialement créés dans cet unique but. Ils ne savaient pas combien de temps le Vitalindôme resterait sur place ou si elle disposait d'un moyen préprogrammé sur le vaisseau qui la préviendrait du danger immédiat, ce qui rendrait ensuite éternellement impossible une nouvelle tentative … Donc, il leur fallait garantir un succès sans failles de l'opération en cours. Les guerriers restants et les unités d'Hadès conduisirent la pierre sur roulette devant le chariot de manière à l’empêcher de retourner s’insérer dans le pilier. Une fois sur place, ils détruisirent ce qui maintenait les roulettes sur les côtés de la pierre et les éjectèrent en une fraction de seconde de leurs emplacements.
La pierre contenait sous sa surface, une substance antidérapante qui neutralisa le mouvement du Vitalindôme sur les rails.
Hadès avait prévu de prendre place dans le vaisseau beaucoup plus tard et donc d'en éjecter Athéna. La porte était certes ouverte, mais quand il a tenté de faire entrer un autre robot, celui-ci s'est fait détruire par les robots qui gardaient l'accès au vaisseau. Vyldraya veillait à la protection de la salle du pilote. Il a su alors que cela ne serait en aucun cas possible. L'ordinateur de bord neutraliserait toutes tentatives en ce sens et ses robots de combats étaient d'un niveau très supérieur à tout ce qu'il pouvait espérer un jour construire. Même un équipement dernier cri de sa planète d'origine ne lui aurait été d'aucun secours.
Il l'avait emprisonné, mais il n'y trouvera pas la liberté qu'il avait espéré en tirer …
Cette faille dans la sécurité des Vitalindômes était née d'un accident où un jour un pilote à tirer des missiles pendant que l'on retirait son vitalindôme pour une maintenance d'urgence afin de lui sauver la vie. Ce fût là un des rares incidents avec les pilotes qui fit des victimes civiles. Ensuite une stratégie d'isolement du pilote au cours de cette sortie avait été programmée dans tous les vaisseaux de la flotte. Ce programme existait aussi dans celui d'Athéna … On a fini par comprendre que ce changement d'état du pilote provoquait une déstabilisation de quelques millisecondes de ses repères, un peu comme le ferait une drogue hallucinatoire ou un choc psychologique.
La remorque puissamment armée du vaisseau étant caché derrière une planète voisine où elle procédait à des extractions de minerais et à des captures de météorites de manière totalement autonome ne serait pas non plus accessible à Hadès. Elle lui resterait irrémédiablement interdite d'accès sans les codes associés au vaisseau d'Athéna.
Athéna resterait là piégée dans le noir pour l'éternité sans aucune possibilité de contrôler son avatar bloqué dans les ondes défensives et son vaisseau dont elle était écarté des commandes. Ce brouillage d'onde était maintenant les barreaux de sa prison.
Le nouveau chef annonça la victoire à ses alliés, leur joie allait d'être de courte durée, Hadès avait un projet pour leur avenir …
Quant à la quatrième tribu, elle n'a pu que constater la forfaiture sur grand écran et ne voulurent pas se joindre à leur élan de joie, ils détruisirent l'idole du diable qui avait conduit les autres tribus à trahir leur bienfaitrice. Hadès perdit là sa seule liaison avec eux, s'il connaissait leur position, il n'arrivera jamais à rétablir la communication avec eux durant des siècles …
Les hommes d'Hadès voulurent emporter l'Arche d'Alliance, mais les guerriers de la tribu, y voyant là un trésor en or massif, ne les laissèrent pas faire. Il s'ensuivit une bataille entre eux qui donna la victoire au nouveau chef. Il s'empara donc de l'Arche.
Très vite Hadès lança des négociations avec ce nouveau chef. Mais il ne fallait pas prendre ces êtres pour stupides, ils ne l'étaient pas, leurs sciences, bien que différente des nôtres, étaient tout aussi complexe. Survivre dans un monde en principe hostile sans armes dignes de ce nom, nécessite une bonne intelligence et une importante capacité d'observation …
Même si les abris leur offraient une bonne protection vitale, la nature y était presque identique à celle du dehors … Hadès était furieux, il devrait attendre pour mettre la main dessus, mais il ne pensait pas que ces êtres allaient survivre, la reprendre serait alors un jeu d'enfant …
Pour leur montrer qu'il était avant tout leur allié, malgré la perte de quelques-uns de ses meilleurs hommes, il leur donna les moyens de libérer les quatre Vitalindômes des restrictions de commande des tableaux qui étaient aux pieds des statues d'Athéna. Il leur fit même une démonstration de leur utilisation en changeant la nuit en jour, faisant même tomber la neige en pleine simulation de l'été …
Mais ces êtres en voulait plus avant de lui remettre l'Arche. Ils avaient perdu des guerriers, des frères, des cousins et n'allait pas en rester là.
Hadès poursuivait son but, les faire sortir des abris et les conduire au massacre, mais ces créatures n'avaient plus tellement confiance en lui malgré tous ses efforts …
Les clans n'ont pas quitté les abris. Ils faisaient des explorations de l'extérieur, mais cette nature par trop dangereuse les rendait craintif à cette idée …
Quant au vaisseau d'Athéna, ils n'y retournaient plus, il n'y avait plus rien à y prendre, du moins, le croyaient-ils. La quatrième tribu était encore en vision conférence. Elle voyait ce qu'il s'y passait et justement, il ne s'y passait plus rien. Alors ils ont désigné quelques guerriers pour faire le voyage en navette là-bas et voir s'ils pouvaient d'une manière ou d'une autre délivrer l'âme d'Athéna et la faire retourner dans son pilier. Ils interprétaient celui-ci comme une porte vers son monde …
Hadès y gardait quelques guerriers qui avaient l'air de s’ennuyer ferme, mais il cherchait une solution pour contourner la sécurité du vaisseau par l'intermédiaire de son serviteur le plus intelligent. Ses hommes avaient l'ordre de le protéger au péril de leur vie et de lui obéir en toutes circonstances …
Cet homme cherchait à commander Vyldraya et en l'observant un jeune de la tribu, qui passait ses journées devant l'écran, en a déduit qu'il leur serait peut-être possible de délivrer Athéna en utilisant ce ''Vyldraya'' qui parlait avec cet homme …
Chaque fois que cet homme cherchait une solution d'échanger les deux Vitalindômes la machine donnait une solution pour rétablir le contact avec celui d'Athéna. Il disait que seul son rétablissement ouvrirait cette possibilité, car elle n'avait pas prévu de succession à sa place dans le vaisseau … En clair, pendant des heures la conversation tournait en rond …
Ils étaient bien plus avancés que les autres. La matriarche et le conseil des anciens déconsidère que de sacrifier la navette dont il avait connaissance était un acte juste. Le sacrifice de cet objet qui leur rendait pourtant de grands services n'était qu'un juste retour pour ce qu'Athéna leur avait apporté au cours des siècles passés. Des volontaires iraient avec le jeune homme tenter de délivrer Athéna. Leur retour, au vu de ce qui se passait là-bas, restait peu probable. De nombreux guerrier et guerrières se sont porté volontaires, si bien qu'il a fallu refuser des candidatures faute de place … Pour eux, Athéna était une divinité qui valait bien le sacrifice de leurs vies.
L'opération se déroula dans le silence le plus total et ils ont assommé les gardiens qui dormait presque debout ou même assis. Puis neutralisé ceux qui dormaient couchés à même le sol. Ils les ont tous jeté ensuite dehors. Ils avaient alors le contrôle des salles du vaisseau. Mais comme ils ne pouvaient réussir à déplacer la pierre, ils cherchèrent le moyen de mettre le vaisseau hors de leur portée … S'adressant à l'ordinateur de bord, le jeune érudit du groupe reçu le conseil de l'ordinateur d'apposer un boîtier de commande de la navette qu'ils avaient utilisé pour venir dans une ouverture spécifique du Vitalindôme. Ce qu'il s'empressa de faire, même s'il ne comprenait pas trop de quoi parlait la voix de Vyldraya qui venait des murs du vaisseau.
Ce boîtier pouvait connecter la navette par un relais de commande situé dans une autre salle. La filerie contenue dans les rails et ce relais ouvraient alors une incarnation de la navette à Athéna. Cette déportation du système de commande était nécessaire pour augmenter la portée de contrôle de la navette par le pilote. Le but étant de maximiser la portée des avatars situés, en général, à l'extérieur du vaisseau. Mais ceux-ci ne répondaient qu'à travers Vyldraya, d'où la nécessité de disposer de ce boîtier de commande dans son vitalindôme.
Athéna pouvait donc agir avec la navette en dehors de la zone de brouillage et à condition de ne pas y faire entrer la navette.
La navette se mit en mouvement toute seule et parcourait les couloirs, mais elle ne pouvait approcher la salle de commande.
Grâce à ce moyen, Athéna acquit un avatar de remplacement : la navette … La navette n'avait qu'une communication restreinte avec Vyldraya, mais cela lui donnerait l'occasion de faire une retraite spirituelle et elle en avait bien besoin.
À leur demande pour savoir s'ils pouvaient l'aider davantage, Vyldraya leur répondit qu'il ne pouvait rien de plus pour l'instant et leur conseilla de tourner dans leur abri par l'utilisation d'une autre navette. Il leur dit de choisir une de celle qui avait encore son tableau de commande. Ils l'ont trouvée sous ses conseils dans un des hangars où il y en avait des dizaines d'autres. Ils sont retournés dans leur abri, mais en regardant par la fenêtre, ils ont vu son vaisseau être déplacé par leur ancienne navette vers une autre destination. Une fois rentré chez eux, ils ne donneraient plus signe de vie aux autres tribus.
Les autres tribus n'ont jamais utilisé leurs navettes, faute d'en avoir étudié l'utilisation qu'il pouvait en faire. Pour eux, c'était une salle de réunion au centre de la ville et elle n'était pas assez grande que pour réunir la tribu … C'est le vaisseau d'Athéna qui venait à eux et non le contraire. De plus il est arrivé qu'une personne qui s'y était installé pour dormir avait totalement disparue au petit matin, cette chose pouvait sûrement les faire disparaître dans le néant … Alors ils se méfiaient de ce truc et la liaison entre les trois tribus les ont amené à condamner leurs entrées, Hadès pour sa part n'allait pas leur donner un moyen d'échapper à leur mort préprogrammée …
Athéna aurait sûrement pu se faire libérer à cette époque-là en conduisant ces êtres à comprendre l'ensemble des choses à réaliser pour y parvenir. Mais sans raison apparente, elle fit un autre choix, celui d'observer et d'attendre et quand j'y réfléchi, à n'importe quel moment, elle aurait sûrement pu changer son destin … Je pense qu'elle était fatiguée de se battre contre la nature guerrière de ces êtres que finalement, elle avait cessé de comprendre … Elle venait de baisser les bras et voulait les abandonner à leur sort … Et c'est la tribu dont elle s'occupait le moins qui s'en sortait le mieux …
Le massacre tant attendu par Hadès, n'eut pourtant pas lieu. Ils étaient entraînés depuis des dizaines d'années à chasser et à survivre dans un milieu hostile simulé. Ils avaient beaucoup appris malgré une protection presque totale contre les dangers au cours de cette formation dans l'abri. Au dehors, ils ne perdirent quelques éléments. Ils s’installèrent dans ce monde nouveau. Petit à petit, années après années, ils finiraient malgré tout par dominer le monde …
Du yin naît le yang, du yang naît le yin, de fait, ces tribus, ces peuples devaient peut-être souffrir pour s'élever et seules.
Ce n'est que plus tard qu'elle a comprise qu'Hadès s'était en quelque sorte libéré. Il ne disposait pas un avatar puissant capable de changer les choses. Mais ses activités avaient des effets indéniables sur le comportement des membres de chacune des trois tribus rebelles. Elle décida d'observer en retrait, les activités de tout ce petit monde. Pour elle, ce fut une expérience nouvelle, celle de ne jamais pouvoir intervenir alors qu'elle n'avait jamais résisté à le faire. Elle apprendra des hommes, la face cachée de la monstruosité des uns, mais aussi de la grandeur d'âme des autres …
Pour l'heure Hadès devenait en quelque sorte, le Dieu des hommes, alors il allait en profiter. Ne pouvant entrer et contrôler ces abris malgré la réinitialisation, il allait pousser les chefs à jouer avec ces tableaux de commande, intelligemment, il leur disait quoi faire pour obtenir plus des abris que nécessaire en nourriture ou en ressources. Il sous-entendait que ces machines pouvaient bien plus encore et même d'avantage, mais qu'il ne connaissait pas tout ce qu'il était possible de faire avec. Il ne leur a jamais parlé ou fait allusion aux risques et aux conséquences de les utiliser sans la connaissance nécessaire … Et ce qui devait obligatoirement arrivé, arriva.
Très vite, les petits chefs déclenchèrent des effets non désirés en appuyant sur tous les boutons au hasard. Ils ne savaient pas leurs effets réels et ne savaient pas non plus les annuler. Ils durent alors faire face à des tempêtes ou des invasions d'insectes dans leurs vivariums. Chez les uns, les éclairs brisaient tout sur leurs points d'impact, chez les autres, les insectes dévoraient les réserves de nourritures et les habits. Chez les troisièmes, l'eau engloutissait leurs habitations et chaque changement de commande empirait la situation. Rien ne parvenait à réinitialiser ces appareils qui nécessitait une combinaison de touches pour se faire, ce que bien sûr Hadès n'avait aucun intérêt à leur apprendre. Il voulait qu'ils sortent des abris et ils allaient en sortir de gré ou de force !
Au bout de quelques semaines, la vie y était devenue impossible. Les chefs arguèrent qu'Athéna avait piégé les abris pour les en chasser après ce qu'ils lui avaient fait. Alors les tribus convaincues qu'elle cherchait à les tuer avec ces plaies, ont fini par décider de sortir de ces paradis devenus des enfers et d'affronter la nature hostile du monde qui les attendait …
C'est de là qu'est né la légende des quatre chevaliers de l’apocalypse qui annonçait la fin des temps. Sur le moment, c'est ce que beaucoup ont cru en étant chassé de cette manière des paradis qu'étaient pour eux ces abris. Il y avait quatre vivariums, donc la légende parle des quatre statues d'où les plaies semblait provenir, même si seul trois ont en fait connu cet exode forcé.
Le massacre tant voulu par Hadès n’eut pas lieu. Préparés à la vie sauvage dans les abris qui les protégeaient et les soignaient en cas d'échec, ils durent apprendre que tout échec a des conséquences irréversibles. Mais aussi qu'ensemble ils étaient capables de survivre au jour le jour.
Les troupes d'Hadès se sont mêlées à celles des tribus provoquant discrètement des situations à risques et assassinant les plus prometteurs. Très vite repéré, ils furent chassés par le plus grand nombre.
À partir de cet instant, Hadès ne fût plus considéré comme un sauveur de l'emprise d'Athéna, mais comme un démon venu les chasser du paradis et ses actions perdirent de leurs effets. La méfiance à son égard et à toute personne ne faisant pas partie de la tribu créa une barrière protectrice à ses intentions. Avec le temps et la descendance les tribus devinrent des peuples, plus question pour lui de réussir à exterminer un si grand nombre d'individus.
Cela ne l’empêcha pas de s’amuser au fil du temps en déclenchant des guerres ou en disséminant des maladies existantes. Il n'avait que ça pour s'occuper l'esprit, alors qu'il restait là, piégé dans sa coquille. Sa haine insatiable de l'humanité lui embrumait l'esprit à un tel point qu'il ne pensait qu'à ça. Quant à Athéna, il n'a pas réussi à retrouver son vaisseau. Il la savait vivante et hors de portée. Donc à n’importe quel moment, elle pouvait refaire surface et le balayer, c'est pourquoi, il a décidé de rester caché et d'agir toujours par des intermédiaires pour commettre ses forfaits.
Il a alors développé son propre vivarium sous le modèle des abris d'Athéna et détruit son ancien centre afin qu'il ne puisse pas être retrouvé. Là-bas, il entraîne ses troupes d'intervention rapide, forme ses espions et ses assassins. Il y élabore aussi des méthodes de création de religions et de sectes et étudie tout ce qui peut tuer par n'importe quelles méthodes. Mais surtout, il y améliore sans cesse son avatar pour préparer son dernier combat contre Athéna…
Athéna n'était pas du tout dans ce qui venait de se passer, mais ces dirigeants incapables ont fait valoir qu'elle avait piégé les peintures pour les punir de s'être libérées. Elle a donc dû fuir sa colère avant de se libérer et de les tuer tous pour ce qu'ils lui avaient fait. Le contact entre eux a été rompu, mais rien ne ressemble plus à un homme qu'un autre homme… Pour autant on se souviendra qu'Athéna les a chassés des vivariums, même s'ils ont causé leur propre perte de ces abris.
Les leaders ne voulant pas perdre leur place, ont fini par tout mettre sur le dos d'Hadès, il était le seul vrai responsable de la colère d'Athéna à leur encontre … C'est ainsi que l'histoire s'écrit par les chefs. Il y a toujours un autre responsable qu'eux des problèmes qu'ils provoquent et ils ont l'autorité qui leur permet d'imposer leurs mensonges aux autres et de faire taire ceux qui connaissent la vérité … Cela marche aussi dans l'autre sens, ils deviennent curieusement les héros qui sauvent, qui aident ou qui ont pris les bonnes décisions. Même s'il s'avère qu'ils n'étaient pas du tout disponibles au moment des faits pour accomplir ces actes héroïques dont ils se vantent …
Tel l'exode du paradis, cette fuite forcée amena les tribus, à s'installer dans ce monde hostile à distance raisonnable de ces vivariums qu'ils craignaient maintenant d'avantage que cette nature pourtant dominée par de grands prédateurs.
Survivre à cette nouvelle vie coûta un grand nombre de membres de la tribu, mais les leçons du vivarium les y avaient préparés, ils savaient se servir de l'environnement pour protéger et s’installèrent dans des grottes. Ils se mirent à chasser, pêcher, cultiver un peu et parfois même faire même du feu…
Petit à petit, les tribus s'imposèrent face à la nature ou plutôt en réalité, prolongèrent leur survie un jour de plus, puis un autre et encore un autre… Aux premiers-nés de l'extérieur, on cacha l’existence des vivariums de peur de les voir y aller se perdre dans cet enfer. Les rapports des très rares expéditions secrètes dans ces lieux disaient que c'était encore plus dangereux qu'avant et que même s'approcher de la porte était mortel. Dans la réalité, il n'en était rien, secrètement, les leaders tentaient de reprendre le pouvoir sur les vivariums abandonnés dont ils avaient provoqué très stupidement l'évacuation. Ils y retournaient régulièrement, avec quelques guerriers de confiance, afin d'y trouver de la nourriture et divers objets utiles qu'ils y avaient laissés. Curieusement, les non-initiés ou les contestataires de leur pouvoir n'en revenait jamais vivants, n'était-ce pas officiellement une zone très dangereuse ? Il fallait bien le démontrer tout en profitant du moment pour se débarrasser des gêneurs...
Les tribus restaient assez proches des vivariums, deux ou trois jours de marche tout au plus, mais leurs chefs cachaient la vérité et imposait le silence total aux survivants : officiellement, il ne fallait pas que leurs enfants meurent en tentant d'y accéder. Avec le temps, la transmission de ce secret se fit de plus en plus limitée et le plus souvent de chef en fils de chef ou de sorcier en sorcier selon les cas.
Parfois il y retrouvait un disparu de leur tribu, ils ne le savaient pas, mais il avait été analysé, etc. par la machine. C'est souvent lui qui coincé sur place, avait annulé des effets néfastes engendrés. Quand les chefs le pouvait, discrètement ils le tuaient pour garder le pouvoir et cacher au reste de la tribu cet avantage qu'ils ne voulaient pas partager. Ce qui parfois faisait apparaître l’exécuteur et libérait l'abri pour un nouvel habitant …
Bientôt plus aucun chef de clan ne connaissait l’existence de ces abris. Parfois, quand un homme ou une femme disparaissait, il pouvait réapparaître en shaman et devenir tout aussi puissant que le chef dans la tribu, mais sans héritage de lignée. Nul ne savait comment et pourquoi celui-ci venait d’acquérir des pouvoirs qu'ils étaient incapables de comprendre. On disait que c'était la décision des esprits et l'on s'y pliait.
Petit à petit, ces initiés apprirent à commander ces machines et à reprendre une toute petite partie de ce pouvoir, l'écriture sur des tablettes au pied des statues aida à la transmission de ce savoir. Mais l’existence de ces lieux allaient désormais être totalement ignorés par les tribus qui peuplaient la terre en dehors d'une poignée d'initiés triés sur le volet …
Ces villes secrètes détenaient de la technologie. Elle y devenait de plus en plus disponible à ses initiés et ils comprirent petit à petit comment les utiliser à leur profit face à un monde d'ignorants pour les mieux soumettre à leurs volontés. Ils se faisaient passer tour à tour pour des devins, des rois venus d'ailleurs, des élus de Dieu, etc. Quelques artifices suffisaient alors pour convaincre les plus sceptiques et pour les autres, les accidents étaient si vite arrivés, cette technologie leur servait aussi à ça …
Quant à Athéna, toutes les informations que pouvait receler les vivariums sur sa vie y ont été effacées par les réinitialisations successives. Mais un des peuples ne l'avait pas totalement oubliée et se chargeait de disséminer parcimonieusement des indices sur son existence. Et à tous ceux qui les découvrirons s'ouvrira la connaissance oubliée de nos origines …
Maintenant, alors qu'elle était là, apparemment piégée pour l'éternité, un érudit et oracle, allait changer le cours de son histoire, et ce, durant l'ère moderne des hommes, de la technologie, des avions, et aux prémices des premiers ordinateurs. Depuis presque toujours, l'oracle était plongé dans ses vieux livres et versé dans la lecture de l'avenir. Il y détecta une présence dans l'illogisme d'une part de l'histoire des hommes. Et dans la lecture de tous ces textes, il a senti se dessiner une ombre, une main, que dis-je, une entité qui avait façonné ce monde à ses débuts. Car des quatre tribus, il en était une qui cherchait à la garder dans la mémoire commune cet être presque divin, sans jamais en parler directement … Cette faction n'a pas vécu comme les autres et n'a pas quitté l'abri pour les mêmes raisons. Athéna a veillé à ce qu'ils sachent commander leur tableau par la communication des navettes, entre-elles, leur avait livré les connaissances de son fonctionnement en remerciement de leur intervention pour la sortir de ce mauvais pas.
Mais elle leur a surtout enseigné que l'abri ne serait pas un refuge pour l'éternité et que comme les autres, ils devaient se tourner vers le monde extérieur pour y vivre. Et c'est ce qu'ils ont fait lentement, mais sûrement.
C'est eux et leurs descendants qui ont placé les miettes d'information sur son existence à elle, pour que ce monde ne l'oublie pas totalement …
Inconsciemment l'oracle percevait dans ces vieux livres les non-dits et les bribes d'informations, qui dévoilaient toujours et plus encore, son existence. Au point pour lui de gagner la certitude que tout cela cachait une autorité physique bien réelle que certains seraient tenté de croire divine. C'est un terme qui pour lui n'avait pas de fondement logique. Il ne pouvait expliquer cette perception qui ne répondait à aucune logique malgré la certitude d'avancer sur un chemin déjà tout tracé, comme si ce qui allait suivre était déjà écrit …
Toute sa vie durant attiré comme un aimant, il allait rechercher, dans les textes anciens, les traces de sa présence, les signes de son existence. Intrigué par certains passages et certains chapitres dans ces vieux livres, ses voyages l'avaient mené à travers le monde, parmi les peuples aux origines ancestrales, prenant connaissance de leurs histoires et de leurs légendes. Ceux-ci témoignaient de l'étrange durée de vie d'un être dont nul n'avait écrit le vrai nom, mais que l'on disait lié au divin et qui a été victime d'une grande trahison. Par endroit même, en lisant entre les lignes, il comprit que son nom ne devait jamais être prononcé et donc ne devait en aucun cas être écrit. Pourquoi son nom ne devait-il jamais être prononcé ? Cette question le taraudait. Et puis quel était son nom ? Car celui-ci ne lui serait jamais dévoilé dans aucun texte, comme si prononcer son nom allait provoquer son réveil.
Car ce nom d'Athéna, n'est pas le sien, mais celui qu'il utilisait pour me la décrire, tant elle était proche de ce qu'était cette déesse guerrière … S'il ne fallait pas prononcer son nom, c'est que la manière qu'avaient les tribus pour l'appeler était de monter sur une hauteur, tel que la pyramide centrale, et de prononcer trois fois son nom haut et clair. Pour l'explication, quand Vyldraya entendait son nom être prononcé trois fois, il appelait Athéna afin qu'elle vienne à eux, mais aucun texte ne parlait de cet ordinateur.
C'est là qu'il a commencé à comprendre que si les uns étaient si discret, c'est parce que d'autres cherchait à éteindre sa mémoire dans l'histoire des hommes et supprimaient toutes ses traces dès qu'ils en trouvaient …
« Je savais déjà que, j’allai tout faire pour la révéler au monde, la libérer de l'oubli et la ramener dans la lumière ! J’allai le faire un jour, mais pas de la façon dont je le croyais » me dit-il.
Dans la transmission codée de cette connaissance qui témoignait qu'elle n'avait pas simplement été piégée, ça disaient que régulièrement des personnes s'était approché de son sanctuaire ou elle reposait, enfermée pour l'éternité, mais pas comment ils y parvenaient …
Les rares textes secrets qui parlaient vraiment d'elle semblait la décrire parfois aussi comme un démon vindicatif et traître qui voulait détruire l'humanité. Que l'on avait réussi à l'éloigner et qu'elle se cachait dans l'ombre prêt à distiller son venin. Et d'autres fois tel un être bon et endormi pour l'éternité, mais que l'on ne pouvait pas réveiller. Deux êtres de même nature semblaient se distinguer, était-ce deux facettes de la même entité ou deux entités distinctes aux comportements opposés.
À ce moment-là, la distinction entre les passages parlant d’Athéna, du fait que leurs noms n’étaient jamais écrit, ne se distinguait pas vraiment de ceux qui parlaient d'Hadès et vice-versa. Cela rendait difficile la compréhension, il aurait fallu avoir une vraie vue d'ensemble de la situation.
Mais dans tous ces textes, il ressentait quelque chose qui ressemblait à de la culpabilité envers la bonne entité mêlée à la peur des conséquences que cela aurait, d'un événement central de l'histoire qui semblait être le résultat d'une trahison.
Mais qui sont ces gens qui avaient pu venir la voir ou approcher son sanctuaire et l'avaient-ils vraiment vu. Comment et pourquoi ceux-ci en ressortaient-ils plus fort et plus puissant. Car toujours d'après ces écrits, les élus qui parvenaient jusqu'à cette entité endormie y gagnait une connaissance qui favorisait leur réussite dans la vie. Cela faisaient d'eux des êtres à qui tout réussissait jusqu'à leur mort, alors qu'avant cela, ils n'étaient que des personnes banales et sans intérêt particuliers ...
L'ignorance le conduisait à des questions qui se révéleraient totalement sans fondements logiques et qui ne trouveraient donc pas de réponses adéquates.
Mais quelque chose m'interpellait. Il suffisait de se pencher sur l'histoire des hommes pour constater que tous les grands dirigeants qui avaient secoué le monde, détenait une particularité dont l'apparition et la disparition avait changé le destin. Souvent un objet mythique bien particulier qui leur apportait une chance incroyable dans leurs entreprises politiques ou militaires. Ils obtenaient des victoires étonnantes en sous effectif militaire, comme s'ils avaient été aidé par le ciel, voire par Dieu lui-même.
Conclusion, chaque être qui l'avait rencontré avait obtenu un avantage indéniable sur le reste du monde. Quelque chose qui faisait trembler ses ennemis et lui donnait la faculté de se trouver des appuis indispensables à la réussite de ses projets. Mais qui n'avait pas pour autant empêché leur chute finale au bout de leur périple. Ces objets étaient à l'image du cheval d'Attila, le roi des Huns, ''Là où il passe, l'herbe ne repousse pas !'' A cet instant, il avait plusieurs théories incohérentes. Comment aurait-il pu savoir que la solution n'était pas dans une seule rencontre, mais dans six chemins distincts d'initiation menant à cette connaissance ?
Pour le sanctuaire décrit comme un lieu de recueillement, une fois reparti hors de cet endroit, nul n'en a jamais retrouvé l’entrée et sur ce point, tous les textes étaient d'accord.
Il n'a découvert que bien plus tard, que si comme toujours, l'histoire est écrite par les vainqueurs. Par les mêmes méthodes, les scribes semaient tous les indices destinés à préalablement manipuler les chanceux visiteurs afin de le faire partir de ce sanctuaire très rapidement. Et surtout à les empêcher de rechercher quelque chose de différent ou autre qu'une porte des souhaits qui exaucerait tous les vœux de ceux qui s'y présenteraient.
Mais ceux qui en parlaient n'y étaient jamais allé, ils ont donc utilisé des connaissances sur ce lieu que d'autres leur ont rapporté … J'apprendrai bien plus tard que des envoyés d'Hadès ont été dépêché auprès de toutes les personnes semblants avoir fait cette rencontre. Ils ne pouvaient détruire ou capturer cette personne qui avait gagné en puissance. Mais par le charme d'une autre personne ou l'espionnage de celle-ci, pouvait permettre d'en apprendre plus. Et avec ces informations, mieux manipuler les suivants accesseurs de ce lieu mythique. Hadès n'a jamais cessé de chercher à la neutraliser, mais il ne parvenait toujours pas à la retrouver … Quant à elle, elle ne se résoudra jamais à le tuer, même en sachant où se trouvait le reste de son vaisseau qui contenait son habitat physique. Cela aurait été une méthode simple, mais contraire à ses principes …
Pactiser avec le Diable était une formule adaptée en ce qui concerne les activités d'Hadès dans le monde à travers le temps. Il offre de la puissance à ceux qui le servent, mais cela a toujours eu un prix et il ne s'encombre pas des petits joueurs dans son domaine d'activité …
Depuis que les porteurs de clé connaissent la méthode pour choisir leurs successeurs, plus personne n'a été choisi au hasard dans la population pour jouer ce rôle. Des sectes, car on peut les appeler comme cela, tiennent en main la puissance qu'elles apportent, seul des guerres ont fait changer de main ces objets tant convoités de ceux qui en connaissent l’existence. On a jamais vu le moindre de ces poteurs ou la moindre de ces sectes aider qui que ce soit dans le monde. Tellement imbu d'eux-mêmes, ces initiés se considèrent comme des élus de Dieu, et se comportent selon la formule : 'Tout ce que cette connaissance apporte doit leur servir à eux avant tout et avant tout le monde … '. N'hésitant pas à assassiner toutes les personnes qui viendraient à menacer leur domination sur ces technologies.
Mais tout acte a des conséquences. Car si Hadès luttait pour prendre le pouvoir sur ces sectes, dans le même temps le commun des mortels, victime de cette loi du silence organisait une association de chasseur pour venger les leurs de ces malfaisants. Il avait suffi à quelques-uns d'échapper à ces attaques pour qu'ils organisent leur protection contre ces sectes et recrute des adeptes en grand nombre et qui se sont révélé capable de traquer les membres du grand silence imposé.
Entre eux, ces sectes se faisaient aussi la guerre. Loi du silence oblige, tout ce petit monde caché ne comptait qu'un maximum de mille personnes dans chaque clan. Pour contrecarrer cette puissance cachée, le camp des chasseurs ne cesse de recruter afin de maintenir le pouvoir de l'humanité aux mains de celle-ci … Sécurité oblige, eux aussi se terrent dans l’anonymat et leur recrutement se fait sous forme d'initiations secrètes. Ils feraient des cibles trop faciles en cas de révélation au public.
Pour Hadès, Athéna était emprisonnée à tout jamais dans son tombeau, sans possibilité de se libérer un jour et il s'intéressait plus à détruire l'humanité qu'à rechercher celle-ci.
Tous ces livres ne donnaient pas le lieu ni la manière d'accéder à ce sanctuaire ou Athéna reposait. Mais un indice éveilla sa curiosité que ses recherches confirmaient toujours plus et encore. Cette information le conduisit à penser que ce lieu n'était pas fixe, mais se déplaçait régulièrement autour de la terre.
C'est ainsi, que partout dans le monde, certains y auraient eu accès malgré la distance qui les séparait entre eux et confirmait donc l'improbabilité d'un point d'accès fixe.
À l'origine, tous ces privilégiés ont disparu durant des jours des semaines, voire des années avant de réapparaître et de gagner en puissance très rapidement. Ils étaient comme poussé d'une force inarrêtable. Ils trouvaient avec facilité des appuis importants pour leur avenir. Ils semblaient inspirer la confiance totale en eux à leurs alliés et une presque soumission de leurs hommes de main ou de leurs soldats. Ils respiraient le leadership.
Il restait à découvrir, pourquoi et comment cet être « divin », supposé mort et enterré dans son sanctuaire, pouvait se déplacer dans le monde, sans jamais être vu de personne. Car si des gens qui par les circonstances étaient devenus témoins de ce phénomène extraordinaire, ils ne pouvaient s'empêcher d'en parler un jour ou l'autre…
Comment était choisi cet élu ? Était-ce régulier, événementiel, ou sur l'acquisition d'une information ? Ou bien par l'appel de son nom, même si pour cela, il aurait déjà fallu connaître son vrai nom …
Ses recherches étaient longues et fastidieuse, il lui fallait analyser d'importantes quantités de documents et de livres pour y trouver quelques bribes d'information. Dans ces livres épais se cachait la vérité et pour rien au monde, il n'aurait abandonnées ses recherches, livre par livre, page par page, mot par mot, il progressait dans la découverte du plus grand de tous les mystères.
Souvent après avoir fini un livre et lorsque le temps était clément, il sortait méditer ses dernières découvertes en marchant tranquillement dans la campagne. Ces pause lui étaient salutaire et le ramenaient dans la réalité de la vie …
Ses recherches avaient progressé et commençait à se dessiner une histoire ou les premiers hommes sous l’influence du malin avait capturé une divinité. Comprenant ce qu'ils avaient fait et par peur, ils ne l'ont pas libérée. À la suite de ça, ils ont choisi de taire son existence pour l'éternité. Cela aurait bien pu être le cas, elle aurait pu disparaître dans le passé, mais une poignée d'entre eux ont décidé d'initier leurs descendants à son existence sans pour autant tout leur dévoiler sur elle.
Par peur d'être massacré par les autres hommes, ils l'ont enseigné sous le couvert d'une religion secrète qui a donné naissance à bien d'autres nettement moins secrètes …
C'est ainsi qu'avec le temps, ce secret caché dans des bonnes paroles était gardé à la vue de tous, mais seul les initiés étaient encore capable de comprendre où ses histoires prenaient vraiment leur source. Il n'y avait pas été initié, mais il était très proche de toucher du doigt la vérité. Caché au milieu de plusieurs milliards d'individus, il restait invisible aux radars des sectes trop occupées à se faire la guerre …
Alors qu'il se promenait un soir d'été sur un chemin dans une clairière après une journée de lectures studieuses, il se cognât contre un mur invisible qui le fit tomber. Il mit quelques secondes à réaliser qu'il se passait ici et maintenant un événement extraordinaire qu'il était le seul à vivre. S'il ne pouvait pas encore la retrouver, elle était venue jusqu'à lui !
La rencontre
Il s'arrêta quelques secondes avant de reprendre son souffle. Silencieusement, il regarda au loin par la fenêtre entre les lattes du store qu'il écartait de ses doigts. Puis il repris son récit :
À cet instant, dit-il, je devinai qu'il se passait quelque chose de conforme à l'idée que je me faisais de la rencontre qu'ils avaient tous eu avec elle. Même si c'était presque impossible, alors d'un coup, j'y ai cru et j'ai pensé que c’était enfin à mon tour de la rencontrer …
À tâtons, j'ai alors recherché fébrilement l'entrée. J'étais plongé entre l'incrédulité et l'excitation, je n'osais y croire tout en le voulant vraiment. Après quelques secondes à suivre ce mur invisible, j'ai découvert une ouverture. Puis j'ai senti qu'il y avait une marche devant mes pieds. J'ai grimpé aussitôt dessus et cela m'a fait presque basculer dans quelque chose qui apparu à ce moment-là sous mes yeux ébahis. Et une fois dedans je me suis relevé, j'ai été stupéfait par cet engin remarquable, seul son revêtement extérieur le rendait invisible du dehors et mon incrédulité a fait place à de l'admiration …
Là j'ai pris conscience que je me trouvais dans un petit véhicule. Il était plus proche d'un minibus ultra moderne très, très propre, immaculé plus exactement. J'ai pris place dans l'un des sièges qui m'entoura aussitôt d'une ceinture de sécurité. Des sortes de grandes vitres sur les quatre côtés me permettaient de tout voir à l'extérieur. J'ai pu profiter de la vue sur tout le trajet, en quelques minutes, le véhicule se propulsa loin de notre point de départ. Il se dirigea vers l'océan où il plongea rapidement.
Elle s’engouffra dans une structure extérieurement invisible et qui m’apparut dès que l'on y est entré, exactement de la même façon que pour la navette. Une fois dedans, tout était certes gris et terne et cela ressemblait plus à un hangar d'une usine abandonnée qu'a l'entrée d'un vaisseau habité. Mais enfin, j'y étais ! Je descendis de la navette et vit çà et là des robots inactifs qui semblait se décomposer sur sol avec le temps.
Tout semblait mort. De la poussière en très grandes quantités reposait sur toutes les surfaces et laissait se dessiner les traces de mon passage tel des pas dans la neige fraîche. Mon déplacement soulevait des nuages noirâtres, si je ne faisais pas vraiment attention. Je ne voyais pas vraiment le sol devant moi et je devais me montrer prudent. Cette couche de poussière aurait aussi bien pu m'avaler que me supporter, impossible de savoir vraiment à l'avance. Devant moi, à quelques mètres, une porte d'acier semblait lisse comme un miroir, mais ne reflétait curieusement aucune ombre et aucune lumière. À cet instant, il ne faisait pas vraiment noir, mais très sombre … Bêtement, sans y réfléchir, j'ai crié : « lumière, il me faut de la lumière ». Instantanément, j'ai baigné dans des lumières si puissantes que j'ai dû prendre quelques secondes pour m'acclimater. Elles illuminaient cette première salle et en face de moi. La porte qui en se rapprochant à chacun de mes pas semblait de plus en plus grande. Curieusement, même en pleine lumière, elle ne reflétait toujours rien.
J'ai continué prudemment mon périple. À mon approche, la porte s'ouvrit, laissant face à moi un long couloir éclairé. Il semblait fait de la même matière que la salle de l'entrée. C'est à ce moment-là que j'ai senti sous mes pieds, dans la couche épaisse de poussière, un rail creusé à même le sol. Puis j'en ai trouvé un second parallèle à celui-ci en cherchant un peu et je décidai alors d'en suivre la direction.
Ce couloir semblait être un accès pour une cargaison imposante. J'ai mis à nouveau de longues minutes à parvenir finalement à une seconde porte identique à la première qui s'ouvrait sur une grande salle ovale en forme de donuts. Elle était comme divisée en deux par des escaliers descendant vers sa partie la plus grande et la plus décorée. Cela m'a donné alors l'impression d'être passé par les coulisses d'un grand théâtre et d'entrer directement sur scène.
La partie basse semblait bardée de panneaux de commandes à hauteur d'homme et des points lumineux brillait partout sur ceux-ci. Juste au-dessus, il y avait des écrans noir mat visiblement éteints. Tout cet équipement semblait ultra moderne, la salle était poussiéreuse, mais semblai bien être le centre de commandement de vaisseau. Dans la partie haute où je me trouvai encore, les rails que je suivais depuis le couloir d'accès, étaient là encombré d'une sorte de chariot bizarre. Il avait une forme de ballon de rugby sur le dessus et de quad sur la partie basse. Une grosse pierre plate était posée juste devant lui. Ces rails semblaient s’engouffrer dans un pilier énorme situé au centre de la salle et qui prenait toute la hauteur de celle-ci, cela ressemblait à une espèce d'énorme poêle à bois cylindrique, il était finement décoré. Lorsque je me suis approché des escaliers pour accéder à la partie basse de la salle, j'ai vu une statue ressemblant fortement à une déesse bien connue de l'antiquité : Athéna. Cette statue était inerte. Au lieu de porter un aigle, elle avait de grandes ailes dans le dos et une grande lance, sur son front, elle portait une couronne avec une tête de serpent comme celle des pharaons. Elle semblait porter une tenue de cuir d'apparat qui faisait penser à celle des soldats romains. Elle était placée là et elle semblait faire face à une assemblée de personnes devant elle qui bien sûr n'était plus là.
Un peu surpris par sa stature et me demandant si elle allait bouger à mon approche, je suis revenu doucement en arrière pour me mettre derrière ce qui me semblai être le seul objet dans la salle capable de me protéger. J'ai trébuché alors sur une tablette de pierre posée au pied de ce gros rocher qui du coup, placé comme je l'étais, semblait bloquer l'avancée du chariot. Ici aussi la poussière était impressionnante, quand j'ai ramassé l'objet, j'ai vu que c'était un gros morceau d'une vieille tablette de pierre grossièrement gravée. Celle-ci expliquait, par des dessins menaçants, qu'il ne fallait en aucun cas ôter la grosse pierre qui bloquait les rails. Elle représentait ensuite le chariot rentrant dans le pilier du centre et une grosse explosion de la terre entière et des morts au sol. C'était expliqué sous la forme de plusieurs gravures à la manière d'une suite d'images et reliées entre elles par des flèches.
Sur l'autre côté de la pierre que j'avais ramassé, un dessin représentait le visiteur se bouchant les oreilles suivant une flèche. Puis il montait dans une boite et s'en allait ensuite vers le soleil couchant adulé par une foule de personne semblant le remercier de son acte. J'ai trouvé plus tard les flèches en question sur une série de pierres gravées qui donnait la direction d'un entrepôt de navettes …
Curieusement, la terre n'était pas dessinée plate, mais bien ronde, ces hommes savaient donc que la terre était ronde. Des tas d'autres dessins d'être humains morts partout sur le reste de la tablette semblait représenter un anéantissement total ne laissant d'autre choix que de suivre le conseil de se boucher les oreilles et de partir.
Mais je n'étais pas là pour ça et je n'avais aucunement l'intention de partir …
Cette salle, donnait accès à d'autres salles, qui donnait accès à d'autres salles, c'était bien trop grand. De peur de me perdre, je n'ai pas cherché à m'éloigner de la salle où se trouvait la statue.
Posées sur une table de commande, d'autres tablettes représentait un personnage dans la salle où je me trouvai. Elles expliquaient par des dessins comment recevoir un objet dans une des salles voisines. Cet objet était représenté par un bâton que brandissait un homme au-dessus de sa tête. L'objet semblait lancer des éclairs. Sur la gravure suivante, cela représentait aussi l'homme en question sortir du vaisseau dans une boite. Et une fois dehors, il était adulé et adoré par les autres. Elles ne semblaient pas avoir été gravées par le même auteur, mais par un graveur bien plus habile de ses mains. Plus tard j'ai vu cette machine. Il suffisait de penser fort à un objet et de placer son front sur une sorte de boîtier de commande de forme incurvée. Aussitôt, elle le fabriquait avec les caractéristiques que l'on avait souhaitées mentalement ! On pouvait faire ainsi des objets tels que des ordinateurs, des vélos, des aliments de toutes sortes. Cet engin était un convoyeur, tous les objets arrivaient depuis la salle de fabrication où se trouvait différentes sortes d'usine et les stocks alimentaires à conditionner industriellement ...
Mais je n'étais pas non plus là pour acquérir une arme fuse-t-elle soi-disant magique…
J'ai décidé de bivouaquer sur place, quitte à dormir au sol dans un coin, je ne quitterai ce lieu qu'en dernière extrémité. Je ne voulais pas non plus dormir dans la navette au risque d'être réexpédié dans notre monde sans avoir percé les secrets de cet endroit …
J'ai alors entamé la conversation avec la machine, au début sans savoir avec qui je parlai. À l'entrée de ce lieu, j'avais crié pour avoir de la lumière et j'en avais eu à ma demande et dans ma propre langue, alors pourquoi pas ... Je m'y suis adapté très vite. La machine me répondait dans ma langue maternelle. Petit à petit, je me suis familiarisé avec cet ordinateur. J’apprenais, par exemple, une partie des commandes auxquelles j'avais accès et une partie de l'histoire réelle des hommes et parfois même, des religions. Dès le premier jour, ne voulant pas quitter le vaisseau de peur de ne jamais pouvoir y revenir, il m'a fallu résoudre quelques problèmes essentiels. Fixer des aspects de la vie courante, tel que manger, boire, dormir, faire mes besoins, etc. Mais très vite ce vaisseau allait m'apporter tout ce dont j’avais besoin, certes sous des formes peu habituelles pour moi, mais c'était plutôt bon. Il m'a enseigné tout de suite qu'il existait des appartements destinés aux éventuels passagers. C'était carrément luxueux, quoi que pas très propre, je me suis alors installé dans ceux qui étaient les plus proches de la salle de commande.
Dès mes premiers pas dans ces salles, j'ai trouvé comment lui faire fabriquer un robot de maintenance polyvalent ou presque, un système avait été installé pour que l'habitant commande tout ce qui lui était nécessaire, de la nourriture à l'entretient. Je l'apprendrai plus tard, mais cette nourriture venait de la forêt qu'entretenait le vaisseau pour fabriquer de l'oxygène en permanence, ce qui m'avait permis de respirer sans problème jusque-là.
Rapidement, j'ai pris le contrôle de la situation malgré quelques déboires sans réel danger, cet ordinateur semblait veiller avant tout à la sécurité des êtres vivants.
L'entretien matériel du vaisseau, malgré quelques carences, dont le nettoyage, étaient encore en fonction. Quelques mots à Vyldraya, le nom auquel répondait l'ordinateur général de bord, suffisait et les robots créés depuis, sur mon ordre, faisaient le reste. Je n'y manquerais de visiblement de rien. Depuis toujours, la machine entretenait un vivarium de vie à bord. Comme dans tous ses vaisseaux de la flotte familiale, il fournissait, pour l'équivalent d'une très grande famille, de l'oxygène, de la nourriture, des plantes médicinales, de l'eau filtrée, etc. Des drones d'exploration avaient la charge de sortir chercher le nécessaire en cas de manque, tel que l'eau ou même de l'air, si cela venait à manquer, des laboratoires automatisés se chargeaient du filtrage, de la purification, etc.
J'ai appris le fonctionnement global de ces systèmes de survie, mon but était de savoir de combien de temps je disposai pour mes études dans le vaisseau. Cela m'a révélé que je n'avais pas à m'en inquiéter, de ce côté-là j'étais paré pour une éternité.
Dans mes découvertes, j'ai relevé une vraie curiosité, c'est que ce vivarium restait toujours horizontal par rapport à l'attraction terrestre. C'était une sorte de boule dont l'eau provoquait le déplacement vers l'horizontal même en l'absence de toute énergie. Tout reposait sur la façon de l'eau s'y déplaçait et y était stockée … Mais aussi que dans l'espace, un système créait une apesanteur de remplacement qui s'adaptait en douceur à la pesanteur en cas d'entrée dans une atmosphère. Par sécurité, l'ordinateur veillait malgré tout à la bonne marche des choses, car en cas de destruction du vivarium, toute vie à bord aurait été impossible en à peine quelques jours pour les êtres vivants.
Ce système de pesanteur était basé sur le système d’apesanteur du vaisseau et fonctionnait de la même façon … J'ai tout appris par un système vidéo que j'ai découvert dans les appartements. Pour l’immersion vidéo, c'était assez simple, il suffisait de se placer au centre d'un cercle au sol. Le socle central se levait alors de quelques centimètres et projetait le film sur la totalité de ce cercle sur plusieurs épaisseurs d'une sorte d'écran de fumée. Il était généré par d'autres projecteurs, ce qui donnait l'impression de voir la réalité et de la même façon sur le dessus et le dessous. Le spectateur ne devait pas se déplacer, même si rien ne l'en empêchait, sinon il traversait les cercles de projection et tout s’arrêtait aussitôt. Ce système vidéo était aussi l'écran tactile d'un ordinateur, on pouvait commander l'ordinateur par ce moyen, même s'il répondait aussi à des ordres vocaux. Il pouvait aussi être éloigné de son utilisateur qui pouvait vaquer à ses occupations tout en regardant distraitement un film ou discuter avec d'autres personnes …
Durant des jours, j'ai étudié les enregistrements vidéos contenus dans les mémoires de Vyldraya et toute son histoire, j'ai trouvé même dans le fond d'un fichier dans la corbeille, l'histoire de cette grosse pierre devant le chariot et du message qui l'accompagnait. J'ai vu ainsi, en immersion vidéo, les premiers hommes placer la pierre et comment il était parvenu à conduire Athéna à faire sortir ce chariot de son emplacement.
En temps normal, personne n'aurait pu entrer en ce lieu, mais les sécurités n'avaient pas été rétablie depuis cet événement.
Je ne la pensais plus encore en vie aussi longtemps après ça. Selon moi, elle avait dû s'éteindre il y a longtemps, mais en fait, je ne le savais pas, même avec cette manœuvre, bloquée, sa vie n'était pas pour autant en danger, l'ordinateur se chargeant de la nourrir avec un petit robot spécifique et d'alimenter en électricité son vitalindôme par les rails, méthode aussi utilisée pour recharger les navettes. Ce cas de figure ayant été envisagé par l'entreprise pour répondre au besoin de faire survivre un pilote que l'on aurait placé dans un hangar du vaisseau. Cela servait aussi pour recharger une navette qui se poserait au quai de chargement, même si elle n'appartenait pas au vaisseau.
Quant à savoir qui d'elle ou de Vyldraya m'avait conduit ici, l'ordinateur restait ambigu à cette question et répétait qu'il contrôlait toujours les navettes et faisait toutes les tâches relatives à leur entretien …
Grâce à la navette, elle pouvait déplacer son vaisseau en le remorquant lentement pour le mettre en sécurité. Elle observait l'évolution de ce monde. Elle était capable de recevoir et même émettre certains types d'onde et d'ailleurs par ce biais, de ramener à elle des éléments prometteurs. Ceux qui, elle l'espérait, comprendrait la situation et la délivrerait, mais elle ne pouvait leur parler directement ou indirectement par Vyldraya. Son contact avec l'ordinateur de bord étant, lui aussi, rompu depuis ce jour fatidique ...
Si elle pouvait entrer dans le vaisseau avec sa navette, ce n'était dû qu'aux autorisations enregistrées pour la navette, mais impossible pour elle de contacter son ordinateur central.
Malheureusement, jusqu'alors tous avaient suivi les tablettes et étaient reparti avec un ou plusieurs objets apportés par la machine, en utilisant une autre navette qui revenait d'elle-même au quai après ce voyage.
Elle voulait les bloquer dedans jusqu'à ce qu'il fasse ce pour quoi elle les avait amené là, mais ce vaisseau en avait des dizaines d'autres qui ne répondait pas aux commandes d'Athéna. Elle ne les aurait pas laissé repartir avant de l'avoir libérée, car avec le temps, elle recherchait quelqu'un qui lui rende toute sa puissance et ses libertés.
Si les interfaces était capables de recevoir des commandes télépathiques et émettre de la même façon vers elle, il existait aussi une interface similaire qui surveillait les êtres humains et permettait d'évaluer leur devenir. Il ne surveillait pas pour autant leurs pensées, ce qui d'ailleurs aurait pu lui éviter de tomber dans ce piège grossier. Mais c'est bien connu, l'homme est peu réceptif et donc l'inverse était bien moins évident à réaliser.
Étrangement, c'est la navette qui lui disait qui amener dans le vaisseau pour la libérer, un programme qu'elle avait conçu pour s'amuser bien avant tout cela en était la cause. Quand les premiers hommes ont été chassés des abris et que d'autres sont parti volontairement, elle a cherché à utiliser les navettes pour renforcer sa connaissance du fonctionnement des clans et des tribus. Le rôle alors de la navette était de choisir le spécimen à soustraire de la nature pour analyse. Ce minibus ayant ce programme et les facultés de le mettre en œuvre par ses instruments d'analyse, n'a pas fallu longtemps à Athéna pour en modifier les paramètres et la destination du voyage. De son côté, la nouvelle navette du quatrième clan a été automatiquement synchronisée avec son abri quand elle y a trouvé sa place sous la statue … Cette option était prévue pour son changement éventuel.
Athéna pouvait alors par ce moyen sélectionner une personne qui correspondait à ses attentes et le surveiller longuement. Elle prenait alors l'individu, indistinctement homme ou femme, lui apposait un moyen de localisation par une piqûre et l'amenait dans le vaisseau. Ce que ne savait pas le sujet, c'est que ce système de repérage permettait à Athéna de liquider le sujet s'il devenait dangereux pour elle et son vaisseau …
Elle savait à quel point sa confiance mal placée pouvait tourner au vinaigre et avait commencé à devenir très prudente au sujet de sa sécurité et de celle de son vaisseau. Il ne fallait pas qu'il tombe aux mains d'Hadès ...
Je me suis dit que même si c'était trop tard pour elle et qu'elle n'était plus de ce monde. Aidé de ces informations et sachant par l'ordinateur central que le chariot ne provoquerait aucun désastre réel pour la terre. J'ai fait fabriquer un robot de découpe spécial pour détruire la pierre, par la machine qui donnait ces objets soi-disant magiques.
J'ai alors imaginé un outil moderne et efficace contre cette matière plus dure que le diamant.
J'aurais voulu faire cet acte de mes mains et ne pas le faire faire par un robot, mais ce n'était pas une pierre ordinaire. Cela aurait été surtout symbolique, mais dans le cas présent, totalement impossible.
J'ai donc fait commencer la destruction de cette pierre. Ça a pris du temps, des efforts et bien des modifications sur la machine qui ne résistait pas à des heures de découpe de ce matériau ultra résistant. Il s'agissait d'une pièce d'origine du vaisseau d'Hadès. Il ne l'avait pas modifié, mais avait récupéré ce gros débris à son point de chute. J'y aurais bien mis aussi des roulettes, mais une fois posée au sol, avec en plus un effet d’aimantation, cela m'aurait été impossible sans un élévateur adapté à son poids et à la configuration des lieux. Vu sa taille, cet engin ne serait pas passé dans la machine de fabrication à laquelle j'avais accès.
J'y ai passé des heures, mais j'y tenais beaucoup. Je pensais simplement accomplir par là un acte inutile, mais quelque part nécessaire à ma conscience.
Conformément à mon idée : Faire ce qui doit être fait même si ce n'est que symbolique ! Petit à petit, sous l'effet de sa pression, le chariot commençait à bouger à mesure que la pierre se disloquait lentement sous les coups de mon robot. Puis d'un mouvement brutal, elle bouscula brutalement le reste de la pierre et mon robot. Elle sembla bondir dans le pilier qui n'avait pourtant aucune ouverture apparente.
Derrière le pilier, il y eut un bruit sec de métaux dur, puis des bruits de pas lourd, en un éclair face à moi se tenait la statue qui s'était animée et pointait sa lance sur mon torse.
« Heu … Doucement je vous ai délivrée … » lui ai-je dit timidement en reculant, elle redressa sa lance et pris une posture plus pacifique et dit, comme si elle commençait seulement à réaliser :
« Ah ... oui, je t'ai observé là dehors et je t'ai choisi, mais beaucoup avant toi ont préféré repartir, plutôt que de me venir en aide ... dit-elle … Cela fait des semaines que tu es ici sans m'avoir délivrée pour autant ... Voire des mois, je n'y croyais plus beaucoup … ».
Elle se tourna vers les tableaux de commandes, un écran de la taille de la salle venu de nulle part s'alluma. Il y avait plein de dessins, de graphique et de phrases dans une langue inconnue qui s'y inscrivait rapidement.
J'entendis entendit des 'clic' et des 'clac' résonnant dans les couloirs et la voix de Vyldraya annonça : «
Niveau énergétique actuel, quatre virgule sept pour cent !
- Le noyau énergétique a été changé avec succès !
- Niveau énergétique disponible actuel cent pour cent !
- Fin du protocole de mise à l'arrêt des installations secondaires due au manque critique d'énergie disponible …
- Remise en marche automatique des installations secondaire …
- Remise en fonction des services de maintenance auxiliaires ! »
« Il était temps ! Encore quelques centaines d'années terrestres et c'en était fini de mon vaisseau … » dit-elle avec une certaine satisfaction.
Sa notion du temps diffère visiblement largement de la nôtre… Ne quittant pas cet écran des yeux, je vis défiler ce qui semblait être le déroulement grandement accéléré de la vie de l'humanité là-dehors. L'histoire était entrecoupée de temps en temps par des scènes de personnages devenus illustres qui étaient venu prendre dans ce vaisseau des objets hors de leur temps. Au cours de leur passage en ces lieux, ils se conformaient aux tablettes pour obtenir des épées que l'on qualifierait de magiques. Mais aussi des chevaux que rien n'arrêterai en tout points apparemment identiques aux originaux et bien d'autres choses les plus diverses et parfois les plus inattendues. La dernière scène fût celle ma venue, qu'elle étudiât visiblement avec un grand soin. Le seul, en ces milliers d'années qui l'avait enfin libéré et le seul qui avait fait l'effort de chercher à comprendre ce qui s'était passé dans cette salle de commande.
Elle se tourna vers moi, visiblement très calme et lui dit : « Je vais aussi t'octroyer un cadeau, puisque les autres en ont eu un et pour eux, bien malgré moi d'ailleurs. Ce robot ne compte pas, puisque c'est l'outil que tu as utilisé pour me libérer. Que veux-tu ? Une arme puissante, un objet qui te donnerait un pouvoir ou une faculté, un véhicule, que puis-je t'offrir et qui te ferait plaisir ? Ce monde pourrait être à tes pieds ou presque. Je suis capable de t'offrir bien plus que cette misérable machine ne leur a donné ou qu'elle aurait pu t'apporter »
Surpris et visiblement pris de court je lui ai répondu :
« Rien … Je suis un érudit, je suis venu chercher la vérité et la connaissance et j'ai obtenu tout ce que je pouvais vouloir en ce lieu, et maintenant je sais la vérité sur ce mystère qui m'intriguait depuis bien longtemps ... »
Puis réalisant ce qu'elle pourrait faire au monde pour se venger, j'ai cherché le moyen de l'éviter :
« Je sais comment a été créé l'humanité, comment elle a vécu, mais aussi pourquoi ils se sont libéré de toi et ce qui tu es ... Tu avais peur de les libérer, pourtant même si leur méthode n'était pas la bonne, cela devait être fait. »
Je savais qu'elle était dotée d'une grande sagesse et elle me répondit avec un calme apparent :
« Tu as peut-être raison, dit-elle, j'ai sûrement eu tort sur les méthodes que j'ai employées pour les préparer à leur propre avenir et à affronter ce monde hostile qui les attendait …
Je ne détruirais pas ce monde, pour ce que tes ancêtres m'ont fait. Je n'aurais de toute façon pas agit de la sorte. Je n'ai pas forgé ces tribus pour qu'elles deviennent ce que je voulais qu'elles soient, mais pour les préparer à construire seules leur devenir en ce monde.
Et puis, concrètement, ils sont morts depuis bien trop longtemps et même eux après cela, je ne les aurais pas tués. J'ai aussi compris en les observant, qu'imposer la paix et le respect des autres entre eux, ne sert à rien à long terme, s'ils n'expérimentent pas d'eux même les conséquences leurs propres actes. Ils doivent évoluer et guérir de ces maux qui dévorent leurs esprits par eux-mêmes. J'ai voulu leur imposer la paix, mais ils n'y étaient pas encore prêt … Par contre, les avoir séparé en plusieurs clans a sûrement été une bonne chose.
L'humanité à déjà bien évolué même s'il lui reste encore beaucoup à faire pour devenir une grande civilisation de l'espace ... ».
Elle s'arrêta de parler un moment, je l'ai alors senti comme défaillir, durant plusieurs minutes, elle ne bougeait plus, ensuite un peu surprise de ce qui venait de se passer, elle dit alors :
« Que c'est-il passé ? »
Puis avec une certaine résignation, elle ajouta :
« … Je sens que bien mon heure est proche ... ».
Après un temps de réflexion et d'analyse des écrans qui ne cessait de faire défiler des tas d'informations les plus diverses, elle se tourna sur moi et me dit :
« Je crois qu'il est temps, je dois d'abord reprendre un bien important qui m'a été volé et ensuite retourner dans mon monde quelque temps. Les rapports dont je dispose maintenant m'obligent à y faire un passage aussi rapidement que possible. J'ai suffisamment longuement observé ce monde ci. Je veux savoir ce qu'il est vraiment advenu de la terre de mes ancêtres, mais je dois avant tout retrouver l'arche d'alliance. Elle a une grande importance pour moi et les miens ... Et peut-être au passage, neutraliser Hadès. Je lui dois ces années d'impuissance et comme il est aussi à l'origine de bien des guerres sur cette terre, il est temps de mettre un terme définitif à sa malveillance ... ».
La part de l'ombre
Dans un premier temps, elle incarna la statue du peuple qui lui avait donné sa navette, sur les lieux des moines priaient en cercles autour de celle-ci. Ils furent tout autant surpris qu'elle de la situation.
- Je ne suis pas un Dieu ou une Déesse ! Leur dit-elle, puis pointant l'un d'entre eux :
- C'est toi qui portes la clé de ce lieu et la responsabilité de ce qu'il s'y passe, tu es donc le chef de clan.
Le jeune homme lui répondit :
- Nous portons cette clé ensemble, ce lieu est une école des arts martiaux et nous en sommes les dirigeants.
- Notre histoire raconte que par le passé, nous étions protégés par une entité puissante et sage qui s'incarnait dans cette statue. À la suite d'un événement, elle nous a demandé de nous tourner vers le monde extérieur et de s'y installer. Elle n'a rien demandé d'autre et les anciens n'ont rien transmis de ce qui s'est passé ce jour-là. Qui es-tu ? Et pourquoi es-tu là ?
- Je suis revenue parce que j'ai besoin de l'aide de tous les clans.
- Les autres clans ne sont pas nos alliés, ils ne se rallieront pas à nous et nous ne pouvons pas non plus leur faire face, ils sont bien trop nombreux.
- Cela j'en fais mon affaire, mais j'ai besoin de tous vos guerriers pour une mission importante. Nous devons neutraliser Hadès et son clan.
- Il y a bien un clan qui porte ce nom, mais nous ne lui connaissons pas un maître de ce nom
- C'est parce qu'il se cache, mais il est toujours là
- Vous êtes quoi au juste, personne ne peut vivre aussi longtemps, ni lui, ni vous, seul les Dieux ont cette capacité.
- Vous vous trompez, j'ai des milliers d'années et Hadès aussi, mais nous ne sommes en rien des Dieux, même si nous ne sommes pas des êtres humains, ou plutôt, nous n'en sommes plus depuis une éternité. Hadès est l'ennemi de votre monde et de l'humanité toute entière et le temps est venu de mettre un terme à ses activités dans ce monde.
- Nous vous suivrons dans cette croisade, parce que nous connaissons ce clan et nous en connaissons les activités néfastes dans ce monde. Et qu'il est dit que seul celle qui a incarné cette statue peut l'incarner, même si nous ne pouvons pas en être totalement convaincu. Mais qu'il soit clair que si nous constatons une mauvaise utilisation de nos forces, nous nous retirerons de cette guerre immédiatement. Marché conclu ?
- Marché conclu !
La réserve dont ils ont fait preuve ne m'a pas étonné, tous les événements la concernant remontant à la nuit des temps et il n'existe plus personne pour en témoigner …
Pour les autres abris, elle a incarné l'avatar et imposé par la force ses ambitions. Ils ont tous pris une bonne raclée et se sont soumis à elle par la force devant leur refus de coopérer. Il y en a même un qui l'a traité de folle dingue … Mais ses avatars n'étaient pas que décoratifs …
Avec environ trois mille guerriers en plus et leurs chefs de guerre respectifs, il ne restait plus qu'à combattre et vaincre les cinq mille hommes de l'abri d’Hadès et son avatar personnel. Son abri était bien plus grand. Il avait pour but de compenser les forces en présence …
Pour un temps limité, les porteurs de clé ont accédé à ses avatars d'abri à l'aide d'interfaces neuronales interne à l'armure. Ils sont moins puissants que celui du vaisseau. Ce sont malgré tout de véritables machines de guerre. Les hommes en capacité de combattre ont été entièrement équipés pour la circonstance.
Et tout ce petit monde pris la direction de l'endroit supposé de l'abri sous-marin secret d’Hadès et des siens … Le combat s'est déroulé sous l'eau puis dans l'abri lui-même. Quant à moi, j'ai reçu une mission bien particulière loin de là. Pendant que les forces en présences combattaient les unités d'Hadès et son avatar, il ne me vit pas arriver aux abords de son habitat naturel. J'ai ensuite entrepris d'assembler une coque autour du reste de son vaisseau, préparant par là, sa séparation définitive avec ce monde, le but étant de le rendre totalement silencieux, aveugle et sourd aux activités humaines. Trop occupé et c'était bien le but, il ne vit pas les activités que j'avais entrepris avant qu'il ne soit trop tard pour réagir.
Au cours du combat qui faisait rage, Hadès détruisit un des avatars d'abri d'Athéna, tuant son porteur occasionnel : le porteur de la clé de l’abri des moines. Il chercha à enchaîner sur un autre déjà mal en point. Mais la mort du premier chef de clan a provoqué la venue de l'Exécuteur. En quelques secondes, il est arrivé de nulle part comme une furie sur le champ de bataille et s'est jeté sur l'Avatar d'Hadès. Il l'a pulvérisé en quelques secondes aux quatre coins du camp de bataille.
Ensemble, nous avons ensuite battu le chef de guerre de l'abri d'Hadès, à sa propre mort à laissé tomber sa canne au sol, c'est celle que tu vois ici et qui est posée sur cette table basse. Personne ne regrettera ce monstre, pour lui, tuer était un plaisir qu'il fallait faire durer le plus longtemps possible.
Le reste de ses hommes se sont rendu, ils ne feront plus de mal à personne
Athéna s'est alors emparé de l'abri tout entier supprimant physiquement tous les accès encore possibles d'Hadès sur sa création. Cet abri ne servira plus que les intérêts de l'humanité comme les autres le feront dans l'avenir. Il est actuellement sous surveillance détaillée pour voir s'il ne recèle pas quelques moyens pour Hadès de retrouver sa liberté ou de continuer à pratiquer des activités contre la paix dans le monde …
Il va servir aux chasseurs, nous allons les recruter, car ils n'ont plus de raison de chasser les porteurs et nous seront bien utiles. Ils ne le savent pas encore, mais nous avons choisi celui qui devra les en convaincre. Quand la canne brillera, il saura que sa mission va commencer. Les autres porteurs l'aideront à les convaincre. Mais on y reviendra plus tard.
Quant à Hadès, il est enfermé à son tour dans sa bulle maintenant infranchissable et qui bloque toutes les formes d'ondes qu'il pourrait éventuellement utiliser pour communiquer. Depuis nous l'avons renforcée et isolée.
Les maîtres des clés ont perdu leurs accès aux avatars d'Athéna et un nouvel avatar a été créé pour l'abri situé au Tibet. Comme ils l'ont bien servi malgré leurs réticences et fait preuve de vaillance au combat, elle leur a pardonné leur conduite. Mais en contre-partie, ils ont dû s'engager à suivre quelques nouvelles règles …
Ils auront accès à ces avatars que dans le cadre des missions que leur confiera l'Ambassadrice. Il ne faudrait pas qu'ils en abusent …
Restitution
Quant à l'arche, il fallut la reprendre à un collectionneur privé, qui détenait la vraie dans un bunker bien protégé, plusieurs copies presque parfaites existaient, mais seule la vraie pouvait communiquer avec Vyldraya, l'ordinateur central de 'La Lumière de l'aube', le vaisseau d'Athéna, ce qui a permis à la fin, de la retrouver assez facilement…
Athéna aurait pu raser la maison et extirper l'arche en quelques secondes, mais elle a préféré utiliser la ruse pour la subtiliser sans même qu'il ne s'en rende compte. Prenant alors son apparence et se servant des codes puisés à son insu dans sa propre mémoire pendant son sommeil …
Aujourd'hui encore, son ancien receleur ignore avoir fait l'acquisition d'une toute nouvelle copie de cette œuvre en tout point apparemment identique et faite par nos soins à la place de la vraie.
La lumière de l'aube
'La Lumière de l'aube' : Ce nom faisait référence à son arme ultime, un rayon destructeur capable de décomposer la matière avec une réaction en chaîne en agissant sur des modifications de l'attraction au niveau atomique des éléments. Elle illuminait progressivement le ciel, tel la lumière d'un petit matin d'été, grandissant jusqu'à l'illumination totale.
Sa puissance s'était révélée démesurée et tout à fait capable de détruire une planète entière. Elle avait décidé de fabriquer elle-même cette arme redoutable et d'en équiper son vaisseau après son dernier combat. Même si au fond, elle ignorait pourquoi elle l'avait fait. Elle était taraudée par la crainte qu'elle ne serve un jour contre une planète habitée. Pour cette raison, elle l'avait couplé avec une sécurité intégrée à l'ordinateur de bord qui en empêcherait l'utilisation sauf si son vaisseau subissait une importante attaque. Cette arme devenait alors disponible immédiatement et pouvait même être lancée par l'ordinateur en cas d'avarie importante de sa défense et ceci pour protéger son vaisseau avant tout.
Aucun autre bâtiment existant ne possédait cette arme et pour la paix dans l'univers, c'était bien mieux ainsi.
Pendant qu'elle préparait son vaisseau au départ et comme elle m'ignorait copieusement, je me suis lancé dans un grand nettoyage des parties communes et privées de celui-ci.
Si mes quartiers, je peux maintenant les appeler comme ça, avaient déjà été nettoyé plus ou moins manuellement peu après mon arrivée à bord, maintenant je me lançais dans la fabrication automatisée de robots d'entretien avec l'usine de bord. Elle n'était visiblement pas limité la fonction de faire des cadeaux. La fin du niveau d'énergie basse avait permis de relancer toutes les machines outils disponibles qui étaient connectées à l'ordinateur de bord. Par économie d'énergie, Vyldraya en avait limité l'utilisation depuis quelques dizaines de siècles et ne délivrait pas les conceptions contenant des matériaux trop énergivores, tels que certains composés d'alliages encore inconnus sur terre.
Des petits robots de maintenance tout neufs couraient partout dans les couloirs et nettoyaient chaque recoin, quelques-uns, plus gros ramassaient çà et là, les épaves et les carcasses usées par le temps, puis les emmenaient à la déchetterie :
« Avec un tel niveau de technicité du recyclage, rien ne se perd, bien au contraire … même la poussière est recyclée, car elle contient aussi des métaux et diverses autres choses ».
Il n'est jamais trop tôt pour apprendre à bien faire …
Je n'avais aucune intention de quitter le vaisseau et elle semblait plutôt m'admettre comme compagnon de voyage. Mais quand le jour du grand départ fût venu, même si un accord tacite semblait établit entre nous. Elle a choisi de me parler du choix que j'avais déjà fait, afin de s'en assurer vraiment :
« Le temps est venu pour toi de choisir entre repartir dans ton monde, ou de me suivre dans le mien. Mais avant, tu dois savoir qu'il n'y a probablement aucune chance que si tu me suis là-bas, que tu reviennes en ces lieux … Je ne sais pas ce qu'il est advenu de mon monde, de mon peuple et des miens et je ne sais pas le temps qu'il me reste exactement à vivre. Je ne pourrai peut-être pas te ramener dans ton monde après ce dernier voyage et tu ne pourras même pas vivre là-bas parmi eux. Tu contaminerais probablement la planète de tes virus et cela tuerait probablement beaucoup de pauvres gens avant qu'ils ne soient immunisés contre eux. Ce ne serait vraiment pas prudent, même pour toi d'ailleurs. Il faut deux ans et sept jours terrestres pour faire ce trajet et je ne sais pas le temps que je devrai ensuite rester là-bas avant de revenir ici sur terre ».
Décidé, je lui répondis :
« Il ne me reste rien ici qui me retiennent, je suis prêt à te suivre même si je meurs de vieillesse sur la route ou même là-bas, au moins j'aurai vécu la plus grande aventure humaine de tous les temps. Sur terre, qu'est-ce que je peux espérer ? Attendre patiemment que la mort me prenne ? Je ne suis plus très jeune… Et puis, si je ne viens pas avec toi, je le regretterai toute ma vie … pour ma part, c'est décidé, je viens ! »
« Soit, alors en route … ».
Elle prit son vaisseau en tant qu'avatar laissant son personnage inactif droit comme un pilier calé dans une sorte de gorge contre le pilier central… Silencieusement, le vaisseau s'éleva dans les airs et quitta la terre. Il s’éloigna dans l'espace de plus en plus rapidement et dépassa la bordure du système solaire, et là il se catapulta à toute vitesse dans l'univers, sur les écrans, les soleils ressemblait à des traits de lumière. Au loin les galaxies semblais s'approcher à vue d’œil. Sur un écran de contrôle, Vyldraya affichait les mouvements, les anomalies et les remarque sur tous les éléments rencontrés, planètes, soleil, astéroïdes proches, etc. Rien n'était laissé au hasard. À cette vitesse, la moindre erreur de calcul de sa part nous aurait pulvérisé instantanément dans l'espace …
Pendant presque deux ans, je me suis occupé à apprendre toutes les facettes de son monde à son époque et la terrible prise de pouvoir d'un intégriste juste avant son dernier départ pour la terre. J'ai compris dans ces documents, qu'elle croyait que cela ne durerait que peu de temps avant que le peuple ne reprenne le pouvoir à celui-ci. Mais surtout qu'elle se refusait à faire le moindre coup de force pour imposer son point de vue à son monde malgré sa puissance incontestable. Je me suis demandé si la raison de notre départ précipité n'était pas dû au regret de n'avoir rien fait pour aider ce peuple qui pourtant ne lui avait pourtant rien demandé. Ce qu'elle avait vu du comportement des hommes avait changé quelque chose en elle …
Il s'arrêta un instant et regarda dehors la pluie qui s'était mise à tomber, il prit une grande respiration et dit :
« Le voyage durait en effet depuis des mois, lorsque Vyldraya nous alerta sur une anomalie : ''Vaisseau de pilote en perdition ! ''
Aucune réponse du pilote aux injonctions d'identification ! ».
Nous avons alors vu sur le panneau de contrôle, un vaisseau fantôme qu'Athéna a identifié immédiatement comme étant un de ceux créé par son entreprise avec ses caractéristiques si particulières.
Elle a lancé aussitôt l’interception et nous avons accosté sur celui-ci ... enfin ... elle a accosté et j'ai observé depuis la salle de commandement sur des écrans de contrôles. Au début la conclusion semblait simple, il aurait été victime de pirates ! Mais nous n'en avions pas rencontré, ni même détecté la moindre trace et aucun n'était dans la portée de détection, une autre possibilité devait être envisagée. Après des investigations à son bord, il ne restait rien de valeur, ni même d'intérêt qui puisse être emporté et ce n'était pas habituel vu les capacités de transport de ce type de vaisseau. Les pirates n'ayant pas de très grandes cales, mais plutôt une capacité restreinte de stockage et de transport, n’emportait donc que l’essentiel avec eux.
Il n'était donc pas dans leurs habitudes de vider un vaisseau aussi gigantesque de cette façon et comme ils ne pouvaient pas le tracter sur de longues distances, alors …
Le centre de commandement du vaisseau aurait dû être infranchissable. Il est fait d'alliages particuliers et pratiquement indestructibles dans des conditions normales d'attaque, ce qui rendait ce local très bien protégé contre toutes les tentatives d'ouverture. Car c'est le centre de la vie de tous les pilotes ! Hors, il était ici totalement ouvert et complètement dépouillé de l'intérieur !
C'est la première fois que je vis réellement un pilote : Sur le devant une fois la porte coulissée autour du poteau, une paroi vitrée laissait voir un énorme cerveau en suspension dans une solution transparente, ici devenue verdâtre dû au pourrissement de la solution alimentaire. Autour de celui-ci, l'interface neuronale qui était composé de cinq anneaux parfaits fixés aux parois. Athéna se dirigeât vers l'arrière du pilier et à travers une trappe invisible dans le mur, arrachât une petite carte électronique, cela ressemblait plus à une boite à chaussure plate. Elle était entraînée à prendre des précautions supplémentaires sans en informer personne d'autre. Elle était capable d'inclure des éléments nouveaux dans une fabrication de vaisseau et les robots nécessaire pour leur réalisation, sans que personne de responsable à la fabrication dans son entreprise n'en soit informé. Car même les robots de fabrication de vaisseau étaient créés et remplacés de manière automatique sans intervention d'un tiers.
Elle me confia ensuite :
« Il faut toujours cacher quelque chose qui peut servir un jour ou l'autre contre ses faux amis. Chacun des vaisseaux de ma flotte ont reçu une de ces cartes espion. Et ceci dès que j'ai pris mes fonctions dans la société pour faire face aux attaques que nous avions encaissées de la part de l'administration gouvernementale et de l'armée.
Même les plus éloignés à l'époque en ont eu une par un ordre direct donné à leurs systèmes de commandes automatisés et ceci dans le plus grand secret, au point qu'elles ont été créée à l'insu des pilotes eux-mêmes.
J'ai voulu disposer d'un moyen personnel de savoir tout ce qui aurait pu se passer en cas de panne ou de casse de l'ordinateur de bord.
J'ai envisagé qu'un jour, des ennemis réussiraient à franchir ces portes. C'est ce que vous appelez une boite noire, il y a l'officielle qui visiblement n'est plus là et celle-ci que j'ai préféré garder secrète et à mon usage strictement personnel. Même les cadres supérieurs de l'entreprise n'en connaissent pas l’existence.
J'ai fait ensuite fait poser les mêmes cartes par des robots dont nul n'avait à savoir la fonction sur les nouveaux vaisseaux en construction. Comme il faut des millions de petits robots pour fabriquer un de ces vaisseaux, un de plus ou de moins, cela ne se voit pas si l'on ne le recherche pas spécifiquement. »
Une fois ramenée sur 'La lumière de l'aube', elle a glissé la carte dans son tableau de commande et la vidéo de la fin de la vie du pilote s'affichât aussitôt sur l'écran. J'ai à ce moment-là assisté à une scène faite de trahison, de manipulation et de méchanceté gratuite.
Son peuple n'avait visiblement rien plus rien à envier au nôtre dans ces domaines. Ce n'étaient pas des pirates qui avaient attaqué le vaisseau, mais des militaires … ou plutôt des mercenaires. Je les ai vus alors utiliser les codes, des brouilleurs qui ont neutralisé l'activité de l'avatar, puis entrer dans la salle de commande du vaisseau tracteur.
Ensuite ils ont utilisé une machine pour extraire le Vitalindôme du pilier. Ils ont ensuite neutralisé le pilote en détruisant les connections du bornier de jonction qui sert à transmission des commandes au vaisseau et le brouillage aidant, l'avatar devenait lui aussi indisponible au pilote tant que celui-ci persistait. Ils ont alors enveloppé son avatar qui était un simple robot de type humanoïde dans une sorte d’œuf qui neutralisait les fréquences de commande.
Ensuite pendant des mois, le vaisseau et sa remorque étaient vidées toutes les réserves. Puis ils ont commencé à dépecer le navire en lui-même autant qu'ils leur étaient possible de le faire sans pourtant récupérer l'alliage de la carcasse centrale.
Le pilote ne pouvait voir ce qui se passait, il était sans la moindre capacité d'intervenir. Et malgré les SOS déjà lancé, personne de l'entreprise ne pouvait intervenir militairement dans la zone couverte par les accords avec l'administration. Les dirigeants avaient décidé que même s'ils ne voulaient plus appliquer les accords, ils ne pouvaient pas en décider à la place d'Athéna. Et elle n'avait plus donné signe de vie depuis bien longtemps. Cela qui ne les empêchaient pas de prendre des mesures de rétorsion. Ils ont diminué les livraisons au point de presque les supprimer depuis l'annonce de la première mort d'un pilote. Ils se sont mis à livrer une grande quantité d'armements modernes à la résistance de manière plus directe tout en affirment respecter les accords. En effet, ils donnaient l'obligation de livrer, mais pas de quel côté …
Dans les faits, ils étaient respectés, il y avait bien des livraisons au gouvernement, mais c'était plus le même, la résistance ayant nommé un Luminare. Les pilotes n'attaquaient pas les vaisseaux militaires dans la zone protégée … Ils évitaient seulement autant que possible d'y venir …
Athéna seule pouvait briser ces accords, mais elle n'était pas là pour le faire et les vaisseaux avaient donc encore les restrictions d'usage de leurs armes dans cette zone … Et la tension entre les deux mondes ne cessait d'empirer …
De leur côté, le gouvernement et les militaires pensaient qu'Hadès avait donné sa vie pour tuer Athéna et qu'elle ne réapparaîtrait pas …
À la fin du dépeçage, l'avatar avait été, lui aussi, démonté, il n'en restait que sa tête, le brouillage fut stoppé et un officier s'adressa au pilote avec un ton condescendant :
« L'état de droit, saisi tous les biens et possession de l'entreprise et déchoit ladite Athéna de toutes propriétés dans le monde de la lumière puisqu'il a été établi qu'elle n'a jamais été l’héritière de la famille Georbaux. Il a été déterminé qu'elle est une création de leurs laboratoires par son dernier héritier à la suite de la mort de sa fille chérie Athéna.
Il est donc mort sans descendance connue et donc par la loi. L'état devient donc le seul héritier de la totalité de ses biens financier, de ses propriétés, de l'entreprise et donc de tous les vaisseaux lui appartenant. Mais aussi de toutes les attaches portuaires de ladite entreprise ».
Cette seule affirmation brisait l'accord conclu avec ce gouvernement puisque celui-ci stipulait l'interdiction aux autorités de s'emparer d'un bien lui appartenant à elle ou à son entreprise. Ils venaient de donner à Athéna le droit d'entrer en action sans avoir à envoyer à l'administration une annulation officielle du traité de paix passé autrefois avec le Luminare en fonction.
Puis sur un ton plus calme où l'on sentait une certaine haine malgré tout. L'officier continua à parler au pilote :
« Athéna est une pilote comme vous, on finira par l'attraper et nous savons qu'elle a été créé par le laboratoire comme toutes ces aberrations dénommées 'pilote' tel que toi. Le dernier dirigeant ayant voulu par là vous libérer de votre devoir envers vos maîtres malgré le danger militaire que vous représentez. Il a été donné l'ordre aux représentants de la loi, de détruire et d’éliminer les fléaux potentiels que vous représentez pour un monde libre.
J'ai malgré tout le choix sur la méthode, j'ai décidé que quand on aura récupéré le dernier noyau du vaisseau, tu vas dériver dans l'espace jusqu'à ce que mort s'ensuive …
Sans ce noyau, te reste combien de temps à vivre, environ cent ans ? Cent ans et même pas une radio pour appeler de l'aide. Mais c'est tout ce que vous méritez ! Jamais personne n'aurait dû vous créer. Et quand on attrapera cette fausse Athéna, on lui fera la même chose, ça vas te donner du temps pour y penser encore et encore … »
Il avait un sourire narquois et l'on sentait clairement sa haine des pilotes et probablement aussi du gouvernement des mondes de l'Ombre. Les autres semblaient plus le considérer comme l'autorité religieuse que comme l'officier supérieur du croiseur.
Ainsi, durant tous ces millénaires, l'intégrisme religieux était resté au pouvoir.
Normalement, nul ne pouvait entrer dans la salle du pilote, une fois plein, le vaisseau était contraint par la programmation à revenir au port d'attache, là les marchandises était déchargée. Durant ce temps, le pilote était privé de toutes les commandes du vaisseau, ceci pour éviter les accidents, mais personne ne pouvait accéder aux pilotes qui restaient totalement protégés dans l'intérêt supérieur de l'entreprise. Ces militaires avaient donc trouvé le moyen de contourner les sécurités et malgré toutes les défenses en place, d'ouvrir la porte sans disposer des codes associés nécessaires.
Une fois la porte ouverte, ces pilotes étaient totalement piégés allaient être victime de ces mercenaires qui semblaient ne pas manquer d'imagination pour essayer de faire souffrir ces derniers. Ils considéraient ces êtres comme des ennemis du peuple ou plutôt comme des sortes de limaces extraterrestres enfermées dans un bocal …
D'après les informations détenues dans la boite noire, celui-ci était apparemment le cinquième à se faire prendre. Chacun d'entre eux, avait envoyé un avertissement aux autres pilotes, disant de contourner les programmations de retour et ne plus revenir aux ports d'attache.
Avant eux, il y avait encore peu de temps, les pilotes déchargeaient et parvenaient aisément à échapper à ces mercenaires, la plupart du temps sans même savoir ce qui se tramait derrière cette porte. L'armée n'avait alors pas encore trouvé le moyen de franchir la franchir, mais depuis les choses avaient visiblement bien changés…
Après ces avertissements successifs, Il semble que les pilotes avaient mis au point et utilisé des méthodes pour ralentir leurs récoltes afin de ne pas revenir ou au pire, le plus tard possible. Ceci en avait déjà sauvé sûrement des centaines et ruiné totalement l'économie moribonde de ce peuple en quelques centaines d'années. Ce qui avait poussé l'armée à s'aventurer loin de leur terre natale pour attraper des supertankers puisque qu'ils ne revenaient pratiquement plus du tout.
Mais il était nécessaire aux pilotes de devenir réellement libres pour leur échapper définitivement à cette mort cruelle. Tant que leurs vaisseaux n'étaient pas pleins de certaines ressources, le retour automatique ne se déclenchait pas, seul la limitation de temps accordée pouvait encore le provoquer et elle était plutôt très large et même quasi inexistante.
Qui aurait réellement pu évaluer le temps qu'il leur faudrait pour remplir avec succès leur mission ? Faire revenir un vaisseau vide d'intérêt aurait provoqué une énorme perte à peine compensée par les ressources presque inutiles. Alors ces limitations n'avaient pas été un sujet sur lequel l'entreprise s'était vraiment penché puisqu'elle disposait d'un système de rappel d'urgence.
Quelques routines qui surveillaient l'état du pilote pouvaient cependant déclencher ce retour forcé et c'était bien le cas de celui-ci. Une routine destinée à le protéger et le faire soigner par les experts du laboratoire de l'entreprise, l'avait condamné à mourir …
Quand la nécessité se profilait, la société par l'antenne du port d'attache lançait un appel de retour ciblé, mais cet appel n'était en rien une contrainte totale sans les morceaux de code répertoriés dans l'arche. Un échange d'information avec l'ordinateur qui gérait les stocks et les stocks connus des vaisseaux au dernier pointage, permettait ensuite la sélection du ou des pilotes qui recevraient l'ordre de retour immédiat.
Le ou les vaisseaux qui entendaient l'ordre, finissait au plus vite ce qu'ils faisaient et rentraient au port et encore là-dessus, le pilote avait les moyens d'influer largement, ce qu'avant ils ne faisaient pas. Cet ordre était suivi scrupuleusement par les pilotes. Ils savaient qu’en cas de refus, au second appel qui leur serait donné avec le même code, ils perdraient alors le contrôle de leur vaisseau. Le retour serait alors automatisé sous le contrôle de l'ordinateur de bord et qu'il pourrait éventuellement être remplacé par un autre pilote à l'arrivée pour avoir désobéi. Le vaisseau étant la propriété de l'entreprise et non pas du pilote … Mais depuis les incidents, ils avaient reçu l'ordre de l'administration centrale de l'entreprise, sur la terre de l'Ombre, de ne pas revenir tant que cela leur serait possible. Aucune sanction ne leur serait donnée quoi qu'il arrive. Ils avaient l'ordre de sauver leur vie et leur vaisseau avant tout.
Jusque-là, l'accord était plus ou moins respecté, mais les cargos revenaient de moins en moins souvent et d'après ce qu'on pouvait comprendre, ils n'avaient plus la même utilité qu'avant...
L'entreprise contrôlait les rappels des pilotes, mais ne pouvait pas changer le point de chute du rappel, il était irrémédiablement le même et se trouvait à côté d'Alystaglia.
De nouveaux vaisseaux avaient été conçus pour alimenter la terre de l'ombre, mais ils ne répondaient pas au même point de rappel, pour ceux-ci, le problème ne se posait pas.
Pour le monde de la lumière, l'entreprise pourtant basée sur la terre de l'ombre était devenue plus un gouvernement d'opposition au pouvoir central qui était détenu par les extrémistes. Ceux-ci cherchaient plus un moyen de vaincre cet allié encombrant que de garder des bonnes relations avec lui.
Chaque livraison rappelait au peuple qui lui apportait les moyens de mieux vivre et appelait depuis bien longtemps à remettre le pouvoir politique au gouvernement de la terre de l'ombre. Ceci renforçait encore un peu plus la guerre civile qui s'éternisait. Des livraisons spéciales, principalement des vivres, étaient distribuées discrètement par des navettes envoyées par l'entreprise qui ne remplissait là que le contrat de départ : apporter au peuple les moyens de sa survie.
Depuis des milliers d'années, ces deux factions s'affrontaient sans que l'un des deux ne prennent un avantage décisif.
Du côté du monde de l'Ombre, le gouvernement s'appelait l'administration et était gouvernée par l'administrateur général. Il occupait deux fonctions complémentaires, la direction de la nation et la direction de l'entreprise et ne devait jamais remettre en question les accords conclus par Athéna avec le monde de la lumière. Mais le peuple, qui pour la plupart sont aussi des employés de l'entreprise, voulaient que l'on intervienne pour mettre fin à la guerre civile sur Alystaglia. Tous y avaient malgré tout de la famille plus ou moins éloignée. Alors tout en maintenant les accords passés, on trichait par ci par là pour essayer de faire évoluer les choses dans le bon sens et tout le monde y participait autant que possible tout en restant strict dans les accords passés …
Sur Alystaglia, tout au début, peu avant la guerre civile, les dirigeants ont privé la population de certaines ressources qui ne manquaient pourtant pas, afin de les réserver comme récompense à ses combattants religieux. Des dissensions sont alors apparues et elles ont provoqué des manifestations monstres qui ensuite ont été réprimée violemment. Elles ont dégénéré rapidement en pugilats et se sont ensuite transformées en combats qui devinrent assez sanglants de part et d'autre. Au point culminant de la révolte populaire, des intégristes religieux ont assassiné le dernier Luminare nommé après leur première prise du pouvoir et repris sa place aux commandes de cette société. À partir de ce moment-là, il n'y a plus eu de Luminare officiellement sur Alystaglia.
Le peuple n'avait plus aucun droit, seul les combattants religieux en avaient. Delà, il y a eu une régression de la société dans son ensemble. Le travail ne payait plus. Avec la conséquence de la baisse des nécessités pour faire fonctionner la société dans son ensemble, d'autant que le partage des ressources n'existait presque plus. Les opposants ne recevant plus rien du gouvernement, ce qui provoqua parmi eux la famine, qui créa à son tour des guerres et des pillages pour la survie, qui vinrent s'ajouter aux maladies et à la mortalité élevée chez les plus faibles.
L'entreprise, conformément à l'accord avec le Luminare, a mise en place de l'aide d'urgence au peuple, ce qui a provoqué la colère les religieux. Mais recevant, eux aussi des fournitures par le retour des vaisseaux, ils ont temporisé toutes les actions répressives contre l'entreprise en s'en tenant à des menaces jamais tenues. Les livraisons des deux côtés ont continué. Les unes automatiquement par le retour organisé des pilotes. Les autres savamment orchestrées par un réseau de résistance qui entretenait des relations étroites avec des dirigeants de l'entreprise et l’administration en place dans le monde de l'Ombre.
Des intégristes religieux déviants qui s'étaient alors emparé du pouvoir par la force ont conduit un peuple de laissés pour compte à l'assaut des dernières administrations favorable au retour du Luminare qui résistaient encore après la chute de cet empire. Peuple qui pour finir n'y auront rien gagné…
Dans un monde détruit, il ne reste rien à acheter qui aie encore de la valeur à part de la nourriture pour survivre …
Avec la baisse de la population, les pilotes ne représentaient plus la garantie d'un avenir, mais juste une source complémentaire instantanée de revenu pour un gouvernement corrompu. Ce qui profitait principalement à son armée de mercenaires et ses groupes de fanatiques religieux. Ceux-ci le soutenaient en imposant leurs lois au peuple qui n'avait plus aucun droit.
L'égalité des droits et devoirs des citoyens, semblaient faire partie d'un passé bien lointain. En perdant leur utilité principale de protecteur de l'avenir et du bien être de la société, les pilotes sont devenus, aux yeux de ce monde, inutiles. Et ils ont été considérés comme des abominations au service d'une entreprise toute puissante et imprenable qui risquait d'un jour vouloir s'emparer du pouvoir. L'ombre pouvait à tout moment provoquer un coup d'État par la force et retirer la direction gouvernementale des mains de ses dirigeants actuellement en place.
Car ils le savaient, le pouvoir militaire des mondes de l'Ombre dépassait largement le leur tant que ces pilotes existeraient encore quelque part dans l'univers.
La peur du retour d’Athéna et de son incontestable pouvoir sur cette immense armada justifiait la volonté de les anéantir au plus vite. Les membres de l'entreprise ont tout fait pour défendre leurs statuts et celui des pilotes dans le monde de la lumière, mais en sous main, les militaires et la junte religieuse gagnaient du terrain sur le monde d'origine …
Hadès n'ayant plus donné signe de vie, ils ne pouvaient ignorer qu'il avait peut-être échoué dans sa mission. La menace d'une revanche planait sur ce gouvernement qui craignait pour son avenir. Les pilotes étaient donc devenus secrètement la cible des vaisseaux de guerre de ce monde. Plus ils en détruiraient, moins Athéna serait puissante face à eux le jour de l'affrontement. Et de la même façon que le faisaient avant eux les pirates de l'espace qui recherchait là de quoi survivre, on ne fêtait plus leur retour, mais souvent leur capture et le pillage qui s'ensuivait. Ce dépeçage complet des parties nécessaire à la vie du pilote, se justifiait aussi par ce qu'il contenait des métaux précieux et surtout une source d'énergie introuvable depuis longtemps dans cette partie de l'espace. Parfois un ou deux autres noyaux attendaient bien sagement dans la réserve spéciale du pilote du vaisseau.
Depuis bien longtemps, l'entreprise ne donnait plus ces sources d'énergie, une priorité à l'entreprise sur cette ressource incluse dans la programmation des vaisseaux avait rendu possible ce blocus. Et le monde de l'Ombre, ne se privait pas de chercher des moyens de renverser ce gouvernement au profit de la résistance qui peinait à survivre. Mais l'accord devait être respecté, seule Athéna pouvait le remettre en question …
Ces sources d'énergie relativement rares étaient indispensables à tous les bâtiments interstellaires, mais pouvaient aussi alimenter les quelques centrales électriques mondiales de cette terre ancestrale, même si ce n'était pas la seule façon de produire de l'électricité.
Tenter de détruire purement et simplement le vaisseau tracteur aurait activé les capacités de tir des pilotes. Ils avaient déjà dû essayer et cela avait sûrement servit à faire croire au peuple que les pilotes étaient dangereux pour leur monde et de faire comprendre à ces gouvernements que la tache ne serait pas aisée...
Les croyants étaient éduqués pour penser que des monstres ont été autrefois capturés loin dans l'espace et que c'est à partir d'eux qu'ils ont été créés. Ils auraient étés ensuite soumis par des scientifiques au mépris de la sécurité. Il fallait s'en débarrasser avant qu'ils ne se libèrent et ne s'attaquent aux mondes civilisés.
Balvernes qui donna à l'armée toute liberté d'action sans aucune opposition populaire… Ce qu'ils ne savaient pas c'est que même libéré, l'armement des pilotes restait hors d'usage au voisinage de toutes les planètes de la lumière. Ceci s'appliquait également à proximité de tout bâtiment de guerre de l'armée et ceci en dehors d'un besoin absolu de défense immédiate. Ils auraient alors pu se préparer en se positionnant autour du vaisseau pilote et en ne lui laissant aucune chance, et ce n'importe où ou dans l'espace. Même si cette stratégie les aurait privés d'une partie du butin.
Sans cette fameuse restriction de combat, les pilotes auraient eux-mêmes détruit le port d'attache et sûrement les quelques vaisseaux de guerre encore en activité. Le nombre de pilotes presque libres étant malgré tout bien plus important que la poignée de ces vaisseaux mercenaires. Sans compter que presque aucun des ''pilotes'' militaires n'avait survécu au changement de pouvoir qui avait suivi les révoltes populaires …
Nous allions utiliser la méthode d'approche en simulant un vaisseau de retour pour le déchargement, et se faire passer pour un simple pilote piégé par ce mode automatique qui est contraint de rentrer au port. Les vaisseaux militaires ne nous verrait pas arriver en tant qu'ennemi, mais en tant que proie sans défense qui ne pourrait plus, quoi qu'il arrive, leur échapper. Ils ne jugeraient pas utile de lancer des tirs et risquer d’abîmer bêtement la cargaison ou d'activer nos défenses. Nous n'avions rien, mais cela leur prendrait du temps avant de franchir les portes des multiples sas de la remorque. Nous avions laissé la nôtre près de la terre, alors, nous avons utilisé celle de l'épave, un petit peu retapée juste pour soigner ses apparences et beaucoup plus ses défenses, mais n’étions-nous pas censés revenir d'un très long périple ... Cela nous a pris quelques semaines malgré tout à fabriquer des conteneurs vides pour lui donner l'apparence d'être bien plein … Elle n'avait pas été difficile à adapter rapidement à notre vaisseau, la plupart des attaches étant standards à ces différents vaisseaux. Même si celle-ci n'avait plus son armement habituel, celui du vaisseau mère compenserait, il était redoutable et capable de détruire aisément des croiseurs de combat. Nous étions alors prêts pour la grande mascarade … En piste !
Il reprit tranquillement son souffle ou ce qui semblait l'être. Il poursuivit :
Durant tout le reste de la traversée, nous avons construit en chaîne des robots armés pour combattre dans les couloirs du train central et aux portes de ses conteneurs. Elle les a placés aux points d'entrées des sas de déchargement tel une armée prête à l'emploi. Elle a envisagé toutes les solutions et même l'ultime : Une explosion totale de la lumière de l'aube après un combat pied à pied dans le vaisseau mère lui-même. Explosion qui aurait sûrement touché tout leur système solaire et détruit la planète mère. Chaque solution a été évaluée et calculée sur ses statistiques de réussite et leurs effets sur ce monde. Les systèmes automatiques de Vyldraya l'avaient poussé à envisager ces solutions ultimes alors que l'ordinateur de bord lui-même disait « L'utilité de cette hypothèse est évaluée à 0 % ... » Mais là était sa fonction, tout envisager, tout calculer, tout évaluer puis stocker l'information à disposition du pilote pour qu'il décide…
Notre voyage dura un an de plus, mais c'était le temps qu'il fallait pour être fin prêt à entrer en scène ...
Au bout d'un bon mois déjà, des milliers de machines courraient dans tous les sens et préparait la défense, j'avais même peur parfois de me faire écraser, heurté ou même pulvérisé par accident. Je ne pouvais plus parcourir les couloirs aussi facilement, alors un jour, elle m'a fabriqué une armure que je n'aurai su me faire. Elle était étonnante faite de nanorobots qui interagissaient pour ma sécurité. Si cette protection n'était pas armée, avec elle, les robots de combat ou de nettoyage autour de moi obéissait à ma volonté aussitôt qu'ils entraient à ma portée. Et surtout, ils m’évitaient avant même que je les voie. Je n'avais plus à craindre une collision dans les passages sans grande visibilité pour moi.
Sur les canaux de réception, on pouvait entendre les avertissements des autres pilotes qui disaient en substance :
« Ne rentrez pas au port de déchargement, c'est un piège mortel, déjà cinq des nôtres viennent d'y être tués ».
Ces messages étaient automatiques et ciblé sur la zone.
Le jour venu, on aurait pu voir le port d'attache par le hublot si seulement il y en avait eu un sur ce vaisseau, je regardai donc la manœuvre sur les écrans géants. Le moment de sa revanche était venu. Le but premier, détruire le port d'attache afin de neutraliser le point central fixe du retour des pilotes qu'il représentait. De cette façon, si l'un d'entre eux était sur le chemin du lieu de déchargement, il n'aurait plus cette direction spécifique obligatoire à suivre. La routine s’arrêterait en attendant de trouver une autre destination conforme à son objectif de déchargement, donc celle du port de la terre de l'ombre. Il serait conduit alors à y décharger ses marchandises ou éventuellement en cas d'occupation du quai de déchargement, le vaisseau se déplacerait alors où bon lui semble sous les ordres directs du pilote. Sans ce point d'arrivée bien défini aux abords d'Alystaglia, il ne serait plus contraint et forcé de tomber dans ce piège jusque-là inévitable.
Ensuite nous projetions détruire les vaisseaux militaires qui était à portée et après ça, de faire la chasse au reste de cette armée interstellaire moribonde qui n'avait, semble-t-il plus que la fonction de détruire les vaisseaux des pilotes qui appartenaient à l'entreprise.
Ce monde si lumineux autrefois était devenu bien terne et gris, la plupart des centrales électriques étaient à l'arrêt faute de noyau …
Nous sommes arrivés tranquillement et sans encombre au terminal de déchargement. Les vaisseaux de guerre présents se sont placés en position comme pour bloquer sa sortie encore possible du tracteur en cas de séparation avec la remorque, ce qui n'était pas censé se produire en temps normal. Le vaisseau devait en principe repartir avec sa remorque au complet sans les conteneurs soudés autour de sa partie centrale qui elle, devait rester en l'état et devait être déchargées par les sas d'accès à l'avant et à l'arrière … En clair, le vaisseau arrivait avec la forme d'un ballon ovale et repartait avec la forme d'un long bâton de dynamite … Il plaçait sa tête dans le port de d'attache où étaient alors déchargée les marchandises les plus importantes. Pendant ce temps, tout autour dans l'espace, des navettes de transport direct détachaient les conteneurs de marchandises sans grande valeur et qui étaient soudés à la structure centrale. Les navettes les conduisaient ensuite directement sur la terre sans passer par l'administration portuaire. C'est d'ailleurs ainsi que les armes de contrebande passaient directement aux mains de la résistance …
Elle glissa le vaisseau en position de déchargement, les portes sont alors restées bloquées volontairement, dehors des robots de manutentions s'agitaient et cherchaient à entrer. Sûrement dû à l'absence d'une maintenance adaptée, aucune alarme ne se déclencha pour avertir la capitainerie, nous avons eu un peu de temps pour agir en toute discrétion …
C'est à ce moment-là qu'un drone quitta notre vaisseau mère par une ouverture secrète. Il s'engouffra aussitôt dans les tunnels, je suivais sur l'écran la manœuvre, il fonçait vers une petite salle de contrôle. Il bifurqua dans une aération de refroidissement et parvint à une grosse boule électrisée et lumineuse en suspension dans le vide et encerclée de cubes piquetés d’où sortaient de grandes antennes de différents modèles qu'il observa sous tous les angles.
Vyldraya affirma d'une voix monocorde :
Modèle conforme et certifié d'origine … Cible confirmée ... Mise en place module de destruction effectuée ... Mise en place module d'observation effectuée ... En attente de l'ordre de destruction … ordre reçu … Activation … Destruction confirmée.
Il faudrait beaucoup de temps pour procéder à la reconstruction de ce point de rappel et surtout la connaissance nécessaire, ce qui n'existait probablement plus dans ce monde-là. Mais pour l'heure, j'ai assisté à cette opération : le drone s'est divisé en deux. La plus grosse partie des deux s'est fixée sur une de ses parois. L'autre, composé du module de vision s'en est écartée lentement afin de donner une vue d'ensemble du lieu. Puis le drone a explosé très violemment et j'ai pu voir partir cette chose en mille morceaux, après quoi le module de vison s'est assuré de la destruction de la cible.
Cela a fait trembler le port sur lui-même ainsi que tout le vaisseau. La vision écartée nous a permis de constater la destruction complète de la cible quelques secondes avant la désactivation de ce second module.
Dehors, les robots de transport s'étaient déplacés et des robots d'attaque automatisés prirent d'assaut les portes. Celle-ci résistèrent quelques secondes, puis le combat en face à face robotique commençât. Les robots de devant frappait et envoyait les robots ennemis abîmés derrière eux, où des robots broyeurs les détruisait définitivement. Quand un de nos robots de devant était abîmés, un autre prenait sa place et il reculait sur des robots réparateurs plus en arrière. S'il était réparable, il l'était, sinon ses pièces étaient réparties dans des caisses en vue de la réparation d'autres robots par des robots de démontage … Concrètement, même si l'on avait moins de robots, la gestion globale du combat nous donnait un avantage certain. Averti depuis un moment de l'anomalie comportementale du mastodonte, les vaisseaux interstellaires de l'armée reculèrent légèrement et se placèrent en position de combat.
Comme ils ne pouvaient tirer sans abîmer le port d'attache, ils ont préféré attendre le bon moment. Ils n'étaient pas inquiets pour leur sécurité et sauver le port de décharge restait suffisamment important que pour ne pas prendre ce risque. Ils ne savaient pas encore qu'il était totalement neutralisé et ne pouvait plus servir de piège.
Ils attendaient donc, en embuscade, le moment de la sortie du port. Mais de ce fait, ils ne bloquaient plus totalement le passage pour sortir la lumière de l'aube. Et comme ils avaient pris un peu de temps pour s'éloigner, elle a alors aussitôt lancé des salves de torpilles détruisant presque instantanément les armements et la défense des deux d'entre eux les plus proches. L'ordinateur de bord considérant que nous étions en plein combat à cause de la bataille aux portes de la remorque laissa libre cours aux opérations militaires. Puis alors qu'un croiseur plus grand que les autres s'approchait au loin, probablement un des derniers de sa génération, elle lançât la lumière de l'aube sur lui, décompte : 5. 4. 3. 2. 1. Feu ! La luminosité du ciel m'empêchât presque de voir sur les écrans, ce vaisseau se disloquer comme une feuille de papier sous l'effet d'une loupe un jour d'été en plein soleil de midi...
Pris par surprise qu'elle dispose d'une telle puissance de feu, les deux autres vaisseaux de guerre restant, prirent immédiatement la fuite. Pendant ce temps-là, les deux premiers, réduit à l'état d'épaves, dérivait lentement dans l'espace. C'est sûrement bien là, la différence entre des mercenaires et des militaires. La mission passera toujours après leur survie. Nous n'avions plus besoin de la remorque, qui avait fait office à la fois de leurre, de bouclier passif arrière et de zone de combat pour les robots protecteurs. Ses petits robots restants rejoignirent rapidement le vaisseau mère. Puis elle détachât cette épave qui n'avait plus aucune utilité actuellement.
Une fois éloignée du port, elle lança une seconde fois la lumière de l'aube, décompte : 5. 4. 3. 2. 1. Feu ! Mais sur la remorque et le port d'attache assemblés, qui disparurent littéralement vaporisés dans l'espace. Étonné, je lui dis :
« pourquoi ne pas avoir commencé par là ? »
« Rien ne garantissait la destruction totale de ce module, il aurait pu être ailleurs, qui sait ce qu'ils avaient été capable de faire durant toutes ces années. Il aurait pu être déplacé à la maintenance, délocalisé ou même copié. Je devais m'assurer et c'était bien l'original et non pas une reproduction. Maintenant je suis sûr qu'il a été détruit et qu'en toute probabilité personne dans leur monde n'est capable de le reconstruire. Une rétro-ingénierie aurait été nécessaire pour en connaître les secrets et ce démontage aurait été inévitablement visible sur ses vieilles soudures ».
« Ou alors ils ont trouvé les plans dans les ordinateurs ... » dis-je.
« Impossible, ils ne sont que dans mon vaisseau et nulle part ailleurs. Mais de toute façon, nous sommes loin d'en avoir fini avec eux. Ils aiment la guerre et valorisent leurs combattants. Je vais leur apporter ce qu'ils souhaitent le plus et en même temps qu'une paix durable pour les autres ».
Elle voulait certes détruire les deux derniers vaisseaux restants, mais ils étaient déjà bien trop loin et comme ne représentaient plus aucun danger immédiat. Il nous restait alors à aborder les vaisseaux qui dérivaient dans l'espace. Elle ne voulait pas les détruire tout de suite. Avant-tout, il lui fallait récupérer les journaux de bord afin connaître une nouvelle partie de l'histoire de son monde après son dernier départ.
La lecture de ce passé lui permettrait aussi d'obtenir quelques informations complémentaires pour organiser une action de libération définitive de l'ensemble des pilotes encore existants. Tenu à distance par les accords qui bloquaient les programmes internes, les unités de la terre de l'ombre ne pouvaient nous aider dans notre croisade et elle a veillé à ce qu'ils ignorent notre présence.
Pour lancer le programme de libération, il nous faudrait agir physiquement dans ce monde qui lui était devenu totalement hostile … L'abordage de ces épaves fut simplifié par le départ express en navette des mercenaires restants, laissant alors entièrement ouvert l'accès vers la salle de commandement. Toutes les informations de l'ordinateur de bord étaient intactes et il ne contenait pas que les journaux du bâtiment.
Les capitaines qui étaient bien plus des contrôleurs politique et religieux parlaient de tout. Cela allait des méthodes qu'ils utilisaient pour débusquer les résistants à leur emprise. Jusqu'aux ordres officiels reçus et leur explication plus terre à terre sur les méthodes barbares conseillées envers toute forme d'opposition au pouvoir en place.
À la lumière des données contenue dans ce vaisseau, le fonctionnement réel de cette dictature devenait clair pour un profane.
C'était là une vraie mine d'information sur l'histoire de ce monde et sur les structures politique de l'état en vigueur à ce moment-là des choses. Ces fichiers contenaient aussi les enregistrements des réunions avec les membres haut placé dans le gouvernement et toutes les conversations secrètes entre les dirigeants de ce monde et les officiers responsables du vaisseau.
On y relevait surtout que cette dictature était aux abois, s'il ne trouvait pas des noyaux, la flotte disparaîtrait assez rapidement. De plus, les noyaux des vaisseaux capturés étaient en fin de vie. Ils ne suffisaient pas à combler les manques actuels nécessaires pour maintenir la flotte de combat et l'ordre était donné de ne pas s'éloigner d'Alystaglia sans avoir la certitude de pouvoir capturer un vaisseau et son noyau.
L'ancien monde avait bien changé, d'une société équitable et respectueuse de tous et de chacun, les dissensions et la cupidité avait fini par gagner les rues. À la suite de mauvais choix, un gouvernement visiblement pas aussi sage et avisé qu'il l'aurait fallu, avait provoqué des problèmes de soulèvements populaires qui était en fait déclenché volontairement par son administration aux apparences défaillantes. Elle cherchait à provoquer un changement de pouvoir et remplacer le Luminare par une personne plus manipulable.
Ils avaient ensuite été chassé par des gouvernants plus véhéments acquis à des solutions radicales et appuyé par une branche intégriste de la religion.
Et comme ces derniers n'avait pas la mémoire du service rendu et qu’officiellement, il fallait punir les responsables de l’administration qui s'était rendu coupable de trahison envers le peuple. Certains d'entre eux ont été pendus ou brûlés en place publique. Ils ont voulu un changement et ils l'ont eu, ils sont passés des marches les plus hautes de l’administration aux marches les plus hautes du bûcher dressé spécialement pour l'occasion … La barbarie des nouveaux leaders était à la mesure de leurs ambitions religieuses …
Sous le prétexte de délivrer la population de l'incapacité des politiciens et des élites, ils avaient emprisonné ce monde dans une dictature religieuse. Très vite les religieux déviants évincèrent les politiciens et se sont appuyé sur la partie la moins intellectuelle de la population. L'avantage des idiots, c'est qu'ils se croient aussi intelligent que n'importe qui d'autre. Cela permet de les manipuler plus facilement encore que s'ils se savaient moins aptes à comprendre ce qui se passe au-delà d'où se porte leur regard. Quand on ne nourrit pas le peuple, on lui donne un Dieu qui les nourrira éternellement dans un paradis après leur mort ! Et tous ceux refuse d'y croire sont massacrés… Ce qui élimine d'entrée toutes formes de contestation.
Mais avant cela on massacre soigneusement les élites et les libres penseurs, ils réfléchissent trop et risque de réveiller une partie de la population ! Et une fois que l'on a bien liquidé ces élites, pour la société les choses ne s'arrange pas, bien au contraire. Il ne reste alors que des personnes capables d'utiliser ce qui existe. Ils sont incapables de les recréer en cas de pannes définitives ou de destruction. Pas question donc de renouveler ce matériel dont la connaissance disparaît faute d'éléments capables d'en avoir assimilé la complexité de leur création. Quant à innover pour faire mieux, il ne faut pas rêver !
Quand ce matériel est trop en panne que pour fonctionner, on cache le fait que cela ne fonctionne plus et on invente alors la raison que c'est mal et contraire à la volonté de Dieu que de les utiliser. On les détruit en place publique en sacrifiant aux passages les responsables de leur entretien dans une mascarade infâme et sanglante. Cela évite de reconnaître que l'on aimait bien les utiliser, mais que l'on ne sait plus les fabriquer ou ne fusse que les réparer. Cela ferait par là, apparaître la faiblesse de ces principes religieux qui condamnent les élites. Logique qui se fait au détriment des avantages que par leurs innovations, ils apportent dans la vie de tous les jours à une majorité de petites gens.
Du même coup, les seuls capables de dire que l'on a tout fait pour les réparer, mais que l'on n’y est pas arrivé, meurt et emportent leurs secrets dans la tombe. Il ne reste plus personne pour contredire la bonne parole bien saignante …
C'est ainsi qu'une nation toute entière recule et bascule. Elle devient incapable de subvenir à ses propres besoins et fini par retourner gratter la terre à la main. Une vie plus simple, mais beaucoup plus dure, voire cruelle les attend. La nature est un prédateur sans pitié pour ceux qui ne dépendent que d'elle !
Gouvernée par des cupides, la société s'était disloquée, le peuple survivait tant bien que mal de petits trafics, pendant que la chasse au fric facile donnait lieu à une corruption intense dans les hauteurs du pouvoir. Le règne de la terreur s'était installé durablement. Les élites une fois détruites, le gouvernement fût de plus en plus incapable de faire revenir des pilotes régulièrement, car ils avaient au passage décimé les hauts responsables du contrôle et de la gestion de l'entreprise sur Alystaglia.
Ces élites sacrifiées de l'administration de l'entreprise ont emporté avec eux une partie importante de leurs secrets et leurs codes accès personnels aux centraux, dans la tombe.
Quant à tous les autres, le monde l'ombre les a exfiltré tant bien que mal.
Les fanatiques pensaient pouvoir les remplacer par des hommes de confiance et avaient lancé l'assaut militaire de certains de ces lieux protégés et propriété de l'entreprise. Ils entraient armes à la main, quand ils y parvenaient, ils massacraient tout le personnel qui était considéré comme des complices actifs de l'ancien gouvernement et à la solde de l'ennemi qui se cachait dans l'ombre.
La porte d'une majorité des centres n'avaient pu être franchis, sachant ce qui se passait dans d'autres locaux, les employés ne les aideraient pas. Ils vivraient encore longtemps dans des bunkers avant de pouvoir fuir vers des cieux plus cléments à la première occasion. C'est à ce moment-là que fut créé l’organisation ''Clair de Lune'' dont le but premier était d'exfiltrer les membres actifs de l'entreprise et deviendra plus tard l'organisation de lutte armée de la résistance contre l'intégrisme. De nouveaux leaders issus du peuple opprimé ont alors remplacé à la tête de cette organisation les anciens qui appartenaient à l'entreprise et qui avaient fini par rejoindre le nouveau monde où ils coulaient des jours heureux.
Pour ces religieux, il fallait tout faire s'emparer de cette armada de vaisseau interstellaire qui représentait la corne d'abondance et qui leur apporterai le contrôle sur les masses populaires neutres. Mais les employés de l'entreprise, quels que soient leurs postes, feraient tout pour protéger cette entité indépendante de ce pouvoir religieux déviant conformément à la volonté d'Athéna.
Depuis longtemps, tout avait déjà été prévu par des cadres soucieux de leur propre sécurité et de celle de leur famille. Ils avaient vite compris que s'allier à des fous ne leur apporteraient pas la prospérité qu'ils promettaient pourtant en échange de leur défection à Athéna …
Ce revers politique et financier qu'ont imposé les élites de l'entreprise à fini à long terme par contraindre ce gouvernement à chercher un moyen trouver des nouveaux noyaux. Durant un temps, ils les achetaient à prix d'or. Mais les autorités ont vite comprit que d'en rendre l'accès difficile aidait à renforcer la protection militaire du monde de l'Ombre. Surtout que ces fanatiques ne pourraient plus envisager de patrouiller très loin dans l'espace et d'imposer à toutes les petites colonies, leurs volontés par la force. Beaucoup de ces colonies n'étaient que des familles d'exploitants agricoles et pour eux, la politique et la religion passaient bien après leurs familles ... à force d'être progressivement isolé des autorités, ils ont commencé, pour certains, à servir de relais aux filières d'extraction depuis Alystaglia vers le monde de L'Ombre avec lequel les relations commerciales s'en trouvaient facilitées …
Un grand nombre d'entre elles ne traitaient plus commercialement qu'avec le monde de l'Ombre qui payait rubis sur ongle tout ce qu'elle achetait alors que les autorités d'Alystaglia ne donnait en échange que des crédits d’impôts ou des bons d'achats dont la valeur ne cessait de chuter plus vite que sa monnaie. En être ruiné et tricher, beaucoup malgré le risque ne s'en cachait plus vraiment et si quelques-uns ont fait les frais de mesures de rétorsion à leur égard, tant que les familles vendait une partie de leur récolte à Alystaglia, ils étaient couverts des deux côtés. Pour le monde de la lumière, il valait mieux recevoir la moitié des récoltes par réquisition et ne pas les payer ou presque, que plus rien du tout.
La faillite de leur système économique a eu raison sur leurs ambitions d'acquisitions de cette énergie proportionnellement peu coûteuse que sont des noyaux. Ils se sont donc tourné vers les autres solutions en ce qui concerne la terre de leurs ancêtres, le reste des noyaux disponibles ont alors été accordé à l'armée.
Une fois ces derniers stocks épuisés ou presque et n'arrivant plus à en acheter au monde de l'Ombre faute de moyen de négocier, ils décidèrent de récupérer ceux des pilotes qui livraient encore et toujours des ressources à Alystaglia, mais qui repartaient avec ces sources d'énergie sans jamais en livrer aucune.
Il y avait bien le moyen d'échanger des prisonniers politiques, ce qui se faisait au début. Mais ceux-ci étaient rarement en état d'être échangés. Alors cette opposition montante disposait d'armement dernier cri, livré par le monde de l'Ombre, pour libérer ceux encore en vie ou ayant la moindre importance.
Cette nouvelle guerre pour l'énergie contre les pilotes fut confiée en secret à des militaires, bien plus mercenaire qu'autre chose. Ils mirent énormément de temps à réussir. Mais une foi la méthode au point, cela donna lieu à des scènes assez violentes, attaqué en intérieur, le pilote activait la fabrication de drones de défense, après quoi, si les mercenaires étaient parvenus à leur fin, privé de toute commande le pilote était envoyé dériver pour mourir dans l'espace, dans le noir et le silence absolu, ce qui, avec leur réserve de base du Vitalindôme, prenait des dizaines d'années. Malheureusement, le monde de l'Ombre n'a jamais réussi à en sauver dans cette immensité faute de moyen pour les localiser.
Malgré tout, au cours de ces rushs, les pilotes réussissaient à envoyer aux autres la presque totalité de ce qui était en train de se passer par l'ordinateur de bord qui était automatiquement en contact avec leurs frères.
Ceci leur a montré ce qui leur arriveraient s'ils revenaient à partir du moment où les militaires réussissaient à ouvrir leur cocon protecteur. Les vaisseaux se firent bien plus rares, les pilotes se donnant entre eux des méthodes efficaces pour contourner les systèmes automatisés et éviter le plus longtemps possible de revenir au port.
Les dirigeants de l'entreprise n'avaient que peu de pouvoir sur ces vaisseaux, autant dire aucun, ils ne pouvaient que constater les faits et les reporter dans leurs bases de données. Ils cherchaient des moyens de contourner les contraintes liées aux retours. Ils ont même tenté de brouiller le système de rappel et créer une fausse balise de rappel, mais les sécurités en ont empêché l'utilisation.
Le lieu de rappel n'était pas une balise, mais un point fixe enregistré dans l'ordinateur de bord et a portée de la balise de rappel. Une fois arrivé à proximité du point fixe, le vaisseau passait en mode automatique et attendait qu'un quai de déchargement soit disponible, puis se plaçait dans le port le plus proche pour y être déchargé. Ce point de rappel était dépendant de la présence à proximité relative de la balise de rappel. Sans la balise, le point de rappel était considéré comme faisant partie de données corrompues ou erronée. Sans cette sécurité, des vaisseaux auraient tout aussi bien pu livrer leurs ressources n'importe où dans l'univers sans que personne ne sache vraiment où. Donc en cas de livraison dans un lieu non répertorié, il suffirait de suivre le signal de la balise pour retrouver les vaisseaux et leurs chargements.
Les leaders de l'entreprise savaient bien les rappeler, mais pas leur interdire le retour et encore moins avec une balise de rappel aux mains des fanatiques. Possédant eux-mêmes une seconde balise, ils rappelaient régulièrement des vaisseaux qui leur avaient communiqué leurs taux de remplissage et les déchargeaient pour les empêcher de tomber dans ce piège à Alystaglia, mais c'était fastidieux et ils ne savaient plus où stocker toutes ces ressources au point que certaines inutiles étaient simplement larguées dans l'espace …
Sans Athéna, ils étaient limités à l’administration de l'entreprise et à diriger politiquement le monde de l'Ombre. Celui-ci ne cessait de se développer et s'enrichir. Il veillait à distribuer ses richesses assez équitablement. Il cherchait à informer les pilotes des dangers qu'ils encouraient et à espérer le retour prochain d'Athéna depuis notre petite planète bleue d'où elle n'avait plus donné signe de vie depuis des milliers d'années …
Pour la société terrestre du monde de la lumière, cette victoire sur les protections physique des pilotes fût le point de départ d'une dégradation importante supplémentaire des ressources utiles disponibles.
Dès lors, plus question de livrer la moindre marchandise au port, car si jusque-là seuls les noyaux faisaient l'objet d'un blocus de principe, c'est la venue des pilotes qui devait être évité à tout prix. L'entreprise était responsable de leur bien être, c'était un des engagements qu'elle prenait envers ces employés permanents si particuliers.
Depuis longtemps, la situation était déjà alarmante en raison de l'absence d'une répartition équitable des ressources entre les différentes parties de la société. Et d'un coup, plus personne n'avait rien, alors cela touchait aussi le marché noir qui approvisionnait les résistants et les laisser pour compte …
Progressivement, dès le manque d'énergie et malgré l’existence de nouveau vaisseau qui n'utilisaient pas de noyau comme source de propulsion, les colonies devenue trop éloignée du pouvoir central eurent leur indépendance sans avoir à la souhaiter. Il y avait de moins en moins de vaisseaux actifs capables de faire des longs trajets, seules les colonies proches subissaient encore le pouvoir en place et ses dérives. Avec la priorité de maintenir une flotte militaire, les vaisseaux de transports pour les longues distances ont disparu assez rapidement. Ce monde, n'était plus que l'ombre de lui-même. Pour le peuple, la survie était difficile, la maladie et la mort rodait partout, le cannibalisme avait même fait son apparition dans certains lieux reculés de tout, l'eau potable devenait rare, voire inexistante.
Les colonies s'en sortaient mieux. Elles avaient toujours étés semi-autonomes à cause des distances d'approvisionnement, comme elles disposaient d'un niveau de ressources plus élevées par habitant, cela qui leur donnait la chance d'avoir de meilleures conditions générales de vie. Les rares qui dépendaient d'importation pour vivre, ont alors pallié leurs problèmes par la création de vivariums supplémentaires et se sont adaptés pour faire face à la situation. Le monde l'Ombre a tenu à les y aider dans une certaine limite.
Des petits vaisseaux parcourait encore parfois la distance entre elles pour combler les manques incontournables. Mais dans l'ensemble, elles s'étaient presque toutes émancipées du pouvoir central et formait pour la plupart des républiques où ils faisaient bon vivre. Quelques rares avaient connue une période d'intégrisme, sans plus.
Elle ne pouvait libérer tous les pilotes sans l'ordinateur central du laboratoire d’incubation de l'entreprise ou sa copie parfaite et qui compléterait l'arche de l'alliance dans cette mission.
Le laboratoire et son ordinateur avaient été détruit dans les premières années du changement de pouvoir et ses données avaient été transférées on ne sait où sur la planète. Seul sa copie cachée restait encore accessible à Athéna sans à avoir à retourner ce monde dans tous les sens.
Cette copie de la deuxième partie était conservée sur la planète d'origine et n'avait probablement pas été détruite, elle était cachée dans un grand coffre-fort, lui-même dans un abri sous-terrain secret, dont l'accès était codé. Elle l'avait installé elle-même autrefois. Comme elle était capable de contrôler des centaines de robots, ce n'est pas une telle tache qui lui avait posé le moindre problème. Avec cette aide mécanique et obéissante et qui, sans aucun doute, ne trahirait jamais son petit secret, personne n'en saurait jamais rien en dehors d'elle-même !
Et puisque personne ne va chercher ce qu'il ne soupçonne même pas d'exister, il ne reste plus qu'à découvrir ce qui lui est réellement arrivé au cours de ces milliers d'années. Ces personnes vivaient pour la plupart en dessous du seuil de pauvreté, manger était devenu un signe de richesse. Nous disposions donc d'un moyen d'échange possible en grande quantité qui serait grandement apprécié par tous nos interlocuteurs, bons ou mauvais. Mais malgré cela, la plus grande difficulté resterait que les gens ignoraient presque tout de l'entreprise et tout ce qui s'y rapportait. Il ne restait que quelques bribes de rumeurs. Pour eux, il y avait la résistance d'un côté, le pouvoir religieux de l'autre, et au milieu de cela, des navires qui apportaient des ressources officiellement récoltées par le pouvoir fondamentaliste sur d'autres planètes…
Pour ces gens, l'entreprise était le gouvernement d'un monde situé dans l'ombre et qui interférait parfois dans le leur. Ces étrangers, comme ils les nommaient, finançait probablement la résistance, la plupart ne savaient même pas qu'à l'origine, l'entreprise était née sur Alystaglia.
Cette croyance de ne pas faire partie d'un même peuple comme l'affirmait les religieux intégristes était renforcé par la différence d’espérance de vie des uns et des autres. En temps normal la durée moyenne de vie d'un de ces êtres était approximativement de quatre-vingt ans. Dans ces conditions de manques provoquées par cette guerre civile et les restrictions imposées, leur durée d’espérance de vie descendait à cinquante-cinq ans et soixante-cinq pour les plus résistants pour la moyenne globale mondiale. Il faut aussi tenir compte que, selon le côté ou vivait un individu, son espérance de vie en était grandement changée.
Dans le monde de l'ombre, où ces gens ne manquait de rien et étaient soignés en permanence par des machines dernier cri spécialisée capables aussi de régénérer l'ADN. L’espérance moyenne de vie, dans ces conditions, atteignait les deux cent cinquante ans avec un maximum record de six cent cinquante ans. Cette espérance de vie était la même sur Alystaglia avant le changement de pouvoir. Ces êtres soignés par ces machines restaient en pleine capacité de leur moyen jusqu'à la fin et brutalement, ils vieillissaient irrémédiablement en une ou deux semaines sans que l'on comprenne ce qui provoquait leur mort finale. Les études sur ce sujet continuaient sans cesse pour tenter d'en trouver le déclencheur et enfin réussir à franchir ce cap fatidique …
Face à de telles différences, impossible pour un ressortissant lambda d'Alystaglia, de se supposer lié avec eux par des liens familiaux, d'autant que le gouvernement martelait le contraire afin d'éviter que le peuple n’appelle le monde de l'Ombre à remettre de l'ordre dans celui de la lumière …
Seule les plus autres sphères dirigeantes connaissaient la vérité sur ces sujets sensibles.
Même si la résistance des bâtiments construits à l’origine pour l'entreprise avaient été conçu pour affronter les millénaires, tout ce qui était autour avait été détruit et reconstruit plusieurs fois. Finalement, cette succession de réimplantation des bâtiments avait changé l'aspect des villes où ils étaient construit. Ils n'avaient pas hésité à reconstruire sur les bâtiments de l'entreprise des aménagements en hauteur ou en largeur afin d'utiliser ces installations indestructibles aux profits des combattants religieux de haut rang. Mais avec le temps, ces installations additionnelles n'étaient plus que des ruines qui recouvrait ces trésors de l'architecture. Et ces puissants avaient fini par s’installer ailleurs, dans des zones mieux couvertes par leur pouvoir militaire.
Les rues, les places, les fleuves et même les pôles magnétiques s'étaient déplacé au fil du temps. À ceci s'ajoutait les changements de noms fait à la gloire des combattants ou des dirigeants. Plus rien ne permettait ou presque de retrouver une maison dans ce monde.
Mais à tout problème, il existe une solution pour qui dispose des moyens nécessaires à sa mise en œuvre.
Elle a fabriqué des satellites de position afin quadriller la surface de la planète. Ensuite avec des calculs d'approximation des déplacements des plaques tectoniques et des changements naturels que cela avait provoqués, elle a ciblé une zone de cinquante kilomètres carrée. C'est là que devait se trouver les ruines de cette maison.
Il restait à affiner les recherches … Des robots de sondage et d’analyse des ruines affinerai les premiers résultats, mais cela n'allait pas suffire malgré leur efficacité. Ceux-ci devaient être discrets pour ne pas attirer les autorités sur les lieux et compromettre la mission.
La maison n'a jamais été retrouvée, on apprendra plus tard qu'elle a été déplacée par un chef de guerre avec plusieurs navettes afin de lui servir de résidence secondaire près d'un lac. Finalement oubliée avec le temps, les éléments se sont chargé de l’enfouir sous des tonnes de dépôts naturels.
Elle a fini par admettre que peut-être cette maison avait été détruite, même si elle avait du mal à le croire. Elle avait été fabriquée par l'usine qui concevait les robots de capture des noyaux avec les mêmes matériaux. Elle avait ensuite été transportée et placée sur les lieux par elle-même en tant que vaisseau. Mais impossible de la retrouver dans la zone où elle devrait être.
Scanner les lieux avec le vaisseau aurait forcément incité les autorités à s'y intéresser. Pour l'instant, il fallait faire profil bas, une guerre aurait pris du temps et l'urgence était de libérer les pilotes pour les protéger, mais aussi pour les rendre disponibles militairement dans le monde de la lumière et pourquoi pas pour intervenir sur Alystaglia.
On a mis des jours à trouver la bonne approche pour localiser le point précis ou devait se trouver sa maison et encore quelques semaines de plus pour trouver son emplacement exact.
Ce que nous cherchions n'était pas en surface, mais en profondeur dans la terre. Dans le même temps ce gouvernement surveillait la moindre de nos activités visibles. Il savait ce qui allait suivre et s'y préparait activement. Combattre la résistance n'était qu'un loisir à comparer de ce qui allait forcément se passer … Athéna était là et ils le savaient. Ils se sont alors mis à étudier tous les dossiers la concernant et commencé à préparer la guerre contre la reine de l'Ombre. Car c'est le nom qui lui avait été donné au fil du temps par tous ceux qui connaissait son existence sur une variation de son titre passé de reine des pilotes. C'est ainsi que son père l'avait nommé avec un grand sourire, quand il l'a présenté aux autres pilotes et aux dirigeants de l’administration de l'entreprise. Car tous ces puissants devaient savoir pourquoi elle resterait presque éternellement l'autorité suprême de l'entreprise Georbaux. Cet événement secret n'était pas passé inaperçu pour les autorités supérieures d'Alystaglia qui avait fini par la nommer ainsi dans les rapports secrets à destination des puissants de ce monde de l'époque et cette appellation à son égard est restée.
Pendant que secrètement elle cherchait ce lieu, moi j'avais la charge de chercher un autre bâtiment important à son époque dans une zone éloignée avec autant de discrétion ou presque. Le but était de détourner l'attention des autorités et cela fonctionnait très bien.
Calculs, sondages, réévaluation des décalages, calculs, sondages, etc. Et un jour enfin elle a trouvé les coordonnées actualisées de ce qu'elle cherchait. À l'aide d'une triangulation avec des sondes de profondeur un écho lui est parvenu, ce son si particulier ne pouvait être que la résonance de ce qu'elle cherchait depuis des jours.
Nous avons alors entamé la préparation finale pour parvenir en ce lieu dans la plus grande discrétion …
La stratégie était simple, faire croire que nous avions trouvé ce que nous cherchions dans la zone que j'avais ciblée. Descendre avec des navettes tout le nécessaire à une extraction en profondeur et y associer le matériel dont nous aurions besoin pour la véritable opération.
Pendant que les robots procéderait à des fausses manœuvre en vue d'extraire un objet enfui profondément dans le sol et que cette opération serait défendue par des robots de combats. En toute discrétion, on partirait du même endroit pour parvenir à la zone définie par l'écho. Cette méthode de repérage des structures enfuies étant proche de cent pour cent de succès, on restait persuadé de trouver assez facilement le lieu d'où nous allions trouver son bunker secret par forage du sol.
Elle avait placé ce bunker en toute discrétion juste sous sa maison, mais à une grande profondeur. Entre les deux, elle n'avait pas placé d'accès, mais replacé la terre et les pierres naturelles, ainsi, en creusant sous la maison à une profondeur raisonnable, nul ne pouvait soupçonner l’existence de cet abri. Et rien ne laissait présager que des travaux incitent à creuser si profondément.
Il ne restait plus qu'à vérifier que ce bunker n'avait jamais été découvert et qu'il était toujours opérationnel.
J'allais faire partie de la mission, car en cas de brouillage de zone, elle perdrait peut-être le contact pendant une durée indéterminée avec son avatar spécifiquement conçu pour cette mission. Mon rôle serait d'organiser la défense sur place avec des instructions globales contenue dans un ordinateur de bord et un moyen de communication destiné à rétablir le contact dans les plus brefs délais. La possibilité du rapatriement était aussi envisagée puisque je pouvais contrôler aussi une des navettes et commander ces robots par la voix …
J'allai donc descendre sur place avec un équipement de combat relativement discret par-dessus mon armure de nanorobots. Sous celle-ci je portai une fine protection physique presque indestructible au ras du corps qui faisait aussi fonction anti-contamination. Cela protégerait aussi de mes microbes, les êtres vivants qui me rencontreraient sur cette planète.
Il faut savoir que pour l'atterrissage, et puisque les détecteurs-radars nous auraient probablement repérés nous avons utilisé des fausses navettes gouvernementales. On les a cachés ensuite sous l'aspect de blocs de béton vieilli sur le dessus de quelques ruines parmi tant d'autre.
C'est avec des robots armés capables de se transformer en éléments composant le décor des lieux que nous nous déplacions dans les rues depuis notre zone d'arrivée. Elles étaient pour la plupart sous contrôle de groupes plus ou moins armées et généralement endoctrinés. Je n'ai rencontré aucun habitant non armé. Nous avons mis plus d'une journée à rechercher la localisation exacte tant les rues étaient impraticables et que d'autres étaient sous blocage de ces groupes armés … Ils entouraient la position supposée de mes recherches en sous sol, ils n'ont jamais imaginé que nous allions traverser leurs lignes sans même qu'ils s'en rendent compte.
Au cours de notre avancée, nous avons fait face à des combattants de la résistance faisant partie de ''clair de lune''. Ils ont lancé une attaque contre nous, croyant que nous étions des membres des fanatiques. Mais un robot télépathe a stoppé ce combat qui n'avait pas encore fait de dégâts.
Apparemment cette technologie avait disparu dans ce monde, mais ils avaient ce robot spécialement fourni par le monde de l'Ombre pour les usages commando tactiques … Il m'a connecté à la volée et détecté comme en lien avec Athéna. Ce commando venu pour voir pourquoi autant de fanatiques étaient envoyé en ces lieux, cherchait de la nourriture et des soins pour un campement de l'autre côté du fleuve. Leur rôle était habituellement de chercher des survivants afin de les enrôler ou les ramener dans la zone libre. Cette radio avait pour fonction de reconnaître les alliés potentiels ou de détecter les ennemis, il était impossible de lui mentir.
Ils nous ont aidé à nous orienter dans ce dédale, ils ont ensuite proposé de nous accompagner durant toute la durée de notre mission. Sachant qui elle était, ils ont voulu se mettre sous ses ordres, ils lui parlaient comme à une reine, car pour eux, elle en était une. Elle leur a demandé de partir retrouver les leurs et leur a imposé le silence sur sa présence pour deux jours pleins. Ils ont obéi et semblaient excités et heureux de son retour sur leur planète. Ils connaissaient vaguement son histoire, mais savaient surtout qu'elle était la seule à pouvoir ordonner au monde de l'Ombre d'apporter son appui total à leur cause. Pour les rassurer sur l'avenir, elle leur a fait comprendre à demi-mots que c'est bien ce qui se préparait. Ce qui allait radicalement changer la situation et allait leur donner l'avantage.
Mais pour l'instant, elle leur a donné des réserves et demandé de se faire discret durant ces deux jours. Nous avions une mission importante à accomplir et elle devait être accomplie dans le plus grand secret. Ils ont accepté de se retirer de la zone et de se cacher pour cette même durée sans informer leur commandement de sa présence.
La terreur régnait dans ce monde, on se serait cru dans une ville en pleine guerre. Régulièrement des sirènes ou des alarmes retentissaient. Il s'ensuivait souvent des tirs et des explosions puis le silence regagnait les rues durant quelques minutes avant de reprendre de plus belle.
Ces alliés n'étaient pas les seuls que nous avons rencontrés ce jour-là et ceux qui suivirent, des fanatiques quadrillaient la zone à leur recherche et nous avons nous même essuyé quelques tirs de leur part. Nous avons veillé ensuite à ce que notre présence n'attire pas le regard et ceci de manière radicale. Aucun d'entre eux ne survivait à notre encontre, par contre leurs moyens de communication était pris sous contrôle pour donner l'illusion de leur présence.
Athéna gardait le vaisseau en orbite pour éventuellement contrer les deux petits croiseurs mercenaires, qui finalement ne sont jamais revenu à la charge, mais aussi pour disposer d'une puissance de frappe au sol en cas de problème.
Fort des renseignements donnés par les résistants, nous avons poursuivi notre périple.
Les rues étaient dévastées et parfois impraticables, la progression à pied était pénible, je me suis assis sur un robot d'où je paraissais être un chef de clan porté par mes guerriers, mais j'étais trop fatigué que pour marcher.
Nous sommes enfin arrivés au pied de ce qu'il restait d'un immeuble. Il avait été visiblement détruit pour toute la partie supérieure aux deux premiers étages par un tir de vaisseau interstellaire militaire. Il était alors couvert de gravats ne laissant apparaître qu'un passage étroit par un escalier descendant quasi impraticable. Une fois entré dans le premier sous-sol du bâtiment, il ne lui a pas été difficile de trouver l'endroit pile au-dessus de la salle contenant la fameuse porte que nous cherchions à atteindre. Des débris jonchaient la pièce, une enfant sale jouait là et nous regarda entrer du haut de ses cinq ans. Elle ne semblait pas avoir mangée depuis des jours, d'un mur coulait un mince filet d'eau depuis une canalisation brisée et qui s'écoulait ensuite dans une vasque improvisée. Elle semblait avoir été abandonnée depuis des jours …
Touché par sa ressemblance au même âge. Athéna a alors décidé de s'occuper d'elle quelque temps, elle lui a donné à manger et à boire. Pendant ce temps assis dans un coin, je récupérais mon souffle de ce périple. Elle l'a confié ensuite à un de ses robots porteurs qui la mit en sécurité dans un siège en lui, sur le coup je me suis demandé pourquoi je n'avais pas choisi de voyager de cette manière. Mais cette méthode m'aurait enfermé dedans en cas de brouillage. Même si Athéna ne semblait avoir aucun sentiment, j'ai perçu que cela lui brisait le cœur, sa propre histoire dans ces lieux avec son père dans leur maison, la hantait encore.
Les robots creusèrent, leurs bruits pourtant étouffés attira un groupe de pillards, mais ceux-ci ne s'attendaient pas à faire face à des robots de combat embusqués aux apparences de gravats de béton prêt à en découdre. Discrètement à la manière des assassins pour ne pas attirer d'autres groupes armés, ce fût très vite réglé. Même les robots savent manier le couteau et trancher dans le vif… Après des heures de travaux, nous avons sauté avec des ralentisseurs de chute dans la salle d'accès par un trou habilement creusé par un excavateur. Ce puits était renforcé d'une canalisation de fils extensibles formant un grillage autour du trou sur toute sa longueur. Nous sommes arrivés pile au centre, puis l'activation de la porte nous conduisit dans un couloir qui menait à un ascenseur inactif. Elle l'ouvrit pour laisser place à un trou béant, utilisant à nouveau les moyens dont nous disposions pour chuter lentement, nous n'avons eu aucun problème pour arriver en douceur en bas. En haut les robots camouflés protégeait le périmètre, rien n'aurait pu arriver jusqu'à nous.
En position géostationnaire, le vaisseau aussi nous protégerait. La grande salle était fermée par une très grande porte qui se tenait face à nous, elle semblait briller tel un miroir, on se serait cru face à un coffre de banque. Elle activa la porte, celle-ci, sans le moindre bruit s'ouvrit lentement sur un vaste complexe de commandement totalement désert. Il s'alluma aussitôt lorsqu'elle pénétra dans un des cercles au sol. Derrière moi, j’entendis l’ascenseur s'activer. Il n'avait pas de cabine, mais un système qui faisait monter la personne par une sorte de soufflerie et d’apesanteur.
« Ce truc me fout les jetons ! Me dit-il, j'ai toujours eu peur de tomber en bas et de faire la crêpe ».
Dans le bunker, il y avait des écrans partout et consoles pour des dizaines ou des centaines d'employés, mais rien ne laissait penser qu'elle avait un jour servi et ce n'était pas le cas.
Elle donna un ordre oral :
« mise en fonction, code d'administration « #g37hk52iv# » nom de référence : Athéna ».
Et là, des écrans sur tous les murs, montrait des mondes où étaient les pilotes de la société, ce qu'il faisait, etc. Chacun d'entre eux ensuite, face à leur caméra, saluèrent Athéna avec déférence avec plus ou moins de décalage de temps, bien d'autres ne répondrait pas avant des jours au vu de leurs distances. Elle fit placer l'arche sur un socle finement décoré par le robot blindé qui la transportait, elle ne semblait plus faire qu'un avec sa base.
Athéna s'avança et dit alors solennellement :
« Ceci est un message à destination de tous mes frères Pilotes : Mes frères, le monde tel que nous le connaissions sous l'autorité du Luminare et représentant de la lumière de la connaissance a sombré depuis bien longtemps dans les ténèbres. J'ai toujours cru que la lumière reprendrait le pouvoir sur les ténèbres du fanatisme religieux et laissé le peuple défendre ses droits par lui-même. Mais j'ai sous-estimé la capacité du mal à s'imposer face au plus grand nombre et à faire taire l’opposition à son emprise.
J'ai pu constater de mes yeux, ce que ces fanatiques ont fait aux derniers pilotes qui ont livré leur cargaison à ce gouvernement qui règne par la terreur sur Alystaglia et quelques colonies proches de la terre de mes ancêtres.
J'en suis venu à la conclusion que face aux armes et à la répression, on ne peut lutter qu'avec des armes à la main et la volonté d'imposer la justice et la paix. Et de n'arrêter qu'après avoir repris le pouvoir des mains des dictateurs, quels qu'ils soient !
Mais avant cela, et puisque tout au long de ces millénaires, vous avez continué à accomplir votre mission conformément aux engagements qu'implique votre lien à l'entreprise. J'ai décidé de vous libérer de tous vos engagements et de vous remettre à chacun votre vaisseau à titre de payement de ces longues années de travail au service de la communauté.
Nous avons créé la terre de l'Ombre et nous y avons transféré l'administration de l'entreprise. Aujourd'hui, elle est habitée d'un peuple libre à l'image de l'Alystaglia d'autrefois. Ce peuple a fait tout ce qui était en son pouvoir pour vous protéger et j'espère que vous vous en souviendrez. Mais pour l'heure, il est temps de créer votre propre nation dirigée par certains d'entre vous et de créer votre propre capitale dans l'espace où est votre place depuis toujours …
Le contrat de livraison avec le Luminare d'Alystaglia pour son peuple a pris fin dès que l'un d'entre vous a perdu la vie en ne faisant que son devoir.
Vous êtes libre, faites de cette liberté un nouvel avenir pour tous ! »
Elle apposa ses mains sur l'arche. Sur un écran géant, je vis des codes défiler, La lecture de ces codes n'en finissait plus ... Cent cinquante millions, ça prend un peu de temps ! Mais elle resta là jusqu'au dernier envoi.
Un par un tous les écrans devenait gris, sur l'écran central, un pilote la contacta, et lui dit :
« Nous accusons réception du message et vous remercions, nous nous engageons à ne pas rechercher la vengeance et à pardonner à ce peuple ses exactions envers les nôtres. Nous continuerons à soutenir la terre de l'Ombre librement et éternellement ».
« Ceci étant réglé, maintenant, me dit-elle, Rétablissons la loi et la justice dans ce monde qui est aussi le mien ».
Les deux vaisseaux qui avaient pris la fuite lors du combat, n'était pas près de revenir. Et ils n'étaient vraiment pas en mesure d'affronter un pilote totalement libre de ses actes, nous n'avions donc pas à nous inquiéter d'eux dans un avenir proche.
J'ai appris plus tard qu'ils se sont rendu aux représentants de la terre de l'ombre par peur d'une revanche des pilotes à leur encontre.
La terre de l'ombre au moment du départ d'Athéna était encore vierge de toute civilisation, elle recevra à cette époque-là, par les circonstances, une colonie de membre de l'entreprise, installés là pour leur sécurité et dans l'objectif de déplacer l'administration qui était en danger sur Alystaglia où les intégristes venaient de prendre le pouvoir.
Refusant d'intervenir militairement, Athéna avait opté pour une retraite de son centre de commandement administratif hors de portée des militaires, en effet les vaisseaux des pilotes étaient dans ce nouvel endroit, libres d'entrer en combat direct. Les militaires et leur pouvoir politique, ont bien essayé quelques fois d'intervenir, mais une telle puissance de feu a eu vite fait de les renvoyer chez eux … Ces pertes ont d'ailleurs accéléré la décadence de cette société qui perdait chaque jour un peu plus de sa liberté.
Après l'accord de livraison des ressources en échange du droit total pour l'entreprise sur les mondes considéré dans l'ombre de l'univers connu, chacun a tenu à rester de son côté de la frontière.
L'entreprise continuait ses livraisons et ramenait des employés restés à la capitale sur cette terre qui rapidement est devenue un second centre de l'univers connu, sous le terme de capitale de l'Ombre.
En plusieurs millénaires, elle a gagné en rayonnement dans les territoires de l'Ombre, installant des colonies un peu partout à portée de ses transports rapides.
Du côté monde de la lumière, elle ne contrôlait que la venue séquentielle des pilotes qui effectuait les livraisons, mais en sous-main et dans l'intérêt exclusivement légitime du peuple, elle aidait une organisation résistante au fanatisme : ''Clair de Lune'' qui n'avait pour but que de nourrir les exclus et leur donner une vie descente. Pour ce faire, elle ajoutait des navettes chargées d'armes et de moyens technologiques aux livraisons. Celle-ci disparaissait au cours du transfert entre le port interstellaire et les bâtiments de stockages au sol. Ces navettes étaient confondues par les troupes légales et ne manquaient donc pas à l'appel au moment des contrôles … De plus, des informations sur les conteneurs donnaient à la résistance le moyen ensuite de les cibler pour s'emparer des ressources alimentaires complémentaires nécessaires à sa survie … Car le but fondamental était la survie de ce peuple qui n'avait plus aucun droit, même pas celui de manger à sa faim.
Le monde de l'ombre ne pouvait agir officiellement, mais ces manigances, connue du pouvoir l'irritait largement. Impossible cependant de risquer l'arrêt des livraisons dans une certaine mesure. Quand la résistance recevait un conteneur, le gouvernement en obtenait dix ou cent fois plus … Alors ils évitaient de s'opposer officiellement à ces livraisons et cherchaient plutôt à s'en emparer une fois livrée au sol … Ce qui avec le matériel technologique livré était loin d'être simple, car celui-ci aidait les résistants à éviter les pièges.
Avec les années, une armada de vaisseau avait été créé par les mondes de l'ombre. Mais la guerre n'était pas au programme, car les accords ne devaient en aucun cas être rompu. Cette armada n'était pas capable de parcourir de telles distances aussi rapidement que les pilotes le faisaient puisque ceux-ci étaient presque uniquement des machines. Ils pouvaient alors franchir des caps de vitesse qu'une présence physique n'aurait pas permis sans l'avoir bien emballé dans une protection faite spécialement dans ce but. Et vivre sans pouvoir bouger un orteil, c'est loin d'être agréable.
Malgré cet aide providentiel, mais restreinte, la résistance a survécu au point de contrôler une partie désertique de leur terre d'origine. On raconte même qu'un Luminare caché les gouverne depuis presque toujours …
Quand une société n'a plus d'élite, elle se réduit à sa plus simple expression, la technologie disparaît pour ne laisser que les choses simples, chasser, pêcher, dormir, semer, etc. et bien sûr malheureusement, se battre ou torturer … Le plus souvent, seules les armes perdurent un peu plus longtemps que le reste, elles sont un moyen de survivre et surtout parce qu'elles servent en principe de moins en moins : on ne tue pas deux fois la même victime. Ce sont les écoles disparaissent en premier, il faut penser à manger avant tout.
Avec le temps et la succession des pannes, il y a très longtemps que les usines de robots ont disparus et forcément, un jour, les robots eux-mêmes. C'est eux qui nourrissaient ce peuple en cultivant, etc. Finalement sur Alystaglia, les derniers drones en fonction étaient sur le port intergalactique et il en restait là-bas uniquement parce qu'ils volaient en quelque sorte ceux des pilotes qui étaient stocké dans les soutes pour un usage ultérieur et ils étaient ensuite entretenu par l'armée. Athéna les avait donc tous détruits avec le port …
Toute la structure de la société s'est désagrégée pour ne laisser que des clans se battant les uns contre les autres pour leur survie et celle de leurs membres… Et parfois une autorité supérieure qui maintient son pouvoir par la terreur …
Concrètement, la technologie permet de nourrir bien plus de monde que ne peut une terre cultivée avec les moyens du bord.
La transformation des aliments permet leur multiplication par l'utilisation de ceux qui ne sont pas consommable tel quel et ils le deviennent par transformations successives.
Pour Athéna, disposant d'une belle puissance de feu, faire un coup d'État n'avait pas été trop difficile, ce gouvernement ne dirigeant plus que des structures affaiblies.
L'armement des milices ne résistant pas à une charge de drones de combat, ils préféraient souvent se rendre que de combattre sans espoir de survie.
Cette guerre a duré plusieurs mois, Athéna a mis en place une stratégie englobant les capacités de l'entreprise, du monde de l'Ombre et du groupement 'Clair de Lune'.
Je ne pensais même pas que cette conquête irait aussi vite vu la taille de cette terre. Mais Athéna avait stocké une quantité raisonnable de robots de combat dans des salles attenantes à son bunker, mais aussi dans bien d'autres caché sur cette terre.
Avait-elle eu l'idée de faire un coup d'État à cette époque-là. Elle ne me l'a pas dit. Mais j'ai découvert que ce n’était pas là, la raison qui l'avait motivée, mais celle d'un petit programme complexe existant bien avant sa naissance et baptisée ''Revyve''. Ce monde mettrait longtemps à se reconstruire, mais l'impulsion de départ était lancée. Il ne restait qu'à finir de libérer ce monde de la folie.
La guerre contre les fanatiques
Ils prônaient la guerre et elle allait leur donner satisfaction, ils aiment le sang et il allait couler à flot, ils aiment prier et ils allaient vraiment en avoir besoin.
Parmi ses robots, il existait un modèle très violent : 'le prédateur' on entrait une caractéristique spécifique et la bête tuait sans jamais s'arrêter tout qui avait cette caractéristique. Cette machine était capable de capter les transmissions cérébrales d'une personne et de questionner son inconscient pour connaître ses pensées profondes en moins d'une seconde. C'était un guerrier ultime uniquement destiné à la guerre humaine et il ne faisait pas de prisonnier, à son passage soit on mourrait dans la douleur, soit on restait en vie et il nous ignorait totalement.
Il n'y en avait qu'un ou deux dans les réserves et ils servaient à garder les stocks. Rien ni personne n'a été autorisé à entrer dans les locaux, alors ils ont tué quiconque franchissait le périmètre.
Athéna, à l'image des hommes de cette petite planète bleue qu'au cours des millénaires où elle les avait observés, ne ferait pas dans la négociation. Elle en a fabriqué et configuré des millions dans des centaines d'ateliers à travers le monde. Ils étaient la raison réelle pour laquelle elle avait préféré négocier la paix autrefois. Elle n'était pas prête à cette époque-là, à tuer pour imposer la paix et la justice. Ces exterminateurs feraient des dizaines de millions de morts avec une facilité invraisemblable avant de s’arrêter de tuer.
C'est sur terre qu'Athéna a appris comment faire la guerre. Ses observations successives du comportement humain lui ont appris toutes les ruses, tous les pièges et toutes les stratégies pour mener à bien une campagne vers la victoire totale. Mais aussi le prix de la faiblesse et ses conséquences sur l'avenir. Elle allait faire en sorte que la paix dure au moins cinq mille ans après ça ...
Alors, Athéna n'était pas tendre, dans un bain de sang, les religieux fanatiques gouvernants et leurs gardes rapprochées furent exécutés ou plutôt déchiquetés, seule manière de leur arracher ce pouvoir qu'ils ne méritaient vraiment pas. Ils apportaient la souffrance contre une place dans un paradis où ils ne seraient sûrement pas les bienvenus. C'était leur seule façon de gouverner alors qu’eux profitaient du paradis sur terre aux dépens des autres !
Car tous ces fanatiques ne sont que des parasites, par la force et la peur qu'ils imposent, ils volent, pillent, violent, trahissent, rançonnent et mettent en esclavage les autres. Ils sont les ennemis de la vie, de la liberté, de la joie et du bien être. Ils ne font la guerre que pour s'emparer de ce que possèdent les autres et qu'ils convoitent.
Quant aux chefs, ils sont pires encore, ils recrutent des délinquants, leur promettent la belle vie, ils la leur donnent quelque temps sans leur dire ce que l'on attend vraiment d'eux en détail. Puis un jour, ceux qui ont pactisé avec le diable pour avoir la belle vie, se voient contraint de donner leur vie pour la cause. Ils accomplissent alors des actes infâmes plus ou moins librement et s'ils ne le font pas, leur mort sera encore bien pire que celle que ces chefs religieux leur offrent. Ils savent que de ce côté-là, ils n'ont aucun intérêt de refuser. Ils ont largement eu le temps de voir ce dont sont capables ceux qui attendent d'eux ce payement immédiat …
Après la destruction du noyau dur de la terreur, Athéna s'occupa ensuite des clans de cannibales et des groupes de fanatiques, qu'elle fit massacrer par ses prédateurs.
La résistance de son côté commençât à gagner du terrain sur des intégristes désorganisés qui n'avaient plus rien à manger depuis des jours tellement leur administration était submergée de demandes en tout genre…
Comment les peuples peuvent-ils être aussi aveugles ? Toute forme de négociation était inutile, à la moindre occasion, ils recommenceraient, elle savait que c'était alors la seule solution était un grand nettoyage.
Il n'existe rien de pire que les dictateurs et ceci pour quel que soit la prétendue légitimité sur laquelle ils s'appuient pour agir.
La guerre ouverte contre l'armée des fanatiques fut relativement rapide, ils venaient d'eux-mêmes affronter les robots qu'elle déployait sur les terrains d'opérations et les villes. Elle s’emparait des régions et ils attaquaient alors aussitôt ses positions pour reprendre le contrôle du pouvoir central régional. Mais à mesure que ses victoires s’enchaînaient, l'affrontement fit place à de la guérilla contre des convois et à des actions terroristes meurtrières visant le peuple, ce qui nécessitait de placer beaucoup de prédateurs statiques dans les endroits très fréquentés. Ils attendaient ces attaques qui n'arrivaient presque jamais, protégeant de leur présence la population. Leur rapidité ne laissait pas aux terroristes le temps de faire des victimes. Mais cela rendait presque inutile beaucoup d'unités qui aurait pourtant été bien utile au combat dans d'autres zones.
Les fanatiques se cachaient toujours plus pour mieux préparer la riposte à la sécurisation du peuple et des structures administratives qui se remettaient doucement en place. Tant que ce peuple avait peur, ils gardaient un pouvoir relatif sur certains fragments de la société qui préférait se soumettre que de subir les conséquences qu'aurait provoqué un refus de leur part.
Il fallait alors montrer au peuple qu'il pouvait à nouveau compter sur une aide puissante qui chasserait ces parasites qui leur volaient leurs réserves et les soumettait au travail forcé.
Le territoire était trop grand que pour visiter rapidement tous les endroits existants et y dénicher les groupes fanatiques. Tôt ou tard, ils seraient découverts, mais cela prendrait plus de temps que si le peuple remontait de lui-même, les informations directement au central.
Pour rassurer la population dans son ensemble, Athéna a utilisé les ondes et les réseaux sociaux sur lesquels elle a personnellement garanti au peuple un avenir sécurisé et protégé de ces fous.
Afin de les rassurer sur l'avenir de cette société nouvelle, elle a accueilli à bord des reporters de tous bords politiques et religieux. Athéna leur a accordé une immunité totale sur tout ce qu'ils feraient ou diraient durant leur séjour à son bord. Ils seraient protégés d'absolument de tout, jusqu'à ce qu'ils aient quitté son vaisseau et ceci quoi qu'ils aient fait contre elle, si cela arrivait d'une façon ou d'une autre. Athéna leur a garanti en outre qu'elle n'utiliserait aucun moyen pour sonder leurs pensées tant qu'ils seraient à bord. Les reporters affiliés aux fanatiques n'y ont bien sûr pas été invité. Ce sont les diverses communautés et journaux qui les ont sélectionné. Ils furent plus d'une centaine à monter à bord ce jour-là.
Les appartements libres ont été nettoyé et rangé pour la circonstance. Les journalistes s'y sont installé et procédaient à des reportages sur la vie à bord et sur tout ce qui était à leur portée de vue. Ils descendaient en direct dans les soutes pour compter les robots de différentes sortes. Ils observaient et décrivaient en détail le vivarium et son fonctionnement. Ils approchaient les protections du noyau et montraient son aspect visuel. Même les robots de nettoyages n'ont pas échappé à un reportage complet sur leurs utilités à bord et sur les différences qui existaient entre eux.
Pour leur confort, une des soutes voisines de la salle de commandement a été adaptée à leur usage. Des véhicules électriques de déplacement leur ont été attribué, ceux-ci fonctionnaient sur une connectique avec le sol du vaisseau et ne disposait que d'une batterie de quelques minutes. Ils avançaient tout en recevant l'énergie du sol par un système de recharge sans fil existant tout au long de la route à suivre. Ils pouvaient alors être utilisé en permanence sans jamais à avoir à s'arrêter durablement.
Les programmes TV étaient en général limité aux prières et aux discours politiques depuis des siècles, l'arrivée sur les ondes de ces nouveaux maîtres de la communication les a obligé à combler le vide laissé par les fanatiques. C'est ainsi qu'à chaque minute, ils racontaient la vie à bord, cela parlait aussi bien des repas, des dortoirs que des actions de combat, des conversations politiques entre eux ou des rumeurs sur les informations militaires, etc. En gardant leur télévision allumée, les auditeurs auraient presque pu se croire vivre dans le vaisseau avec nous …
Les attaques contre la population, malgré des robots rapides d'intervention faisaient beaucoup de morts, car les terroristes visaient des lieux moins fréquentés et ne disposant donc pas de cette protection. Il était malheureusement impossible d'en mettre partout. ''La Une'' des actualités mondiales ou régionales et démontrait que derrière ces attentats se cachait une entité puissance et finalement plutôt très organisée. Celle-si attaquait principalement les abords de son vaisseau, cherchant par ce moyen de l'obliger à s'éloigner du peuple.
Elle ne les craignait pas, elle décida donc de s’installer dans le plus grand désert de cette terre à une distance élevée de la population. Ses moyens technologiques la gardant proche du peuple malgré tout. Nous avons passé près de quinze jours ou un mois à gérer le monde à distance.
Lorsqu'une nuit, nous avons été brutalement réveillés : un missile de haute technologie a touché son vaisseau, le seul dans toute cette guerre qui avait réussi à détériorer la coque et des propulseurs de stabilité. On avait déjà essuyé des tirs, mais aucun de cette envergure et les dégâts n'avaient jamais été si importants.
Le vaisseau a plongé, comme une masse, au sol dans le sable du désert. Au petit matin, on ne put que constater les dégâts. Une aile apparaissait brisée et il y avait des débris partout au sol sur un rayon de cinq kilomètres. Les sécurités du vaisseau ont alors bloqué tous les accès à la zone de l'intérieur. L'autre aile n'avait pas été touchée et restait en l'air en pointant vers le ciel, à l'intérieur, on se serait cru sur les pentes d'une piste de ski, cela a rendu inopérant les véhicules des reporters. Mais rapidement, après quelques minutes, le bloc global de commandement comprenant aussi les appartements et le vivarium, s'est remis à plat par les systèmes de vérins liés à la remise à niveau automatique du vivarium. Cela a coupé malgré tout, toutes possibilités de se déplacer librement dans le vaisseau. Par chance, les journalistes étaient tous dans leurs logements à ce moment-là et aucun d'entre eux n'a été bloqué dans les soutes.
Déjà dehors les robots ouvriers ramassaient les débris et d'autres tentaient de réparer l'aile brisée que l'on ne pouvait voir disparaître à moitié sous le sable. La nouvelle fit le tour du monde en quelques minutes, les reporters étaient catastrophés. Mais durant un instant, sans qu'il ne me voie, j'ai vu l'un d'entre eux esquisser un sourire, qu'il effaça rapidement pour laisser place à un visage grave, je compris alors qu'un espion était probablement parmi nous. Cela avait tellement été rapide, que je n'en étais pas vraiment sûr … J'ai regardé Athéna qui sembla ignorer mon regard.
Dans la journée qui suivit des fous de Dieu sont arrivé de partout et se sont attaqué aux robots réparateurs avec des lances missiles. Quand les reporters lui demandèrent pourquoi ne pas sortir les robots de combats, elle leur annonça, avec un calme olympien, qu'une avarie causée par la bombe bloquait la salle où ils étaient stockés. Mais que les quelques unités disponibles suffiraient à faire le travail. À chaque heure, à chaque minute, les ennemis se faisaient de plus en plus nombreux dans la zone. À mesure qu'ils détruisaient les robots de réparations, d'autres étaient fabriqué et les pièces des robots détruits servaient aux nouveaux qui sortaient de l'assembleur. En quelques jours, on avait perdu plus de la moitié des unités de combats disponibles et une bonne partie des robots de maintenance. Les reporters, affolés clamait la situation alarmante, demandant aux régions de former des unités de volontaires et de venir nous aider, mais vu notre emplacement, il aurait fallu des mois pour organiser, entraîner puis mettre à disposition cette aide indispensable. L'organisation 'Clair de Lune' opérant déjà sur d'autres endroits du monde ne disposait pas d'unité pour accomplir cette mission et Athéna leur donna l'ordre de ne pas tenir compte de l'appel à l'aide. Cette situation empirique témoignait que les fanatiques s'étaient bien préparé à cette attaque et qu'ils étaient déjà sur place, cachés dans ce désert depuis des jours.
Athéna lança devant nous un appel aux vaisseaux de l'entreprise les plus proches pour recevoir de l'aide d'urgence. Un seul répondit qu'il était en mesure d'arriver sur zone sous huit jours, cinq heures, treize minutes et qu'il était déjà en route. Elle restait là stoïque répétant que tout était sous contrôle. Mais plus personne ne la croyait. Je ne savais plus trop qui croire. Dehors les intégristes se multipliaient comme les petits pains, même leurs chefs, pourtant d'ordinaire cachés dans des lieux inaccessibles paradaient et exhortaient leurs combattants.
Nous avons alors passé un seuil critique de destruction de nos robots de défense et commencé à connaître des coupures de courant dû aux reconstructions de nos défenses par les usines qui tournaient à plein rendement. Elle annonça avec calme que ces coupures n'étaient que momentanées. Les reporters étaient terrorisés par ces ennemis qui leur avaient promis une fin douloureuse. Au soir du sixième jour depuis notre appel de détresse, nous avons pensé que ce serait la dernière nuit de résistance de notre défense robotisée tellement il en restait peu en activité et le vaisseau, comme à chaque heure Vyldraya fit son rapport de situation et annonçât cette fois-ci que la quasi-totalité des troupes ennemies étaient réunie et se préparaient pour l'assaut le lendemain au levé du jour, soit plusieurs heures avant l'arrivée possible du pilote du vaisseau de sauvetage.
Un calme, annonçant une tempête, revint pour quelques heures sur le désert, la fin était proche semblait-il. Les petits robots espions retransmettaient les bénédictions et les appels à la guerre sainte contre l'engeance dénommée Athéna.
Au petit matin, les reporters se pressaient dans la salle, l'attaque était imminente, les reporters se sont mis à émettre sur leurs chaînes de télévisions, c'est à cet instant que le reporter espion se déclara pour de bon et dit :
« Nous allons vous vaincre, car Dieu est avec nous, vous périrez tous ! »
À cet instant, les autres reporters voulurent le lyncher, mais elle le leur interdit :
« J'ai promis l'immunité à tous et la sécurité à chacun et je n'ai qu'une parole. Il existe une sortie sur le dessus du vaisseau, un drone volant peu te faire sortir par là. Tu peux rester ou partir, c'est à toi d'en décider ».
« Je n'ai pas besoin de ta protection, je vais rejoindre les miens et nous te combattront jusqu'à la mort ».
Un robot le conduisit par une des galeries de maintenance jusqu'à cette sortie. Il le déposa dans le désert, en toute sécurité et sans qu'il soit inquiété par les robots de combat. Il a regagné les siens à pied dans le sable du désert, ce qui lui a pris plus d'une heure.
« Pourquoi l'avoir laissé partir ? Il a mené tous nos ennemis autour du vaisseau et ils vont nous brûler vifs dans le meilleur des cas. »
« Pour ça ... Répondit-elle, Vyldraya maintenant ! »
Le vaisseau fit un bond en l'air, découvrant une aile, qui en fait était parfaite à la place du chantier de gravats qui s'éparpilla dans le désert, le vaisseau s'éleva d'une centaine de mètres et sous la coque une bombe tombât et à mi-hauteur, elle explosât avec une extrême violence, son souffle rasa plus de quatre-vingt kilomètres de rayon autour de nous, tuant tout sur son passage. Rien en dehors du vaisseau n'a survécu, cette explosion a propulsé le vaisseau sur une grande hauteur sans que cela ne nous écrase au sol. Le système d’apesanteur avait bloqué le vaisseau à bonne hauteur le temps de l'explosion pour orienter le souffle de celle-ci tout autour et ne rien perdre de sa puissance vers le haut. Puis se relâchant un peu une fois le souffle presque épuisé, cela fit s'élever le vaisseau en douceur …
Le sol a certes tremblé sous nos pieds, certains en sont même tombé par terre.
Exultant, derrière-moi, j'ai entendu un reporter dire :
« Mes amis, nous sommes vivants ! Et comme ils se sont tous mit à parler, je n'ai plus très bien suivit leurs conversations entremêlées d'explosions de joie… »
La plupart des forces fanatiques et la totalité des forces d'élite restantes ainsi que leurs chefs les plus importants ont péri ce jour-là dans ce désert.
Oui, il restait encore quelques fanatiques dans des zones reculées. Mais l’essentiel des forces en présence avaient été pulvérisé dans ce désert. Les autres feraient l'objet d'une chasse plus tard et pour certains, par le peuple lui-même qui n’appréciait plus beaucoup ces parasites.
De retour au travail de reconstruction, elle mit ensuite en place des machines qui contrôlerait l'action de la justice et de l'armée. Mais aussi, une assistance à l'action politique, le temps qu'un vrai gouvernent puisse en reprendre le contrôle. L'organisation ''Clair de Lune'' réclama alors le pouvoir et révéla au peuple son Luminare, une jeune femme qui gouverne encore Alystaglia aujourd'hui. Athéna, lui reconnaissant les qualités de la fonction, s’effaça devant son droit légitime de régner sur le peuple de la Lumière.
Mais il fallait finir la reconstruction, alors Athéna lança la fabrication de robots pour reconstruire les villes, les systèmes éducatifs, les chemins d'approvisionnement, la distribution d'eau, etc., etc., etc. Tous ces programmes existaient bien avant sous ce fameux nom de ''Revyve'', ils avaient été créés par l'entreprise pour reprendre la main en cas de révolte, de guerre ou de grands bouleversements, mais aussi pour recréer une société sur une autre planète, chaque détail y était consigné et traité dans l'intérêt public sur la base de la société ancestrale de la grande époque. C'était là la raison de ces stocks de robots. Tout cela était contenu dans l'ordinateur du bunker sous-terrain qui disposait aussi d'une centrale capable d'alimenter les outils nécessaires à la résurrection de la société avec un stock raisonnable de noyaux. Il suffisait alors de tout relier avec la surface. Ce monde en kit tout automatisé fût réactivé pour le bien des quelques habitants proportionnellement, qui restaient encore en vie, de quelques milliards, il ne restait que quelques millions d’habitants sur cette planète ... Même l'éducation du peuple était programmé pour reconstruire ce monde technologique et mieux le comprendre. En quelques mois de plus, ce monde refaisait surface.
Ce monde n'avait plus vraiment besoin d'elle, le peuple avait à nouveau sa lumière à suivre et elle régnait avec une très grande sagesse. Une nouvelle administration a pris place sous son commandement établissant des nouveaux accords avec le gouvernement des mondes de l'Ombre.
Entre temps et quand le moment fût venu où elle remit l'enfant trouvée à sa famille proche. Athéna s'en était occupée et elle l'avait gardé dans son vaisseau, je ne sais ce pas qu'elle est devenue, mais la dernière fois que je l'ai revue, elle semblait enfin heureuse et toujours en bonne santé.
Ce monde devenait chaque jour meilleur à vivre pour chacun de ses habitants. Des écoles accueillaient tous les habitants afin de les reformer aux technologies aux sciences et à l'exploration.
Il continuait à me raconter son épopée, au fur et à mesure, je prenais des notes, et j'en avais déjà plusieurs carnets pleins … C'est à ce moment-là qu'il se fit plus grave dans sa façon de parler ... Avec un air pensif et lentement, calmement me dit :
« Je ne suis pas éternel. Et les quelques années qu'avait duré ce long périple diminuait mon espérance de vie d'autant, et ceci, même si les machines de soins dont je disposai dans le vaisseau étaient performante. Tout comme Athéna, j'arrivai au bout du voyage ... Je me faisais tout simplement vieux, très vieux ».
Elle avait rétabli en grande partie ce monde qui lui avait donné naissance. Corrigé les données informatiques d'histoire et rendu à ce peuple la mémoire du passé. Ramené la justice et parlé au reste de cette humanité moribonde qui ne demandait qu'à pardonner, tourner la page et vivre mieux.
Elle a marqué leur histoire de son empreinte indélébile, est devenue un temps, de fait, l'équivalent du ''Luminare'' sur ce monde avant que l'organisation ''Clair de Lune'' ne rétablisse cette fonction et ne couronne en sa présence celle qui l'a guidé des années durant avant le retour d’Athéna dans leur monde.
Il était temps pour Athéna de laisser ce gouvernement reprendre son pouvoir et de s’imposer à ce monde qui était aussi le sien.
Nous sommes revenus sur le vaisseau d'où elle a soutenu le règne de cette nouvelle dirigeante sur cette société à la paix retrouvée.
Nous avons fait de nombreux voyages sur la terre de l'Ombre et conversé avec l’administration et son administrateur général, mais aussi avec beaucoup de pilotes qui commençait à construire leur propre société.
Les jours s'écoulaient tranquillement à regarder le réveil de ce monde et d'en régler les derniers petits détails. Les robots s'affairaient à ranger, nettoyer, reconstruire, etc. Le monde nouveau apparaissait chaque jour un peu plus, même la politique renaissait petit à petit.
Le Luminare a renvoyé la religion à sa place, dans les temples de la sagesse et n'avait plus le droit d'en sortir et cela convenait bien à ceux qui était restés les confidents du peuple et n'avaient jamais sombré dans l'extrémisme sous toutes ses formes …
Il soupira et il me raconta la fin :
« Nous avons commencé à préparer le retour. Mais arriva ce qui devait arriver, un matin, son avatar ne bougeait plus. J'avoue que là, j'étais un peu inquiet, elle avait parfois eu des absences qui ne durait pas, quelques minutes tout au plus, mais cette fois, cela semblait plus grave. Des heures après, elle n'avait toujours pas donné signe de vie et je savais qu'elle n'était sur aucun autre avatar, l'affichage relatif restait désespérément éteint.
Au bout de quelques heures, j'étais décontenancé, presque à bout de nerf et paniqué aussi je dois dire. J'entrepris de taper avec un objet qui me servit de masse et que j'avais gardée dans mes appartements, contre la porte de son pilier. Je sais que c'était insensé, mais j’avais passé la matinée à imaginer le pire et de me voir prisonnier pour indéfiniment d'un vaisseau dérivant dans l'univers ou tournant autour de cette planète pour l'éternité. Je ne pouvais même pas commander la navette pour m’emmener vivre sur cette terre ou ailleurs, le risque sanitaire aurait de toute façon été trop grand.
Vyldraya ne répondait pas non plus durant ses absences, je suppose qu'elle restait bloquée sur une routine en attente de ses ordres, j’espérai encore la réveiller, mais rien n'y fit, découragé je me suis assis sur les marches. »
Il fit une courte pause pensive, se tourna vers moi et reprit :
« Quelques autres heures plus tard, alors je me tenais la tête dans mes mains et que je me demandais vraiment ce que j'allai devenir, l'écran géant s’éteignit complètement et la salle devint toute noire quelques secondes, je me suis dit que c'était la fin du voyage, puis tout s'est remit en marche, Vyldraya annonça et émettant sur toutes les fréquences : « Athéna est décédée en ce jour à 5 h 30. »
« Ça y était, j'étais en face de la seule situation que je n'avais pas vraiment envisagé en partant avec elle, être bloqué seul dans son vaisseau pour l'éternité : je n'avais jamais pensé survivre à une pilote millénaire même si elle était sur la fin de sa vie puisque telle était aussi mon cas. J'avais eu une belle vie, vécu une aventure fantastique, mais pour l'heure, je me retrouvais prisonnier là, à tout jamais, je pourrai y vivre et même bien vivre, mais seul et totalement coupé des mondes. Enfin je croyais … car aucune communication ne semblait aller ou venir de l'extérieur depuis sa mort à par ce message. Et Vyldraya ne me répondait pas !
Encore quelques minutes plus tard, l'écran s'éteignit puis s'alluma à nouveau, elle fit son apparition sur l'image :
« Quand tu verras ce message, je serais morte. Malgré ce que je t'ai laissé croire, j'ai estimé que tu me survivras, sache que je ne peux laisser ce vaisseau tomber entre de mauvaises mains, il pourrait faire à lui seul faire basculer le destin des mondes. Tu es certes vieux, mais il te reste encore du temps avant que ce soit ton heure, j'y ai longuement réfléchi, pardonne-moi, mais et c'est la seule solution ... Je n'ai pas le choix... »
Il enchaîna :
« Et là j'ai vu son avatar me foncer dessus. J'ai eu la peur de ma vie et je me suis écroulé sur le sol inconscient, après ce fut la nuit noire. Quand je me suis réveillé le lendemain, j'étais dans la salle hôpital du vaisseau. Étonnamment, je n'avais mal nulle part malgré mon âge avancé. J'étais même plus en forme qu'après une séance de remise en condition par tous ses appareils de soins que j'affectionnai tant. J'étais assez surpris d'être en vie et je voulais très vite essayer de comprendre ce qui s'était passé, cela ressemblait à une blague de mauvais goût. Quand je suis entré dans la salle de commande, l'écran s'est allumé et a affiché directement les signes de santé du pilote, c'est là que j'ai compris : Elle avait fait de moi le nouveau pilote du vaisseau ! Ma vie et celle du vaisseau étaient désormais étroitement liée. Si j'allais vivre bien plus longtemps, je ne pourrai plus le quitter totalement pour autant. Dans son dernier message, elle m'a donné l'explication sur la charge de son avatar sur moi : pour la transformation, la peur et ses effets chimiques sur le cerveau aidait à la réussite. Les savants l'avaient appris quand elle-même était devenue pilote, elle avait alors très peur de ce qui allait se passer ... Car nous ne sommes tous les deux pas nés ainsi. Elle m'informait aussi qu'elle voulait être enterrée dans son monde d'origine et dans une cérémonie typique de son époque, la même que pour chacun des dirigeants de l'entreprise. Tout comme l'avaient été, avant elle, ses parents et les parents de ses parents.
Mon nouvel avatar avait reçu mes apparences d'origine. Cela s'était fait automatiquement, mais je pouvais le moduler maintenant à ma volonté simplement en m'imaginant être telle ou telle personne ou telle ou telle chose, car l'ordinateur l'adaptait à ma volonté et commandait chaque nanorobot.
Il enchaîna:
« Je me suis lancé dans l'organisation de la grande cérémonie ... ou plutôt, j'ai suivi point par point ses consignes… J'ai lancé le processus que l'ordinateur allait entièrement gérer du début, jusqu'à la fin ou presque, apportant pour ma part, quelques changements sans plus et j'ai enregistré les annonces sur un ton formel … J'ai veillé au nettoyage des abords, à la rénovation des lieux et aux fleurs autour du caveau de famille, etc. C'est une tombe à l'apparence d'une très belle petite bâtisse à colonnes torsadée avec une porte d'un alliage assez curieux, peut-être le même que le vaisseau d'Athéna. Elle est finement décorée par des dessins directement issus des explorations dans l'espace, de vaisseaux et d'une photo de famille, sa famille ! Elle y est représentée en petite fille … Après plus d'un mois de préparatifs, ce qui est une coutume ancestrale pour les personnalités de ce monde, la grande cérémonie organisée se déroulait. C'était le temps nécessaire pour que les messages envoyés à travers l'espace soit parvenus aux destinataires et qu'ils puissent faire le voyage.
Le peuple, reconnaissant d'avoir été sorti de l'âge des ténèbres se massait entre gratitude et curiosité. Les officiels de Clair de Lune et le Luminare sont aussi venu présenter leurs respects. Et oui, on dit LE Luminare même quand c'est une femme. L'office funéraire suivait les rites d'une religion qui pour moi était encore inconnue, et tous suivaient scrupuleusement ce rituel.
Leur croyance en Dieu ne faisait aucun doute, mais pour eux, il n'existait aucune possibilité ni de parler à Dieu, ni que Dieu leur parle tellement il était grand. Les prières n'étaient destiner qu'à influer sur l'inconscient collectif, nom donné au lien qui uni tous les être entre eux. Depuis toujours, avant la terreur, les religieux ne quittaient jamais les lieux de culte, sauf pour les enterrements. Ils ne se mêlaient pas de politique ou même de la vie des croyants, contrairement aux déviants qui eux voulaient imposer la religion dans chaque pas de la vie quotidienne de ceux-ci. Leur rôle se limitait uniquement au plan spirituel de la vie des fidèles. Les bons religieux se contentaient de réveiller en eux les sens positifs de la conscience et du respect de la vie. Jamais la religion ne quittait ces lieux dévolus pour entrer dans la société de quel que façon que ce soit afin de rester pure et de garder son sens véritable. Elle avait vocation de rendre plus honnête et plus juste les fidèles qu'elle accueillait dans leurs temples à leur propre demande. Ils repartaient ensuite vivre dans la société dès qu'ils le décidaient. La foi agissait pour le bien de tous, sans jamais contraindre qui que ce soit de suivre la voie et ne jamais intervenir directement dans leur vie par des obligations sous quelle que soit la forme. Chacun était libre de croire et la discussion restait ouverte.
Il y avait encore quelques monastères qui suivaient les préceptes ancestraux comme autrefois enseignés, ils avaient survécu à cette époque de ténèbres et ce prêtre qui officiait était de ceux-là, il était croyant et respectueux…
Ce jour-là le ciel d'assombri au-dessus du cimetière. Des milliers de pilotes, peut être des millions, je ne saurai le dire, était revenu pour saluer une dernière fois, celle qui fût leur sœur et leur reine et qui les avait tous libéré. Cela faisait des mois que certains avait entamé le voyage de retour déclenché par la paix retrouvée. Mais aussi pour prêter main forte au cas où, celle qu'ils aimaient tous comme leur sœur cadette en aurait besoin. Leurs armements, maintenant actifs, tiraient des salves d'honneur sans le moindre danger et produisaient des effets lumineux assez surprenants. La cérémonie allait se poursuivre encore plusieurs jours et nuits durant …
Même si je savais que dans notre monde tous ou presque ignorent jusqu’à son existence, j'ai fait graver sur un marbre précieux et presque indestructible ces quelques mots :
Ci-gît la mère des hommes
Athéna, Reine des pilotes.
Puis-je l'ai fait placer celle-ci sur le fronton de la porte d'entrée, afin que tous puisse le voir, car eux, ils connaissent notre existence depuis bien longtemps, surtout comme étant le peuple élu d'Athéna …
Ce qui est assez curieux, c'est qu'ils fêtent la mort autant que la vie. Me voyant perplexe à la fin de la cérémonie le prêtre s'est approché de moi et m'a dit ceci après une courte conversation :
« Seul le corps meurt, la vie, elle, reste éternelle … ».
Devant mon étonnement, il ajouta :
« Nous nous réincarnons éternellement, et nous n'y pouvons rien, nous ne choisissons pas qui nous seront demain, nous pouvons seulement nous y préparer. C'est pour ça qu'elle est revenue mourir ici … Car, c'est ici qu'elle renaîtra parmi les siens … ».
« Je vous sais sceptique, mais c'est ce en quoi nous croyons. Le paradis et l'enfer, ce n'est pas ailleurs, c'est ici et c'est la conséquence de nos choix actuels pour demain qui créeront le paradis ou l'enfer … Nous pouvons tout aussi bien renaître dans notre famille que dans celle de nos ennemis, d'une origine autant que de n'importe quelle autre, parmi les riches ou parmi les plus pauvres. C'est aussi là une bonne raison de veiller sur les plus faibles, les plus démunis et sur tous les autres, de les respecter comme s'ils étaient un peu de notre famille, car ils en seront peut-être bientôt … ».
Il me laissa un temps de réflexion et ajouta :
« Faite bon voyage de retour, il me faut partir maintenant et retrouver mes frères, nous prierons aussi pour vous et les vôtres ! ».
Il s’est avancé et a appuyé sur un bouton de sa ceinture. Il prit la forme d'une sorte d'ange comme sur les vitraux des églises. Je l'ai vu partir ainsi tranquillement pour rejoindre les siens. À cet instant je me suis demandé si … Mais je ne le saurais jamais.
Il rêvassa un instant et ce long silence, il reprit : Quand la cérémonie a été terminée, et alors que je préparais le grand retour, le représentant des pilotes m'a contacté.
« Nous sommes des pilotes, nous n'avons pas été conçu pour vivre sur une planète, notre monde à nous, c'est l'espace, c'est là en quelque sorte notre terre à nous. Nous avons aussi les moyens militaires d'imposer l'ordre et la loi dans cette immensité. Donc d'un commun accord entre nous, nous avons décidé de fonder une fédération de l'espace et d'instaurer un grand conseil des peuples qui y vivent afin d'y maintenir la paix. Nous voulons empêcher toutes guerres dans ce monde qui est le nôtre et qui les séparent. Nous allons commercer avec ces peuples, leurs colonies et établir des lignes de transports qui les relierons. Nous allons aussi neutraliser les pirates et nous allons reprendre la création de nouveaux pilotes et de nouveaux vaisseaux. Nous en détenons maintenant la technologie, elle était cachée dans des banques de donnés qui se sont activée à l'annonce de sa mort et agrémentée d'un message posthume. Nous allons créer une capitale pour notre peuple dans l'espace ou se tiendra ce grand conseil pour la paix et le commerce.
Une nation est née ! La nôtre et nous déclarons que l'espace est notre monde et nous y imposerons la paix et la justice par la force si nécessaire … Considérant que vous êtes devenu un pilote à part entière, il y aura toujours une place pour vous si vous le désirez, vous y serez toujours le bienvenu.
Concernant le peuple de votre terre, il faudra sûrement encore quelques centaines d'années avant qu'il ne soit prêt à rejoindre le grand conseil. La guerre y fait encore rage chaque jour sur ce petit caillou et l'unité de ce peuple n’existera pas avant des siècles.
Ceci dit, il existe sur votre planète des technologies issues de notre monde et qui lui appartiennent, Athéna s'est opposée à ce qu'elles soient extraite du sol de la terre. Elle a choisi de les laisser en héritage à votre peuple. Elle a cependant décidé qu'ils ne seraient pas remis aux autorités. Mais laissé aux mains des chefs automatiquement sélectionnés électroniquement par ces machines afin de continuer à jouer leur rôle dans l'évolution humaine tel qu'elle en avait décidé lors de leurs créations. Et ceci malgré que pendant longtemps ce n'a pas été le cas. D'après ce qu'Athéna a stipulé dans la notice explicative, ce peuple évolue bien plus vite grâce au rôle inspirant de ces machines et elle a perfectionné leur programme …
Mais conformément à la volonté d'Athéna, si ce monde entre en guerre avec nous ou tout autre peuple d'une autre planète, nous auront toute autorité de placer cette terre en quarantaine autant de temps qu'il le faudra.
Il apparaît qu’au-delà du fait que votre peuple était son préféré, c'est aussi pour elle le résultat d'une expérience et qu'elle veut contribuer à son avènement par delà sa mort. Nous espérons qu'elle ne s'est pas trompée en laissant de telles technologies aux mains de ces primates. Mais nous n'allons pas nous opposer à ses dernières volontés …
Nous avons décidé que puisqu'il faut penser plus à l'avenir qu'au présent, en ce qui concerne votre peuple, il vous faudra choisir un ambassadeur ou une ambassadrice. Une personne qui permettra de garder la liaison entre le grand conseil et les peuples de la terre, puisqu'ils ne sont pas encore unis. Elle dirigera les chefs de clans choisis pour être les détenteurs de ces technologies pour qu'ils préparent cet avenir que nous voulons tous pour ce monde. Mais en cas de dérapage, nous interviendrons pour les retirer de ce monde. Nous voulons aussi observer par son intermédiaire l'évolution de l'humanité et préjuger de ce qu'il devra être fait à l'avenir lorsque ceux-ci commenceront à sortir des limites de leur système solaire. Il n'est pas question de les laisser mettre à feu et à sang toute la galaxie …
Votre peuple est un peuple de guerrier, nous espérons ne pas à avoir à intervenir, mais nous n'hésiterons pas à le faire. Nous apporterons notre aide à votre ambassadeur pour aider à conduire son peuple vers la paix. »
Il leur a alors dit :
« Je salue la naissance de la nation des pilotes et de cette assemblée destinée à réunir tous les peuples connus dans l'objectif d'imposer une paix durable dans l'univers.
Pour l'heure, je veux d'abord retourner dans mon monde. J'ai encore tant de choses à y faire. Mon peuple n'est en effet pas prêt à avoir un ou une Luminare et reste divisé.
Je chercherai une personne qui saura la représenter pour siéger a votre grand conseil et qui œuvrera afin de les préparer à faire leurs premiers pas dans l'univers que vous contrôlez à présent ».
Il est vrai qu’en tant que pilotes, ils avaient rencontré des multitudes de mondes et de civilisations. Leurs connaissances partageables à volonté comme de simples fichiers transférables entre eux à la vitesse de l'éclair, puisque qu'elles étaient stockées dans des banques de mémoires, leur apportaient un avantage certain à la compréhension des peuples qui pourtant restait des plus complexes. Cela faisait d'eux des négociateurs hors pair. Et pour être exact, ils n'avaient plus bien grand-chose à faire d'autre dans l'univers que de construire leur propre civilisation. Pour l'équipement, ils savaient trouver les ressources et les transformer sans aucun problème. Des moyens, ce n'étaient sûrement pas ce qui leur manqueraient, ils avaient accès aux meilleures sources d'énergie et à tous les minerais rares avec une grande facilité. De plus, personne dans l'étendue de l'univers connu n'était capable de les affronter dans une guerre. Même la lumière de l'aube ne pourrait les vaincre, tant ils étaient nombreux, puissants et bien armés. Pourtant, ils n'aspiraient qu'à une paix partagée entre tous.
J’étais divisé entre l'envie de revoir mon monde que j'avais quitté depuis des années et la crainte de ce que je pourrai y découvrir. J'avais surtout besoin de réfléchir, c'est pourquoi j'ai retardé mon retour et visité discrètement quelques mondes, mais au fond, je ne pouvais échapper à ce désir et à la nostalgie de ces lieux que j'affectionnai tant.
Parvenu en périphérie de notre système solaire, je vis quelques vaisseaux aisément reconnaissables de pilotes. J'ai engagé alors la conversation :
« Ici la Lumière de l'aube aux Pilotes ... »
« Bonjour, nous avons été envoyés pour surveiller la région et nous avons reçu la charge d'exfiltrer Hadès et tout témoignage de son passage sur terre... Hadès n'est pas un pilote comme les autres, mais il est aussi de notre famille, il est dangereux certes, mais surtout malade … Nous ne lui donnerons pas une place dans la Fédération, mais il doit partir d'ici. Nous allons l’emmener sur une planète sans civilisation qu'il ne pourra plus quitter et il y sera soigné. Nous le surveillerons afin qu'il ne puisse plus nuire à personne ».
« Et concernant son vivarium ? ».
« C'est votre monde et nous nous conformons à la volonté d’Athéna à ce sujet. Nous avons décidé de vous en laisser la responsabilité, à vous de décider ce qu'il convient de faire. De toute façon, il ne permet pas à ses utilisateurs de quitter la planète pour un voyage dans l'espace »
« Je suis d'accord sur le fait qu’Hadès doit quitter notre monde, mais son ancien abri a été capturé et il peut maintenant servir à aider à préparer le monde à son avenir, donc il restera en place. Je sais déjà ce que je vais en faire … »
Ainsi s'acheva notre conversation alors que j'approchais déjà de notre petite planète bleue.
Du fait que mon avatar était un ensemble de nanorobots, il pouvait être désinfecté parfaitement et totalement, le risque de transmettre la moindre maladie venue d'un autre monde était donc inexistante et ceci tant que je respectais les consignes de sécurités.
Une fois au sol, je me suis promené à nouveau dans les rues pour revoir ma ville, ma maison ... Enfin, vu que ce n'était pas la mienne puisque je la louai à l'époque, elle était désormais occupée par un jeune couple avec des enfants. Je ne me suis donc pas trop attardé sur les lieux. Le monde n'allait pas mieux, ni moins bien d'ailleurs. J'aurai pu tout changer, apporter de nouvelles technologies, mais cet apport de technologie avancée l'aurait infantilisé et déséquilibré. Il aurait été d'autant moins capable d'évoluer et ceci aussi aurait eu des conséquences à long terme.
Un peuple ne peut évoluer que de lui-même, intrinsèquement, et il ne doit pas pour autant tomber dans l'anarchie ou le laxisme, car cela assombri son avenir. Par exemple, s'il y a trop de délinquance, alors devenir délinquant devient une attitude normale et quand une chose devient la normalité, elle n'est plus perçue comme une chose que l'on ne devrait vraiment pas faire :
« Tout le monde le fait, alors pourquoi pas moi ? »
Ils n'ont plus l'impression d'être des contrevenants à la loi ou des délinquants, mais d'avoir le droit normal d'agir de la sorte envers les victimes. Parfois ils appliquent leurs lois privées sur leurs territoires autoproclamés, un peu comme un seigneur sur ses terres durant l'époque féodale. Ce qui n'est pas normal, puisque rien ne leur octroie de droit cette autorité autoproclamée …
Ce phénomène de propagation du bien comme du mal, fait que si la justice naît de l'injustice. Mais il faut un environnement adapté pour que la justice grandisse et devienne la norme pour tous. Il faut alors parfois agir pour changer les choses et les améliorer. Faire ce qu'il faut, passe parfois par la neutralisation en dehors de l'application de la loi, de certains éléments qui profitent d'une immunité circonstancielle qui n'a pas de raison d'être. Ils freinent le développement de la justice pour tous en toute équité.
Mon entrevue avec trois des quatre maîtres des clés ne s'est pas passée aussi bien que je l'avais prévu. Mis au courant de la disparition d'Athéna, Ils ont tenté de se liguer contre moi. Ils ont cherché à me neutraliser et d’acquérir leur indépendance définitive pour asseoir leur pouvoir comme cela l'était durant des siècles avant moi et le retour d'Athéna …
Mais pour ma part, j'estime que ce matériel doit servir une cause plus noble que celle de petits intérêts privés et qui finalement œuvrent parfois au détriment de notre monde.
Conformément à la volonté d’Athéna et de son héritage, ils avaient l'obligation de servir les intérêts de l'humanité toute entière et il m'appartenait d'appliquer ses dernières volontés …
Après l'épisode d'Hadès et le grand départ, sans jamais pour autant avoir été en guerre ouverte. Ils continuaient plus ou moins à se chamailler entre eux tout en monopolisant leurs ressources pour servir leurs petits intérêts personnels et celui de leur groupe d'adeptes respectifs.
Le moine fût le plus réceptif à ma parole. Il était conscient que ce monde avait besoin d'aide pour évoluer. Il avait récupéré au cours du combat la clé de l'abri qu'avait créé Hadès et me l'a remise à ma demande.
Quant aux trois autres, il a fallu un peu leur taper sur les doigts pour qu'ils s'engagent dans notre nouvelle mission sur terre …
Pour y arriver, je les ai menacés de supprimer leurs accès aux abris, mais là non plus, ils ne m'ont pas écouté, alors je les en ai privé effectivement pendant une journée entière. Finalement, ils ont alors négocié un accord, ils savaient que de toute façon, je ne pouvais pas les révoquer, détenir leur clé n'étant pas suffisant pour ça, donc choisir d'autres personnes pour les contrôler m'était impossible. Mais privés de leurs abris, ils étaient vulnérables aux éléments extérieurs. Il existe depuis des siècles une secte qui leur fait la guerre. Elle aurait bien profité de l'aubaine pour les neutraliser en les enferment dans des geôles secrètes ou des asiles de fou où personne ne les aurait jamais écoutés. Ils le savaient, un des anciens gardiens y avait fini ses jours après avoir été capturé et tant qu'il n'était pas mort, aucun nouveau porteur de clé n'était désigné. Ces chasseurs n'étaient que le résultat de leurs mauvaises actions dans le monde. Sans pour autant tout connaître de l'origine des porteurs, ils luttaient contre ces sectes ancestrales et maléfique.
Sans leurs abris et la technologie qu'ils renferment, ils sont faibles et vulnérables et je ne leur laisserai l'accès libre, que si et seulement si, en échange, ils m'aident à accomplir ma mission sur terre.
Bon gré, malgré, ils ont mis fin à leurs dissensions. C'est le Paladin, chef des croisés qui fût le premier à céder quand je lui ai parlé des objectifs que nous allions poursuivre, la noblesse de la mission a achevé de le convaincre. Élias le descendant des Incas se montra plus réticent. Mais ne voulant pas laisser la vedette à son opposé de toujours ne se fit plus trop prier quand celui-ci a accepté le contrat. Le dernier avait besoin d'une tout autre motivation plus pragmatique, il aimait la modernité et menait la belle vie, il avait hérité de la clé par sélection de l'abri et n'entendait rien à ces rivalités d'un autre âge … Ses unités de combat n'avaient que pour but de protéger sa vie et son pouvoir. Il voulait une troupe d'élite dans cet unique but, c'était d'anciens militaires décorés qui formait des recrues sélectionnées spécialement par la machine parmi les meilleurs au monde. Dans le fond, il ne s'intéressait qu'à la finance et à son bien être … Mais il trouva là une nouvelle raison de s’intéresser à quelque chose et de briser par là sa monotonie … Il disposait des meilleures unités à déployer pour n'importe quel type d'opération et d'un matériel adapté à n'importe quelle mission secrète … On peut seulement regretter qu'il considère ses hommes comme des soldats de plombs que l'on place sur un champ de bataille. Les Croisés, eux, avaient gardés le comportement des chevaliers, leurs armements étaient des plus moderne, mais leur organisation était stricte et ils se sentaient habité d'une mission, celle de protéger leur ordre. Élias et les siens étaient plus dans la discrétion, toujours un temps d'avance sur les autres grâce à ses informations de première main, ses hommes étaient plus des assassins que des guerriers. Leur discrétion était sans pareil, quand on les voyait, c'était déjà trop tard.
Leurs guerres incessantes les avaient surtout poussé à recruter des combattants.
Du côté du moine, la situation était bien différente, l'abri était principalement un lieu de culte, on y apprenait les arts martiaux, mais dans des buts principalement religieux.
Engagés dans ma croisade, ils allaient tous à leur façon aider ce monde à évoluer vers l'avenir.
L'abri d'Hadès est resté vide depuis la destruction de son avatar et la défaite de ses hommes. Mais il existe par le monde d'autres abris, mais ceux-ci ne disposent que de technologies embarquées. Après le piège d’Athéna, les tribus, pour la plupart, se sont séparées en clans et certains de ces clans ont choisi de partir s’installer ailleurs dans le monde. Ils ont emmené leur part de butin avec eux et se sont installé dans des grottes et ils ont créé à ces endroits des lieux inviolables pour protéger leurs biens et s'y installer. Ces grottes sont protégées par des portes infranchissables sans leur clé respective. Elles ont été fabriquées dans les abris avec la technologie qui était alors en accès libre et emmenée par des navettes qu'ils ont fabriquées de la même façon. Par ce moyen, ils partaient à la conquête du monde le plus souvent envoyé par les chefs de tribu eux-mêmes …
Ils n'ont pas pu en fabriquer beaucoup avant les grands dérapages qui conduisirent à l'exode. Chaque clan qui partait avait reçu une navette et une sorte de porte ainsi que quelques appareils et outillages pour s’installer dans leur nouveau foyer. L'idée était surtout d'agrandir le pouvoir de la tribu sur ce monde sauvage. Tous ces endroits ont été oubliés à un moment ou un autre de leur histoire et sans technologie d'appel d'un nouveau membre, ils sont tous tombé dans l'oubli et reste totalement désert.
Il fallait maintenant sélectionner celui ou celle qui deviendrait l'Ambassadeur.
Nous avons envoyé aux quatre coins de la terre des drones de recherche munis de connexions neuronales. Cette technologie permet de la même façon que l'on cherche un fichier dans un ordinateur, de chercher une personne aux caractéristiques bien définies.
Les avantages d'une telle machinerie sont indéniables, vous avez besoin du meilleur médecin, elle vous donne son nom. Vous cherchez un second en tout point parfait, il vous le trouve et cela marche avec tout et tout le monde …
Les résultats ne se sont pas fait attendre très longtemps, ces données ont tout au long de l'humanité été collectée afin de comprendre son évolution et les interactions ayant des conséquences importantes et leurs effets à long terme. Pour Athéna, l'humanité était d'abord et avant tout une expérience dont elle a toujours surveillé les résultats de très près et ensuite seulement son peuple préféré parmi ceux qui ont été découvert dans le monde de l'Ombre …
Si à peine quelques candidats et candidates correspondaient à nos exigences, celle qui fut choisie était une petite fille ayant fui une dictature avec sa famille. Ses parents ont été massacrés, il y avait quelques jours à la frontière pour avoir résisté aux marchands d'esclaves qui les ont capturés avec leur fille et maintenant sans famille, c'est sur elle que se porta notre choix. Ceux-ci s'étaient emparé de la gamine qu'il comptait bien vendre au plus offrant et sur ce sujet, nous n'étions pas du même avis.
Nous nous sommes déplacés sur les lieux, moi et le moine. Prétextant des négociations, nous nous sommes éloigné avec les marchands d'esclaves et je me suis permis de massacrer ces monstres dans le sang et la douleur ou plutôt, c'est mon prédateur qui s'en est chargé sur mon ordre. J'ai toujours aimé faire souffrir les monstres afin qu'ils payent leurs dettes à la société. Ils renaîtront certes, mais probablement moins mauvais qu'avant et peut-être avec la peur au ventre de me rencontrer à nouveau.
Pendant ce temps, le moine a récupéré sa future élève qui n'a rien vu de la scène et profité pour libérer les autres esclaves. Lui et ses aides de camps les ont menés en lieu sûr et leur ont prodigué des conseils pour ne plus se laisser piéger … Je n'ai jamais supporté les gens qui en vendent d'autres et c'était bien là une bonne occasion de mettre en pratique mes convictions profondes. Je me dis toujours :
« une personne qui vend une autre en toute connaissance de cause, ne s'appartient plus. »
Mais revenons à notre mission principale, cette petite fille, la future ambassadrice est un vrai génie et dotée d'une grande empathie.
Nous avons décidé de la former à son avenir au Tibet, parmi ces moines dévoués à leur mission sur terre. Elle aura les meilleurs professeurs, sélectionnés par la même méthode qu'elle … Rien n'a été laissé au hasard.
Pour la préparer à son avenir, il m'a fallu lui montrer l'autre réalité, celle d'un monde peuplé de pilotes et de l'étendue de l'univers connu par eux et par une petite poignée d'entre nous.
Dans quelques années, Thiana sera l’Ambassadrice de notre monde auprès du grand conseil, ce qui nous permettra de négocier des appuis technologiques avec des peuples bien plus évolués que le nôtre, sa fonction sera aussi de permettre l'ouverture de voies commerciales bien au-delà de notre portée avant une éternité.
J'ai déjà convaincu les maîtres des clés de lui prêter allégeance dès qu'elle sera l’Ambassadrice, cette idée de faire partie de quelque chose de plus grand leur plaît déjà, l'intérêt de ces chamailleries ont leurs limites. Ils l'informeront de tout et accompliront en secret des missions dans le but ultime d'accélérer l'avènement de l'humanité et de lui donner enfin sa place dans ce nouveau monde.
Pour préparer ce jour, j'ai voulu qu'ils voient ce grand conseil et prennent conscience tous ensemble du monde extérieur. Il est difficile d'imaginer l’immensité du monde connu sans avoir vu ce grand conseil à défaut d'avoir parcouru les galaxies
Alors à bord de mon vaisseau, je les ai tous conduit à la rencontre d'un des pilotes qui veillent sur notre galaxie, sur son vaisseau. De là par leur connectique au centre gouvernemental, nous nous sommes téléportés au grand conseil en utilisant des avatars stockés sur place à destination de cet usage pour les ''invités''. Ils prennent automatiquement notre forme et notre voix et permettent de circuler comme nous le ferions en présentiel. Thiana aussi s'est, en quelque sorte, téléportée dans un de ces avatars, ce qu'elle sera amenée à faire souvent dans l'avenir pour recevoir des compléments à sa formation que nous ne saurions lui donner.
« Ça ressemble à quoi ce grand conseil, vous y avez fait quoi ? »
« Nous avons fait tous ensemble le grand voyage vers la nouvelle capitale des pilotes par une immersion télévisuelle sous des avatars de liaisons. »
Le grand conseil est bien né. Déjà dans un gigantesque vaisseau circulaire tout nouvellement construit, se pressent des êtres venus de mondes lointains qui se déplacent pour la plupart sous des bulles de protection invisibles ou utilisent des avatars de liaisons qui prennent leurs apparences réelles. Nul n'échappe à la règle de se présenter devant ceux qui sont déjà présents, je ne pensais pas qu'il y avait autant de civilisations dans les mondes connus par les pilotes dans les mondes de l'Ombre … Sur les gradins prenaient place de nombreux ambassadeurs et ambassadrices… Je m'avançais pour la présenter à cette prestigieuse assemblée à l'aide de l'avatar de contact. Pour tous, étant le compagnon de route d’Athéna, je suis, je dois le dire, une personnalité importante. Même si mes fonctions au sein de ce conseil sont inexistantes. Ils ont donc prêté attention à chacune de mes paroles et à ma visite et je leur ai présenté notre ambassadrice.
Encore petite, elle salua, l'ensemble d’hémicycle qui la salua en retour. Elle ne l'a pas remarqué, mais nombre d’entre eux, et surtout parmi les plus importants, ont scanné sa personnalité et ils m'ont semblé satisfait de sa présence. L'un d'entre eux, proche de notre monde, a même été jusqu'à souhaiter que le jour où elle sera ambassadrice à part entière, vienne rapidement afin de préparer l'avenir de notre monde.
Alors que nous nous retirions, nous entendions déjà la politique reprendre ses droits dans l’hémicycle. Nous avons quitté les connections neuronales et les avatars avant de revenir sur terre. Mais au moment où j'allais remonter à bord de ''la lumière de l'aube'', un haut dirigeant des pilotes est venu me parler seul à seul par un avatar de prêt dans le vaisseau du pilote :
« Vous avez amené l'ambassadrice, c'est un premier pas. Elle sera sans aucun doute à la hauteur de sa tache. Mais il est temps que votre humanité sache aussi qu'elle n'est pas seule dans l'univers. Vous devez créer la rumeur de notre existence. Car quand le moment sera venu où votre peuple se confrontera plus sérieusement à l'espace et le vide, il sera face à nous. Il doit savoir, même inconsciemment, qui nous sommes et ce que nous faisons dans l'étendue de l'espace. Cela évitera une partie des risques de déclencher une guerre inutile qui n'apporterai rien de bon et ils seront plus disposé à se plier aux lois qui régiront l'univers à ce moment-là. Même si d'ici là, nous ne seront pour eux probablement qu'une rumeur ou une légende de plus… ».
L'homme sembla rêvasser, en saisissant ma tasse, je constatais que mon café était bien froid, je n'avais pas vu le temps passer. J'aurai bien posé des tas de questions, mais j'avais peur de perdre le fil de l'histoire qu'il venait de me raconter. Quant à lui, il s'arrêta là, me regarda bien dans les yeux et me dit :
« Voilà, c'est pour cela que je t'ai raconté mon histoire, écrit là ! Elle ne sera jamais qu'une histoire de plus dans un livre de plus, mais son influence le moment venu pourrait peut-être nous être salutaire et éviter une guerre inutile ... Qui sait ? C'est ce que préconise dans tous les cas de figure la lecture des probabilités sur l'avenir et cela m'a fortement été conseillé par les pilotes ».
Cela faisait des heures qu'il me parlait, il regarda par la fenêtre, un brouillard épais plongeait maintenant la ville dans une ombre grise. Il me salua d'un signe de la tête :
« Il ne me reste pas tant de temps que cela à vivre malgré ma transformation, il est temps pour moi de te laisser ... Il est vrai que je ressens de plus en plus l'appel de l'espace même si je reviendrai un jour accomplir la mission qui m'a été assignée. Quand elle sera prête, je la conduirais moi-même là-bas et quand je serai mort à mon tour, peut-être qu'elle prendra ma place à bord de la ''Lumière de l'Aube''. Je sais seulement que c'est Vyldraya qui choira son pilote et là-dessus, cet ordinateur ne veut rien me dire. C'est un protocole qu'Athéna a mis en place, il faudra attendre que je disparaisse pour le savoir ...
Mais bon, en attendant, je vais prendre, moi aussi, la route qui mène à tous ses mondes merveilleux … Je veux visiter ces terres lointaines et tout apprendre d'elles tant qu'il me reste encore un peu de temps pour ça.
Un jour je reviendrai te voir, et je te confierai une autre mission, quelque chose que tu devras faire pour elle et pour ce monde … adieu l'ami, bonne chance.
« Quelle mission ? » dis-je
Mais il a disparu comme une nuée de sautelles qui s'éleva dans le ciel par la fenêtre qu'il venait rouvrir en grand… Je ne l'ai jamais revu et quand la nuit, je regarde le ciel étoilé au-dessus de ma maison, je me demande encore parfois :
« Était-il réellement venu me raconter son histoire ou est-ce que je l'avais simplement rêvé ? »
J'ai mis des jours, des mois pour écrire cette histoire et J'ai préféré écrire la fin de l'histoire ainsi ... Car la suite, je préfère ne pas vous la raconter ... Il y a une chose que je ne vous dirais pas et que je n'écrirai sûrement pas dans ces quelques lignes que je vous destine.
Si tout est vrai jusqu'au moment pour cet être de partir, son départ a pourtant scellé mon destin, mais ça je ne pouvais vous le révéler …
Et puisque j'en avais décidé ainsi, j'avais donc enfin fini d'écrire mon livre. J'ai rassemblé ses pages éparses, puis, je me suis levé de ma chaise. J'ai ouvert la porte de mon armoire et sur une planche, j'ai posé mon nouveau manuscrit. En dessous, au fond de l'armoire, dans la pénombre le pommeau de la canne à tête de serpent se mit pour la première fois à briller intensément. À compter de cet instant, il n'y avait plus quatre porteurs de clé au service de l’Ambassadrice, mais cinq.
Promptement, j'ai saisi la canne d'une main et …
Mais ça, c'est déjà une autre histoire !
Pascal FAG Brown
Si vous avez aimé cette histoire,
merci de la faire connaître autour de vous.
Table des matières
1/ Alystaglia: Un monde sans limite. ........5
2/ La Naissance des pilotes..................26
3/ Les vaisseaux..............................54
4/ La naissance de la reine des pilotes.....70
5/ Une vie de recherche et d’innovation...83
6/ Les premiers hommes.....................87
7/ Un petit tour d'horizon. ..................99
8/ Hadès. ....................................112
9/ L'exode. ..................................117
10/ L'ombre inquiétante d'Hadès. ........141
11/ La main de l'oracle. ...................182
12/ Le grand départ. .......................196
La rencontre..............................196
La part de l'ombre........................221
Restitution ................................227
La lumière de l'aube.....................228
13/ Le vaisseau fantôme. ..................234
14/ Match retour. ..........................257
15/ L'ancien monde. .......................270
16/ L'affrontement. ........................284
17/ Liberté. .................................309
La guerre contre les fanatiques........312
18/ La mort d'Athéna. .....................330
19/ La cérémonie. ..........................337
20/ La fédération des pilotes. .............343
21/ Le retour du pilote. ....................349
22/ L’ambassadrice Thiana. ...............353
23/ Le grand conseil. ......................363
à suivre … ...................................372
L'auteur de cette histoire :
Pascal FAG Brown (Revin – France)
Site web : http://brown.nom.fr
Mail à : rhages@tsmsi.fr
à suivre …
Lieu : La lumière de l'aube,
(*) 200 ans plus tard : Les Ruches du vide
Ils venaient tous de se réveiller d'un voyage qu'ils n'avaient pas cherché à faire. En pleine nuit on les avait enlevé de chez eux, mais cela faisait plus de dix ans que nous avions commencé à les sélectionner un par un. Cette décision avait été prise par le conseil de l'assemblée générale sur le vaisseau central des pilotes face à une attaque militaire d'un nouveau genre. Il fallait alors réveiller le seul peuple capable de faire la guerre à nos nouveaux ennemis … Car la guerre, c'est ce que nous avons toujours fait le mieux même si c'est ce qui a le plus porté préjudice sur le chemin de l’avènement de notre civilisation.
- Messieurs, madames, bienvenue à bord
- Vous êtes qui ? Demande un des jeunes.
Je me suis alors déplacé devant eux sous la forme de nanorobots en disloquant et reconstituant mon corps juste derrière eux.
- Attendez, votre histoire est vraie ? Et donc vous madame vous êtes … l'Ambassadrice ? Vous devriez être à sa place dans le vaisseau ? Non ?
Elle se tenait là avec la dignité d'une reine, elle a acquiescé en guise de réponse. Elle paraissait si jeune malgré son âge avancé, il est vrai que ces machines de soins l'avait bien conservé et que par ce moyen, elle était encore loin de sa propre fin, même si la mienne était proche …
Je leur dis alors :
- Vous avez été sélectionné dans un jeu de combat spatial et d'invasion terrestre pour vos aptitudes et vos méthodes, mais surtout pour votre capacité à aider vos alliés. Pour ce que vous serez ou pas amené à faire ici, votre force, votre rapidité physique ou votre dextérité n’offriront aucun avantage. Seul vos facultés mentales et la vitesse à laquelle vous pensez va entrer en jeu et faire la différence face à eux. Car il s'agit de mener une guerre bien réelle dans laquelle vous serez équipé par ce qui se fait de mieux en termes de vaisseau rapide d’interception ou d'avatar de combat au corps à corps …
Nous avons besoin de vous, vous pouvez refuser et retourner dans vos petites vies sur terre, vous oublierez tout, vous souviendrez de rien. Nous savons faire ça de la même façon que nous avons pu vous amener ici sans que personne aie remarqué votre absence. Mais pour ceux qui resteront, nous vous offrons l'occasion de servir la paix dans l'espace. Je vous explique :
- Il y a cinquante ans au bord d'une galaxie voisine, les pilotes ont rencontré une nouvelle civilisation qui a commencé par conquérir quelques peuples qui étaient sous leur protection. Celle-ci est en guerre avec tous ceux qu'elle rencontre, les pilotes ne peuvent les vaincre, car ils utilisent des systèmes de brouillage performants qui parviennent à contrer les incarnations extérieures aux vaisseaux que les pilotes habitent physiquement. Ils ne peuvent donc pas séparer les deux parties du vaisseau et ne peuvent combattre alors qu'en mode statique. Les premiers pilotes n'ont du leur vie sauve que parce que les vaisseaux qu'ils habitent sont liés à eux par des câbles dans les parois de leur vaisseau et cette incarnation ne peut être brouillée ! Et qu'ils ont rejoint rapidement leur remorque et fait un barrage ensemble.
Alors depuis cinquante ans, ils forment un barrage statique de vaisseaux aux abords de la galaxie en attendant qu'une solution soit trouvée, ce barrage ne laisse rien passer. Mais nous ne pouvons ni vraiment avancer et reprendre les mondes déjà soumis, ni reculer et les laisser conquérir d'autres mondes. C'est là que vous intervenez, vous piloterez physiquement les chasseurs de combats et des avatars de corps à corps au sol pour repousser cette civilisation et libérer les mondes habités qui sont sous leur emprise. Vous avez déjà eu cet entraînement dans le jeu. Nous avions des alliés jusqu'à trois galaxies plus loin que celle-ci, ils ne répondent plus aux messages et ne donne plus signe de vie. Rien ne dit qu'ils n'ont pas été mangé par ces choses … Les êtres humains les seuls êtres dans la région galactique qui savent faire la guerre et faire ce qu'il faut pour vaincre. Notre histoire l'atteste pour nous.
Vous devez choisir entre rester ou rentrer chez vous, mais sachez que la prochaine civilisation évoluée sur leur chemin est la terre. C'est maintenant ou jamais que nous devons apporter notre contribution à la paix et la sécurité dans les galaxies avoisinantes. Je vous promets que ce sera aussi la plus grande aventure de votre existence et que vous verrez des choses qui dépasse votre entendement. Vous disposerez des meilleurs appareils de combats qui existent dans les mondes connus, vous dormirez dans des casernes qui sont des palaces flottants dans l'espace … Alors, quel est votre choix ? Vous avez une heure pour décider … Ceux qui sont pour, vous allez près mur sur la droite, les autres, dirigez-vous vers la navette pour un retour sur terre ... À cet instant tous partirent à droite, car dans le jeu, la même proposition leur était faites dès le début et que nos chasseurs neuronaux ne s'étaient pas trompés dans leur sélection.
À suivre …
Voici vos ennemis, ce ne sont pas des vaisseaux malgré qu'ils en aient la taille. Ce sont des insectes géants vivant dans l'espace. Leur particularité est de faire leur oxygène dans une poche ou vivent en symbiose des sortes de plantes, etc. C'est aussi dans cette poche qu'ils y trouvent leur nourriture. Pour les tuer, il faut réussir à mettre le feu dans la partie qui contient cet oxygène … Les frapper ailleurs peu fonctionner, mais le résultat n'est pas probant et nécessite une grande puissance de feu. On ne sait pas grand-chose de leur structure, ni de l'acide qu'ils produisent et qui attaque les alliages de métaux. Ils déplacent des sortes de membranes qui rebouche les trous de leur vivarium. C'est avec leurs ailes qu'ils créent un brouillage d'onde, c'est un quelque sorte leur cri d'attaque qui a cet effet. Leur société fonctionne comme une ruche avec chacun son rôle. La ruche largue au-dessus d'un monde habitable ses larves par million dans des cocons si léger qu'ils mettent des jours à tomber au sol … Ils se développent au sol et quand ils deviennent adultes, il leur pousse des ailes qui leur donne la possibilité de remonter en plusieurs mois depuis le sol de la planète. Ces insectes sont énormes, mais en fait très léger. Ils gagnent en taille une fois dans l'espace, mais ne gagnent plus rien en poids, sauf quand ils dévorent les cadavres des autres insectes de leur genre et tout ce qu'ils peuvent éventuellement y trouver. Ils sont autosuffisants ... Mais avant de remonter dans l'espace, ils ont dévoré tout ce qui existe sur la planète ou presque, qu'il s'agisse d'arbres, plantes ou d'êtres vivants … Quand il ne reste rien, ils changent de planète et recommencent.
Le but est de détruire les ruches autour de la planète, puis les larves au sol. Vous aurez dans l'espace l'aide et l’appui d'une puissance de feu incomparable. De nouveaux vaisseaux militaires contrôlé par sept pilotes ayant chacun leur rôle distinct, six à l'armement et un au pilotage. C'est de ces vaisseaux que vous sortirez les chasseurs, mais aussi les avatars de combats au sol dans lesquels vous serez physiquement intégré … N'oubliez pas, les communications entre vous sont impossibles en dehors des gestes ou des signaux lumineux de couleur, alors ne vous quittez jamais de vue … Si la ruche est détruite, ces insectes en rejoignent une autre, mais n'en recrée pas. Seule la reine et ses ouvrières peuvent en créer. Si vous en voyez une, détruisez là tout de suite …
Bonne chance …
À suivre …
Quand cette guerre finira, et elle finira un jour, chacun d'entre eux fera partie d'un monde dont notre peuple ignorera encore longtemps l’existence. Combien d'entre eux deviendront des pilotes afin de sauver leurs vies, combien resteront eux-mêmes et combien ne reverront jamais sur leur terre bien aimée … Je ne le sais pas, mais une chose est sure, cette guerre ne fait que de commencer ici et maintenant …
Pascal FAG Brown
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